1. La réalité institutionnelle

La théorie de la société de Searle s’appuie sur une distinction première qui se produit, en suivant la terminologie d’Anscombe, entre faits bruts et faits institutionnels. Pour une définition du concept de fait : ‘ « une chose est qualifiée de "fait" lorsqu’elle est effectivement "réalisée" et que sa réalité (ou son "avoir été réel")  ne peut pas être niée» 200 . ’ La théorie de Searle rend donccompte des faits, du réel. Et c’est précisément parce qu’il considère la société comme faisant partie du réel(‘ « nous vivons dans un monde exactement, il n’y en a pas deux, ou trois ou dix-sept » ’ est la phrase qui ouvre « La construction de la réalité sociale ») qu’il est nécessaire de rendre compte des deux types de faits qui constituent cette réalité : ceux qui existent indépendamment de nous et ceux qui dépendent de nous. D’un point de vue linguistique cette distinction correspond à la différence entre « action » (« ‘ activité contrôlée par un être humain, comme dans : l’enfant bouge la chaise » ’)et« fait »(« ‘ activité non contrôlée par un être humain et qui modifie un état de choses comme dans « la pierre bouge ’ ») 201 .

Notes
200.

définition du dictionnaire de philosophie Ferrater Mora , article « hechos ». FERRATER MORA, J : Diccionario de fiolosofía, Alianza editorial, Madrid 1980 (4 vol.).

201.

CHARAUDEAU, P : 1992 op.cit. (p.447)