C’est ainsi que ces trois options politiques (représentées par les paroles du PP, de IU et du PSOE) acquièrent de la pertinence informative dans le journal El PAIS. L’étude du contenu des articles qui se rapportent à la campagne politique nous permet de décrire le type de réalité à laquelle renvoie cet espace de confrontation politique.
Les faits représentés dans ces articles se trouvent distribués selon les catégories suivantes :
| Voir la France | Revenir et aimer | Davantage | Agir et représenter | L’essentiel | Besoin d’Europe | L’Europe sociale | Total | % | |
| Gestes ponctuels: | 10 | 2 | 7 | 1 | 1 | 21 | 23,1 | ||
| Comportements continus: | 1 | 1 | 2 | 2 | 1 | 7 | 7,7 | ||
| Tendances, dispositions et propensions: | 2 | 1 | 1 | 1 | 5 | 5,5 | |||
| Manifestations verbales: | 22 | 18 | 6 | 6 | 3 | 2 | 1 | 58 | 63,7 |
| Total | 35 | 21 | 16 | 10 | 4 | 4 | 1 | 91 | 100 |
| % | 38,5 | 23,1 | 17,6 | 11,0 | 4,4 | 4,4 | 1,0 | 100 |
La campagne électorale pour les élections européennes de 2004 représente donc une réalité formée majoritairement de « manifestations verbales » (63,7%) et dans une moindre mesure, de « Gestes ponctuels » (23,1%) et de « comportements continus » et « tendances, dispositions et propensions » (7,7% et 5,5% respectivement). Ce classement quantitatif nous permet déjà de porter un premier regard sur la complexité formelle de la campagne : dans notre cas nous dirons que les informations analysées se distribuent dans des catégories proprement politiques. Si en revanche nous avions eu une forte présence « d’accidents humains » ou de « faits biologiques » nous pourrions déjà parler d’un autre type de campagne 430 .
Cette réalité est enfin distribuée essentiellement entre quatre dénominations politiques (Voir la France, que nous reformulons dans ce corpus par « Voir l’Espagne » (38,5%) 431 , « Revenir et aimer » (23,1%), « Davantage » (17,6%) et « agir et représenter » (11%)) qui cumulent 90,2% du total d’occurrences. La distribution des articles du corpus à partir de ces dénominations politiques nous a permis de mieux cerner la narrativité du récit électoral dans El PAIS à partir de trois niveaux : la description d’une quête pour le pouvoir, la modalisation des sujets de cette quête et enfin leur axiologisation.
Nous faisons une hypothèse, que nous n’avons pas encore eu l’occasion de valider, selon laquelle la question de l’insécurité et son traitement dans les médias lors des élections présidentielles de 2002 pourrait nous fournir un exemple d’une campagne électorale où des « accidents humains » et des « faits biologiques » (mort, maladies...) auraient eu une présence accrue et auraient donc contribué à la dépolitisation du débat public. Ou peut-être, pour mieux formuler cette hypothèse, nous dirions que le débat politique aurait porté sur des réalités qui échappent à l’emprise du politique.
Les caractéristiques attribuées à cette dénomination politique ont été attestées dans ce corpus de presse espagnole. Afin de faciliter la lecture et d’éviter des malentendus, nous proposons, comme nous l’indiquions plus haut, de reformuler cette dénomination avec une référence à l’Espagne.