1.3.1. L’idéal politique de la liberté républicaine

La philosophe politique Philip Pettit a écrit en 1997 un ouvrage, traduit en France en 2004, visant à redonner au républicanisme une actualité qu’il aurait perdue. L’originalité de cet ouvrage réside dans la conception de la liberté qui y est défendue. Partant de la distinction popularisée par Isaiah Berlin entre liberté positive et liberté négative, l’auteur se propose de défendre une proposition échappant à ce dilemme. Philip Pettit construit donc une théorie politique, un vrai programme de gouvernement (au point que M. Zapatero, premier ministre espagnol en a fait sa doctrine de gouvernement 379 ) qui découlerait de l’idéal de liberté. Le caractère républicain ou libéral de la théorie proposée concerne une discussion qui nous dépasse et sur laquelle nous ne nous pencherons pas. Mais il est en revanche très intéressant de se pencher sur une théorie qui se propose de donner à l’État un rôle proprement politique à partir d’un idéal, la non-domination, qui concerne l’individu. L’auteur affirme ainsi que :

‘« Le républicanisme est une doctrine conséquentialiste, qui attribue au gouvernement - et en particulier aux autorités gouvernementales – la tâche de promouvoir la liberté comme non-domination » 380 . ’

Il est ainsi possible d’envisager, à partir de l’idéal de la liberté républicaine, les caractéristiques discursives des institutions représentées dans notre corpus. Cet idéal s’appuie sur un double postulat. Selon ce postulat, la liberté républicaine est négative en ce qu’elle requiert l’absence de domination sans que cela demande des formes d’autocontrôle, mais elle est également positive en ce qu’elle requiert quelque chose au-delà de l’absence d’interférence (de quelqu’un sur mes décisions et mes actions) : la sécurité devant cette absence d’interférence. Le rôle de l’état est, dès lors, celui de promouvoir la sécurité concernant cette absence d’interférence.

De cela découle une conception à la fois collective et individuelle de la liberté selon laquelle son exercice revient à la collectivité incarnée dans l’institution étatique, mais il revient aussi à l’individu qui devient sujet de la liberté dès le moment où il en est assuré par son appartenance à la collectivité. Nul ne peut être libre sans la conscience de la non-interférence et cette conscience ne peut s’accorder avec un état de choses effectif que si l’État intervient en ce sens. Il y aurait aussi peu de liberté dans un État où les institutions auraient le pouvoir de faire croire aux individus en une liberté qu’ils n’ont pas que dans une société où tous les individus seraient effectivement libres de domination mais où aucune institution ne pourrait leur assurer cette même liberté dans la durée.

L’idéal de la non-domination devient de ce fait un idéal proprement discursif : il est à la fois singulier et collectif. Il est également un idéal qui ne peut pas se comprendre en dehors d’une narration historique. C’est la raison pour laquelle, dans sa définition de la liberté, Philip Pettit fait appel à la notion de contrôle discursif :

‘« Selon la théorie de la liberté comme contrôle discursif, ce qui constitue la liberté d'une personne est le fait qu’elle dispose de la capacité de raisonnement et de relation exigible pour être reconnue comme un partenaire discursif ; qu’il s'agit d'un être capable de converser, aussi bien dans un sens psychologique que social » 381 .’

Nous sommes donc avec cela en présence d’une forme politique qui ne peut pas s’exercer en dehors d’une narration historique (la narration historique que Ricoeur nous indiquait comme étant garant du politique (cf.II.2.2)) reliant le passé avec l’avenir et qui attribue à la collectivité, à l’État, le rôle médiateur entre le singulier et le collectif nécessaire pour l’existence de formes d’intentionnalité collective. Nous dirons ainsi que cet idéal permet des énoncés du type « nous exerçons la liberté républicaine au moyen de l’État ». C’est ainsi que nous pouvons essayer d’évaluer l’existence de cette forme de liberté dans les discours publics contenus dans notre corpus à partir de la formule : « nous exerçons la liberté républicaine au moyen de l’Europe ». Nous ne postulons pas l’existence d’un État européen, nous souhaitons évaluer la manière dont l’existence d’une entité quelconque lui ressemblant est exprimée dans ce corpus. Il s’agit, pour reprendre le langage de Searle, de vérifier ou non, l’existence d’un état de choses selon lequel l’affirmation « nous exerçons la liberté au moyen de l’Europe » pourrait être vraie.

Il faut distinguer entre les deux acteurs de la liberté républicaine : l’acteur individuel et le collectif. D’après Philip Pettit,

‘« Affirmer la liberté de quelqu'un par rapport à un choix qu'il a fait revient à nous référer à trois choses différentes (...) La première consiste en ce que l'individu peut être considéré raisonnablement responsable de quelque chose qu'il a fait (…) La deuxième consiste en ce qu'une action librement choisie est quelque chose qu'un individu peut considérer comme étant propre, quelque chose que porte son empreinte : je suis cela. Et la troisième consiste en ce que le choix de l'individu n'a pas été conditionné ; du moins, n’a pas été conditionné par des antécédents comme, par exemple, un état hypnotique, un complexe inconscient ou un trauma infantile » 382 .’

Agir en liberté, étant compris comme être libre vis-à-vis d’une situation quelconque, implique ainsi la capacité autoréflexive de se sentir libre (je suis cela), mais également la possibilité d’être reconnu par quelqu’un d’autre comme celui qui a agi librement (être responsable). Les trois considérations abordées par Pettit renvoient ainsi à la complexité du sujet qui est à la fois sujet du langage (ceci est moi) et sujet du politique (je suis responsable de ce que je fais). Comment donc proposer une théorie sociale normative (une théorie de la liberté implique la défense d’un idéal normatif) qui puisse considérer à la fois la liberté individuelle et la liberté collective du sujet ? La proposition de l’auteur consiste précisément en une approche qui considère la liberté comme la capacité de l’individu d’être tenu comme responsable d’un choix. Cette capacité se situant en amont de ce choix. Il s’agit bien d’un individu capable d’être tenu comme responsable et non d’un individu capable de faire a posteriori comme s’il était capable d’être tenu responsable d’un choix.

Il est de ce fait frappant de se rendre compte que, comme le souligne Philip Pettit, la liberté ne peut pas être considérée comme une donnée, positive ou négative (l’homme condamné à être libre ou l’homme libre condamné à s’entendre avec les autres), mais elles est, au contraire, une capacité qui ne se reconnaît que dans son usage public :

‘« Selon notre exposition, le phénomène qui rend un individu ou une action libres sera seulement reconnaissable, sans interférences, par quelqu’un qui participe à la pratique consistante à considérer les autres comme responsables de leurs choix et qui possède les aptitudes évaluatives et d’autre genre requises pour une telle pratique » 383 .’

Ainsi, la liberté républicaine issue du principe de la non-domination et conceptualisée par la notion de « contrôle discursif » implique, au moins, trois conséquences importantes : en premier lieu, le fait que seulement les individus en tant que sujets peuvent être libres. Dans la traduction Espagnole de l’ouvrage de Philip Pettit ceci est exprimé comme suit ‘ « Ce sera possible que les individus jouissent d'un contrôle discursif seulement s’ils sont des personnes et des ’ ‘ je ’ ‘  » 384 . Cela met en évidence une distinction entre l’individu, la personne et le « je ». La personne est comprise par Pettit à partir de l’étymologie du mot, comme le masque sous lequel se cache l’acteur. Le « je » est, dès lors, cet acteur qui est capable de faire usage d’un masque, mais, il ne suffit pas qu’il soit capable d’en faire usage pour être libre, il faut également qu’il puisse assumer ce masque : « je suis ceci ». L’acteur qui parle au nom du personnage qui est représenté par le masque qu’il porte, ne peut pas être tenu comme responsable du discours du personnage et, par la même occasion, ne peut pas, pendant qu’il est en train de jouer sur scène, être considéré comme un « sujet libre ».

Nous pouvons donc considérer que le contrôle discursif fait appel à une conception intentionnelle de la liberté en accord avec la rationalité de Habermas et la théorie des faits institutionnels de Searle. Mais encore, Philip Pettit postule, en deuxième lieu, que ‘ «disposer d'un contrôle discursif implique qu’on puisse attendre de tout individu que ce qu’il fait, ce qu’il réclame ou ce qu’il ressent à un moment, garde une correspondance avec ce qu'il a fait, ce qu’il a réclamé ou ce qu’il a ressenti à des moments précédents » 385 . Il ne s’agit pas avec cela, précise l’auteur, d’entreprendre une discussion sur les caractéristiques de l’identité personnelle. Le propos de Pettit consiste, plus précisément, à signaler que si dans le paragraphe précédent nous abordions la responsabilité discursive, c’est-à-dire, face aux autres sujets de discours, il s’agit maintenant d’une responsabilité personnelle, dans le sens où c’est face à lui-même que le sujet libre est responsable dans le temps. Autrement dit, le « je » d’aujourd’hui se reconnaît dans le « je » d’hier, ce que nous avons décrit dans la première partie de cette thèse avec la notion « agir par habitus » (C.f. I.1.1.1), au sens où il se considère comme responsable des masques que le « je » d’hier a pu porter. Il ne s’agit donc pas de postuler une continuité de la personne dans le temps, qui a pu changer et évoluer, mais de la relation entre le « je » et les personnes qu’il a incarnées.

Cette identité personale comporte une implication fort intéressante en ce qui concerne le poids moral attribué au « je ». Ainsi :

‘« Ce critère à propos du je qui s'identifie avec soi-même, signifie que le je supporte, en quelque sorte, une moindre charge que la personne. En tant que personne, je ne pourrai jamais me sentir libre vis-à-vis de ce que d’autres auront pu faire – des facettes des autres individus pour parler proprement – au long de ma trajectoire temporelle. Mais je peux en revanche me sentir libre en tant que je » 386 .’

Cela s’explique par le fait que « je » peux, dans une situation, assumer une identité en accord avec ce que lui m’est exigé (si je suis par exemple détenu) sans que cette identité devienne, pour autant, une propriété intrinsèque du « je ». Cela nous permet d’aborder en troisième lieu le postulat selon lequel le porteur du contrôle discursif est en tant que « je » responsable, un « je » libre. Il est ainsi possible, à la lumière du contrôle discursif, d’analyser les justifications données dans un discours en défense d’un changement de position en tenant compte de la liberté dont jouissait le sujet au moment de sa décision et de la liberté au moment de son discours présent. Imaginons la situation d’un individu qui soutient à un moment T0 l’engagement d’une coalition de pays dans une guerre contre l’Irak. Ce même individu ne soutient plus cette guerre au moment T1. Il sera libre s’il considère qu’il s’est trompé. Il assume la responsabilité de sa première décision et il assume à l’instant T1 sa deuxième position et avec cela l’obligation de justifier les raisons qui le poussèrent à prendre sa première décision. Il sera également libre s’il considère qu’il a été trompé. Il dira alors que dans T0 quelqu’un a agi sur lui de telle sorte qu’il a pris un masque qu’il garderait encore aujourd’hui s’il n’avait pas découvert le mensonge. Cet individu est libre parce qu’il est toujours responsable face à autrui (il peut toujours s’expliquer) concernant les raisons qui lui ont fait prendre sa décision dans T0 selon une situation qui pour lui était réelle.

La liberté s’exerce donc au présent et face à autrui, mais pour cela même elle est exercée par un sujet qui s’insère dans une chronologie historique. Le contrôle discursif nous permet d’analyser le compromis entre l’énonciation et la liberté. Dans le même exemple de la guerre en Irak, un individu pourrait ne pas changer d’avis et justifier cela avec un discours selon lequel il a soutenu la guerre pour une raison x a un moment T0 et même si cette raison x s’est avérée fausse au moment T1 il continue de la considérer valable. Cet individu n’est alors pas libre en ce qu’il ne respecte pas le postulat selon lequel entre « je » et la personne (le masque porté) il y a une distance intentionnelle. À l’image de l’acteur qui se voudrait responsable des pratiques de son personnage malgré le fait qu’il est en train de réciter un texte, c’est-à-dire, qu’entre la personne qui agit et le « je » qui parle il y a le texte écrit par autrui.

Utiliser les mots d’autrui, n’est donc pas en soi une preuve d’absence de liberté. Ce n’est que lorsque cet usage se transforme en une forme d’identification à « l’autre » qu’on peut parler de domination. Comment donc penser, à partir de la notion de contrôle discursif, le politique, dont l’essence se trouve précisément dans le principe d’appartenance issue de l’identification symbolique à l’autre ?

La réponse de Philip Pettit est du même ordre que celle de Searle à propos de l’intentionnalité collective :

‘« il s’avère que tout ce que nous venons d’affirmer à propos de la liberté de l’individu est applicable aussi aux sujets collectifs constitués d’individus » 387 .’

L’existence des sujets collectifs renvoie à une discussion philosophique que nous avons déjà évoquée à propos de l’intentionnalité collective. Nous rappellerons seulement que le sujet collectif ne peut être qu’imaginaire et que l’intentionnalité collective désigne la possibilité de relier le singulier et le collectif par la représentation d’un moyen de faire : « nous faisons ceci au moyen de mon action et de ton action ».

La liberté républicaine fondée sur la non-domination et décrite par le concept de contrôle discursif nous oblige ainsi à identifier le « moyen de faire » capable de relier « mon identité » à « ton identité » afin de créer « notre identité ». Revenons à l’exemple de la guerre en Irak à partir de la notion de sujet collectif. Prenons le cas de l’État espagnol qui s’est d’abord engagé et qui, avec le changement de gouvernement, a retiré ses troupes. Au moment du déclenchement de la guerre la mise en place d’une coalition a donné lieu à la constitution d’un sujet collectif porteur d’un énoncé du type « nous faisons la guerre au moyen de cette coalition ». Or, comme nous l’avons signalé ailleurs 388 , ce sujet collectif ne contient pas de référence au passé, il n’est reconnaissable que dans son action présente. La coalition de pays en guerre contre l’Irak ne peut de se fait être rattachée à une identité que par le biais de chacun de ses membres de manière indépendante, ce qui n’aurait pas été le cas si au lieu d’une coalition la guerre avait été engagée par une institution comme l’ONU. Cela implique que le « nous » de l’énoncé précédent renvoie directement, non aux États membres de la coalition, mais aux individus de chacun des États 389 . Toujours dans notre perspective intentionnelle, l’État espagnol en tant que sujet collectif qui est en guerre est concevable de manière discursive à partir de phrases du type « nous faisons la guerre au moyen de mon vote et de ton vote ». C’est seulement si ce type d’énoncés est imaginable que son contraire le devient aussi et que l’exercice du contrôle discursif devient un critère de liberté valable aussi pour un sujet collectif.

C’est ce qui se passe lorsque le gouvernement perd les élections et qu’un nouveau président du gouvernement ordonne le retrait des troupes. À ce moment, le sujet collectif État espagnol doit revenir, face aux autres sujets collectifs, sur son engagement à la guerre et ceci pourrait être une preuve d’absence de contrôle discursif, à l’image du sujet qui refuse d’assumer sa responsabilité face à lui-même dans le passé. Pour que la décision soit possible, il faut donc que le sujet collectif État espagnol reconnaisse au moment T1 sa responsabilité au moment T0. Autrement dit, un nouveau gouvernement ne signifie pas un nouvel État. Le seul argument existant pour justifier cette continuité sans que cela entache la décision de retirer les troupes de l’Irak est celui de la discursivité qui, dans le cas d’un sujet collectif, renvoie à l’existence d’un Espace Public démocratique. Seulement si les décisions prises par un sujet collectif peuvent en dernière instance échouer sur la responsabilité individuelle des sujets politiques qui le constituent, ce sujet collectif peut être considéré comme porteur d’une forme de contrôle discursive susceptible de promouvoir l’idéal républicain de la non-domination. Dans le cas de l’État espagnol, la présence dans le programme électoral du parti vainqueur aux élections d’une promesse de retrait des troupes est le garant de la liberté de l’État en tant que sujet collectif engagé dans une guerre à l’instant T0 et désengagé à l’instant T1.

Notre analyse d’un Espace Public européen doit tenter ainsi de répondre à la possibilité d’un tel exercice de liberté au sein de l’Union Européenne. Autrement dit, nous nous demandons sur qui repose, en dernière instance, la responsabilité des décisions européennes : sur les citoyens de chaque état membre en tant que sujets politiques ou sur les états membres en tant que sujets collectifs.

Notes
379.

En Juin 2007 le philosophe a présenté à « la Universidad Complutense de Madrid » un rapport d’analyse des trois années de gouvernement de M. Zapatero. Selon les différents comptes rendus de la presse espagnole, Philip Pettit considérerait que le gouvernement Zapatero propose une politique en accord avec la théorie républicaine qu’il défend. Nous reproduisons en annexe les articles que lui ont consacrés dans les trois journaux espagnols de notre corpus. Les différences entre les trois manières d’aborder aussi bien la figure de Philip Pettit, que sa doctrine républicaine, nous inciteraient à en produire une analyse approfondie...

380.

PETTIT, PH : 2004 op.cit (p. 275).

381.

PETTIT, PH : 2006 op.cit (p.324). texte d’origine : « Según la teoría de la libertad como control discursivo, lo que constituye la libertad de una persona es el hecho de que dispone de la capacidad de raciocinio y de relación exigible para ser reconocida como socio discursivo, que se trata de un ser capaz de conversar, tanto en un sentido psicológico como social ».

382.

Idem (p.26). Texte d’origine : « Afirmar la libertad de un individuo respecto de algo que haya hecho es lo mismo que referirnos a tres cosas distintas (...) La primera es que el individuo puede ser considerado raz0onablemente responsable de algo que haya hecho (…) La segunda es que una acción libremente elegida es algo que un individuo puede considerar como algo propio, pensar que lleva su impronta: eso soy yo. Y la tercera es que la elección del individuo no se haya visto condicionada, cuando menos, por determinado tipo de antecedentes como, por ejemplo, un estado hipnótico, un complejo inconsciente o un trauma infantil »

383.

Ibidem (p.63) texte d’origine : « Según nuestro planteamiento, el fenómeno que hace de un individuo o una acción algo libre sólo será discernible, sin interferencias, por quien participa en la práctica de considerar responsables a los demás y posee las aptitudes evaluativas y de otra clase que se requieren para tal práctica ».

384.

Ibid (p.156). Texte d’origine: « será posible que los individuos gocen de control discursivo solo si son personas y yoes ».

385.

Ibid (p.159). Texte d’origine: « disponer de control discursivo implica que, a lo largo del tiempo, se espere de cualquiera que aquello que hace, reclama o siente, en cualquier momento, guarde una correspondencia con aquello que hizo, reclamó o sintió en épocas anterioires ».

386.

Ibid (p.164). Texte d’origine : « Este criterio acerca del yo que se identifica consigo mismo significa que el yo soporta, como si dijéramos, una carga menor que la persona. Como persona, nunca me veré libre de algo que hayan hecho otros individuos – facetas de otros individuos, si hablamos con propiedad – a lo largo de mi trayectoria temporal. Pero, como yo, sí que puedo verme libre ».

387.

Ibid (p.199). Texte d’origine : « Resulta que todo lo que hemos afirmado en relación con la libertad del individuo es igualmente aplicable a aquellos sujetos colectivos constituidos por individuos ».

388.

RAMONEDA, T : 2007 op.cit.

389.

Ceci peut se représenter avec des phrases du type : « nous (espagnols) faisons la guerre au moyen de cette coalition », « nous anglais faisons la guerre au moyen de cette coalition »...