2.2.2.1. Les thèmes mis en avant par le journal

El PAIS propose, pendant onze jours de campagne, une section dans laquelle les deux principaux candidats sont interrogés sur un même aspect. Au-delà de l’incidence d’un tel procédé sur la conception bipolaire de la politique, cela nous informe sur les thèmes désignés par le journal comme étant des éléments d’information pertinents pour traiter de l’Union Européenne en période électorale.

Cette série d’entretiens courts commence par une question ouverte : « Quelle sera votre première proposition au Parlement Européen ? » (29/05/2004) à laquelle les deux candidats répondent en introduisant deux thèmes politiques (« la guerre en Irak » pour le PSOE, « les victimes du terrorisme » pour le PP). Les questions posées par le journal les jours suivants portent sur dix autres thèmes que nous résumons ainsi : « l’immigration illégale » (30/05/2004), « l’armée européenne » (31/05/2004), « l’héritage chrétien » (1/06/2004), «les relations de l’Europe avec les autonomies qui constituent l’Etat espagnol » 423 (2/06/2004), « l’axe franco-allemand » (3/06/2004), « le pacte de stabilité » (4/06/2004), « la prise de décision au sein de l’UE » (7/06/2004), « l’usage de langues cooficielles 424  » (8/06/2004), « l’Europe à deux vitesses » (9/06/2004), « la présence de l’Europe à l’ONU » (11/06/2004).

Notes
423.

L’État Espagnol est formé de seize régions autonomes (appelées communautés autonomes) ainsi que de la communauté forale de Navarre et des villes autonomes de Ceuta et Melilla. Parmi les communautés autonomes, le Pays Basque, la Catalogne, la Galice et l’Andalousie reçoivent le traitement « d’autonomie historique ». Chacune des dix-sept autonomies est reliée à l’État central par une loi organique (c’est-à-dire soumise à la Constitution espagnole) appelée « statut d’autonomie ». Ces statuts diffèrent pour chaque autonomie et sont négociés de manière bilatérale entre le gouvernement central et le gouvernement autonome.

424.

En référence aux quatre langues de l’État Espagnol (Espagnol, Galicien, Basque et Catalan) qui ont un statut d’équivalence dans les communautés concernées (le Catalan et l’Espagnol ont la même reconnaissance juridique en Catalogne, ainsi que l’Euskera et l’Espagnol au Pays Basque ou le Galicien et l’Espagnol en Galice) mais qui ne l’ont pas dans les institutions européennes où elles sont représentées par l’espagnol en tant que langue officielle de l’ensemble de l’État.