1.2. La création de faits institutionnels

La théorie des faits institutionnels se présente donc comme un modèle qui fait appel à la distinction entre faits bruts et faits institutionnels et à l’acceptation du principe, issu de la conception sui-référentielle des actes de langage, selon lequel le monde est un et un seul. C’est à partir de ce modèle que nous proposons d’analyser la manière dont la réalité devient sociale.

La socialisation de la réalité se produit de deux manières différentes : par l’instauration de règles constitutives et par l’application de règles régulatives. Searle propose un ordonnancement hiérarchique des faits constitutifs de la société. Nous construisons des faits institutionnels par l’assignation de fonctions de statut sur des faits bruts à partir de trois types de rapports intentionnels : l’attribution d’une fonction (x est compté comme un y dans le contexte z dans par exemple, cette pierre compte comme une arme dans le lieu du crime), l’intentionnalité (je fais ceci au moyen de cela, dans par exemple je commets un crime au moyen de cette pierre)et les règles constitutives qui découlent de l’attribution de fonctions de statut (x est compté comme y dans le contexte z dans, cette pierre est compté comme une arme dans le lieu du crime implique x a commis un crime au moyen de cette pierre dont peut découler la règle constitutive x est un assassin).