2.2.3.2. Se repérer en Europe

Ce discours politique apparaît alors comme une manière de se repérer dans un espace de pratiques discursives. Le lecteur du journal El Mundo pourra en effet se situer par rapport à l’Europe à la manière définie par Van Dijk concernant l’analyse du discours :

‘« Si un membre d’un parti d’extrême droite en appelle à la limitation de l’immigration, ses propos seront automatiquement entendus et commentés comme étant racistes, alors que des propositions similaires faites par un membre de notre propre parti de gauche seront évidemment très rarement interprétées comme telles »  450

Cette interprétation des paroles de l’autre correspond à ce que nous appelons « se repérer en Europe ». Ce qui est intéressant à nos yeux est la complémentarité entre ces deux journaux espagnols : l’un (El Mundo) informe sur le caractère des partis politiques, en disant s’ils sont de gauche ou de droite, nationalistes ou pas... et l’autre (El PAIS) rendant compte des thèmes mis en avant par le parti, que chaque citoyen peut, selon van Dijk, évaluer idéologiquement selon le sujet politique qui les énonce.

Cette complémentarité reste toutefois une pure construction théorique, puisque la figure politique d’un lecteur de ces deux journaux à la fois n’existe pas dans la réalité de l’Espace Public. Nous pouvons toutefois nous demander si ce n’est pas à une figure de ce genre à laquelle nous pensons lorsque nous imaginons un Espace Public critique. Il s’agit en somme du procès de naïveté que l’on fait souvent à Habermas et sur lequel nous avons déjà attiré l’attention. Mais nous pouvons en même temps signaler cette présence de deux formes discursives différentes dans un même espace politique, ce qui nous permet d’imaginer les possibilités de compréhension réciproque dans des situations politiques effectives 451 .

La réalité représentée dans les informations du journal El Mundo se distribue selon nos catégories d’analyse de la manière suivante :

  «Voir l’Espagne » « Revenir et aimer » « Davantage » « Agir et représenter » « Besoin d’Europe » « L’Europe sociale » Total %
Accidents humains: 1           1 5,0
Gestes ponctuels: 6 2   1   1 10 20,4
Comportements continus: 9       1   10 20,4
Tendances, dispositions et propensions: 5 1   2     8 16,3
Manifestations verbales: 5 5 4 6     20 40,8
Totaux 26 8 4 9 1 1 49 100
Pourcentages 53,1 16,3 8,2 18,4 2,0 2,0 100  

Cette distribution des types de réalités représentées dans le journal montre une prédominance des manifestations verbales (40,8%). Il convient toutefois de souligner que cette catégorie n’est pas majoritaire dans toutes les dénominations politiques, elle est largement devancée dans la dénomination politique « Voir l’Espagne » par la catégorie des comportements continus. Nous avons considéré cette catégorie comme celle qui fait état de la présence de règles constitutives d’une réalité sociale.

Nous nous attarderons de ce fait un instant sur la présence, dans les titres de journal, de ce que Catherine Kerbrat-Orecchioni appelle les « verbes subjectifs ». Bien que l’on sache que ‘ « toute unité lexicale est, en un sens, subjective, puisque les ‘mots’ de la langue ne sont jamais que des symboles substitutifs et interprétatifs des ‘choses’ » 452 , ’ on sait aussi que tout discours est la mise en énoncé d’un processus de sélection et d’organisation des unités disponibles dans une langue et on sait enfin qu’un premier choix s’opère dans ce processus entre deux types de formulations :

‘« Le discours ‘objectif’ qui s’efforce de gommer toute trace de l’existence d’un énonciateur individuel ; le discours ‘subjectif’, dans lequel l’énonciateur s’avoue explicitement (‘je trouve ça moche’) ou se pose implicitement (‘c’est moche’) comme la source évaluative de l’assertion » 453

Il convient de préciser de nouveau que la distinction entre discours objectif et discours subjectif ne tient pas aux caractéristiques subjectives ou objectives du discours, elle désigne une intention, dans le sens que nous lui donnons dans cette thèse, c’est-à-dire une distance (la distance entre l’énonciateur et le personnage mentionné dans l’énoncé). Le discours subjectif désigne donc un type de discours où la distance entre l’énonciateur et l’objet de l’énoncé est effacée (« sa robe est moche ») tandis que le discours objectif rend au contraire visible cette distance (« sa robe est démodée »). Dans le premier cas, l’énonciateur exprime une réalité faisant appel au « monde subjectif » (cette proposition ne peut pas aspirer à la validité en dehors du « monde subjectif » de celui qui l’énonce). Dans le deuxième cas, l’énonciateur fait référence à un « monde social » (l’observance des normes sociales concernant la mode permet de valider la proposition énoncée).

L’intention ne désigne cependant pas un axe d’opposition, elle met au contraire en évidence l’aspect graduel de la distance et nous permet de « prendre conscience du fait que l’axe d’opposition objectif/subjectif n’est pas dichotomique, mais graduel » 454 . C’est donc sur cette « échelle » qu’il est possible de classer les différents types de discours contenus dans un journal (article d’opinion, éditos, chronique, article d’information...). Mais c’est aussi sur cette échelle que nous pouvons classer différents articles d’un même genre. Notre corpus étant constitué exclusivement d’articles d’information, nous pouvons analyser les différentes formes de subjectivité qu’ils expriment, à partir de la distance exprimée entre l’énonciateur et l’objet de l’énonciation. Notre thèse portant sur la communication politique, nous nous bornons à l’analyse d’énoncés concernant des acteurs politiques.

Les énoncés qui nous ont permis de construire les carrés idéologiques de El Mundo et de El PAIS contiennent une présence importante de paroles rapportées. Nous n’avons pas jusqu’ici tenu compte des effets de discours liés aux formes de citation. Cela devient, en revanche, indispensable pour rendre compte de la subjectivité journalistique exprimée dans ces énoncés. Ainsi,

‘«la reproduction (ou citation) met en présence des univers de discours différents qui doivent être articulés à l’intérieur d’une énonciation unique, celle du locuteur qui reproduit l’énoncé d’un autre locuteur » 455 . ’

Lorsqu’elle rapporte un discours de manière directe elle peut avoir trois formes différentes. La première est celle où l’énoncé rapporté apparaît directement rattaché à l’énonciateur cité (« Mayor : ‘le Parti Socialiste connaît les raisons de notre défaite électorale’ »). La deuxième est celle où l’énoncé rapporté est rattaché à l’énonciateur initial par le biais de la parole journalistique («‘Je ne veux pas une Espagne au service de quiconque’ a affirmé le leader du PP ») . Dans la troisième enfin, l’énoncé rapporté n’est plus autonome, mais il s’insère dans un énoncé porteur plus large, de telle sorte qu’ils ‘ « supposent un enchâssement dans un énoncé porteur qui est lui-même plus enveloppant qu’un simple verbe déclaratif » 456 (« Mayor Oreja exige qu’on éprouve de la passion pour l’Espagne afin ‘d’être bon européen’ »). Ce qui est en jeu dans ces trois exemples n’est pas la subjectivité de l’homme politique cité, mais celle du journaliste. Dans le premier cas, la validité de la parole du journaliste renvoie directement à un « monde objectif » (l’homme politique a affirmé ou non ceci). Dans le deuxième et le troisième exemples, outre ce « monde objectif », le journaliste renvoie également à un « monde social », celui des normes permettant de désigner une manifestation verbale comme une « affirmation » plutôt qu’une « explication » ou une « déclaration ». Mais cela lui permet d’engager également son « monde subjectif » lorsque même les normes sociales ne suffisent pas pour décider s’il s’agit d’une « explication », d’une « déclaration » ou bien d’une « demande ». La validité de la proposition revenant ainsi, en dernière instance, au « monde subjectif » de l’énonciateur.

Comme ces énoncés sont dans tous les cas inscrits dans le discours d’un journal (ils sont mis en scène dans le journal), nous dirons que la distinction des procédés de citation nous permet de considérer, au moins, trois moments différents de l’échelle intentionnelle dans un discours d’information journalistique. Ainsi, lorsqu’un journal rapporte un discours de manière directe et le présente sous la forme (E0 dit X) comme c’est le cas de notre premier exemple, le réel auquel renvoie l’ensemble de l’énoncé est, en première instance, la manifestation verbale elle-même (l’information est E0 a dit X). Dans ce genre de citations, la distance entre le journal comme énonciateur qui rapporte un énoncé (E1) et l’énonciateur qui a produit cet énoncé (E0) est la plus grande. Lorsque le discours rapporté adopte la forme du deuxième exemple (X a été dit par E0), le réel représenté n’est pas la manifestation verbale en elle-même mais ce qu’elle exprime. Mouillaud et Tétu considèrent que dans une telle situation il est aussi possible de dire que le journal s’efface derrière l’énoncé comme de voir une façon pour le journal d’assumer l’énoncé. Quoi qu’il en soit, il en ressort une modification (par effacement ou par appropriation) de la distance intentionnelle entre L0 et L1. Cette distance devient enfin fort mise en cause lorsque une citation, comme dans notre troisième exemple, prend la forme d’un enchâssement de (E0) dans un énoncé de (E1) portant sur (E0).

Avec la prise en compte du mode de citation adopté dans les énoncés analysés, nous pouvons articuler les trois énonciateurs auxquels renvoie la subjectivité de l’énoncé : le journal (par la citation), le journaliste (par le type de monde qu’il engage dans le processus de communication) et le locuteur dont on rapporte l’énoncé. L’analyse du type de rapport qui s’opère entre ces trois sujets d’énonciation nous permet de mieux cerner notre hypothèse sur l’appartenance politique exprimée dans ce journal par opposition à la pertinence informative de El PAIS.

Le tableau suivant montre le classement, selon leur degré de subjectivité, des titres à partir desquels a été élaboré le carré idéologique précédent. Chaque numéro renvoie à un titre. La subjectivité du journal 457 correspond aux trois formes de citation que nous avons décrites plus haut. La subjectivité du journaliste renvoie essentiellement au type de verbe utilisé pour introduire les paroles citées et la subjectivité du leader politique renvoie essentiellement au type de verbe ou d’adjectif présent dans la parole citée. En suivant le travail de Catherine Kerbrat-Orecchioni sur l’énonciation, nous avons distingué deux marques de subjectivité. Celle qui est relative à l’évaluation axiologique d’un propos (bon ou mauvais) et celle qui est relative à la modalisation (vrai/faux/ incertain). Nous présentons donc quatre tableaux, les propos de chacun des deux partis politiques représentés correspondant eux-mêmes à deux tableaux.

Evaluation axiologique (bon/mauvais) :

Ce qui nous intéresse est la concordance entre les trois énonciateurs présents dans chacun des énoncés. Ce tableau nous permet de voir l’existence de trois titres (7,8,9) qui se répètent dans El Mundo avec le même degré de subjectivité et qui sont rattachés au PP. la même corrélation n’étant en revanche pas présente pour le PSOE. Ces trois titres sont les suivants :

7.- « Mayor Oreja exige qu’on éprouve de la passion pour l’Espagne afin d’être des bons européens ».

8.- « La tête de liste du PP revendique sa passion pour l’Espagne et réclame un Conseil Européen à Madrid en mémoire des victimes du terrorisme ».

9.- « Rajoy revendique les mains propres du PP ».

Le deuxième couple de tableaux, qui renvoient à la modalisation des paroles citées, se présente comme suit :

Dans ce cas, deux articles, un rapportant des voix du PP (10) et l’autre celles du PSOE (7) sont repris par les trois énonciateurs. Mais tous les deux renvoient à la même question. Le premier article reprend les paroles de la tête de liste du PP (10.- « Mayor définit Maragall comme le ‘vrai pouvoir’» ) et fait état d’une assertion du candidat populaire, intégrée dans un énoncé plus large. Cet énoncé est, à son tour, composé d’un verbe, « définir », qui renvoie à la catégorie des verbes d’opinion 458 , et plus précisément à la catégorie définie par Ducrot où l’énonciateur présente son opinion comme le fruit d’une réflexion 459 . Le journal, le journaliste et l’homme politique se confondent donc dans cette réflexion sans que l’on puisse les accuser d’énoncer une assertion fausse puisque nous sommes du côté de l’opinion. Le deuxième titre (qui constitue en fait le sous-titre d’une information) renvoie à la même question : « Maragall présente l’addition en public à Zapatero : ‘José Luis, nous étions avec toi au moment décisif et tu sais de quel moment il s’agit » . La distance du journal est ici plus grande que dans le titre précédent. En revanche la modalisation, aussi bien de la part du journaliste avec l’expression « présenter l’addition » que dans les paroles du président catalan qui utilise le verbe « savoir », ne repose plus sur une opinion, mais sur une assertion : « il est vrai que Maragall demande des comptes ».

Nous sommes donc en présence de trois thèmes où El Mundo adhère au discours du PP et que nous considérons de ce fait comme des marques du discours idéologique sur lequel se fonde l’appartenance politique du journal :

La nation espagnole.

Les victimes du terrorisme.

L’absence de corruption (honnêteté).

La même analyse faite sur les titres parus dans le journal El PAIS nous permet d’affiner la comparaison entre ces deux journaux et leurs rapports aux discours politiques. Les marques d’une subjectivité axiologique se distribuent de la manière suivante :

Six articles présentent les marques d’une forme de discours journalistique concordant avec le discours politique exprimé par les membres du PSOE (5,6,10,13,15,16) et trois avec celui qui est exprimé dans les paroles du PP (2,15,12) . Outre le fait que la distance intentionnelle est moindre pour les premiers que pour les seconds, la prédominance de discours attribués au PSOE indique une pertinence idéologique majeure de ce parti dans le discours du journal El PAIS. Ce qui nous permet de parler de pertinence idéologique, plutôt que d’appartenance politique, est le fait que les thèmes mis en avant dans ces articles proposent la représentation d’une forme de débat contradictoire entre les deux formations à partir de deux thèmes : celui de l’honnêteté (manipulation, mensonge, 14-M, absence de loyauté, type de messages...) et celui du changement (espoir, paix, avenir...). Ces deux thèmes comprennent aussi les formes d’appartenance observées dans le journal El Mundo. L’analyse de la modalisation des énoncés analysés se distribue de la manière suivante :

Quatre titres (4,9,11,12) attribués au PSOE et un seul (16) au PP font état d’une forme de pertinence idéologique axée sur la modalisation.

Nous avons donc décrit un lieu de repérage idéologique dans El Mundo qui peut s’articuler avec les formes de pertinence mises en avant dans El PAIS. C’est dans ce lieu de repérage des appartenances politiques que la réalité de la campagne est représentée dans ce journal. Dans un lieu de repérage d’appartenances, le récit médiatique est, selon notre hypothèse de travail, moins pertinent pour l’analyse. C’est pourquoi il est possible de présenter directement, sans une analyse en amont des formes de narrativité, les règles normatives et constitutives représentées dans ce journal et les groupes qui apparaissent comme en étant les porteurs.

EL Mundo    
Règles régulatives Forme discursive Groupes désignés
Vie publique    
Règles de discussion internes aux partis Approuver les listes de candidature IU
Règles électorales Tenter de contourner la loi HZ
Règles de discussion publique Des options opposées Eurosceptiques, européistes
  Rendre des comptes en public PSC, PSOE
Disqualifier le PP pour son soutien à Bush PSOE
  Ne pas mélanger l’Irak avec de décisions politiques PP, PSOE
  Débattre des tortures PP
  Rappeler les résultats précédents PSOE, PP
  Débattre de la corruption PP
  Rappeler la corruption PP
Règles médiatiques Accusations contre TVE Sympathisants du PP, le PP
Règles institutionnelles Décoration du ministre de la défense PS
Indépendance personnelle    
Règles de relations entre l’État et les régions Rendre HZ illégale Gouvernements Basque et central
  Payer la dette à l'Andalousie Gouvernements Andalous et central
Prospérité économique  
Règles budgétaires Trop libérales IU
Règles constitutives  
Le principe de la non-domination    
    La Junte Électorale Centrale
    32 candidatures
    le Tribunal supérieur
  Contre la constitution européenne IU
  L’Espagne est en Europe PSOE
Autre principe que la non-domination    
  L’Espagne huitième puissance du monde PP

L’élément le plus saillant de ce tableau concerne la représentation des règles constitutives du système démocratique : pour certaines, elles ne sont pas représentées dans leur contenu, mais par le groupe qui en est garant (La junte électorale, le Tribunal supérieur de justice) ou bien porteur (les 32 candidatures à l’élection). Les règles régulatives représentent, quant à elles, pour une grande partie, le type de relation que chacun des deux partis majoritaires (PP et PSOE) peut avoir, a eu ou a avec les instances de pouvoir. Nous pourrons de ce fait faire l’hypothèse d’une relation directe entre ces sujets des règles régulatives et le contenu des règles constitutives représentées, où ces règles concernent plus l’appartenance à un parti que l’adhésion à un principe politique. Cela donnerait lieu à une règle constitutive générique du type (les partis politiques présents à l’élection et agréés par les instances judiciaires compétentes sont comptés comme une règle constitutive de l’élection européenne).

Cela nous autorise à proposer une deuxième hypothèse d’interprétation selon laquelle cette règle constitutive permet la présence d’autres règles, hiérarchiquement moins importantes mais toujours constitutives, du type lutter contre la constitution européenne est compté comme une règle constitutive de cette élection pour IU, ou encore, La présence de l’Espagne en Europe compte comme une règle constitutive pour le PSOE - . À ces deux règles, il est possible d’en opposer une troisième, relative au PP et qui ne concerne pas le principe de la non-domination : Être la huitième puissance du monde est compté comme une règle constitutive pour le PP.

Notes
450.

VAN DIJK, T : 2006, op.cit (p. 86).

451.

Une de nos motivations au moment de commencer cette thèse était d’essayer de comprendre les mécanismes qui pourraient permettre l’entente politique entre communautés identitaires distinctes, voire fermées sur elles-mêmes. Une fois que nous sommes capables de pointer les formes discursives qui caractérisent chacune des communautés, nous pouvons peut-être essayer de construire des ponts vers les situations effectives des espaces publics.

452.

KERBRAT-ORECCHIONI, C : 2006 op.cit (p.79).

453.

Idem (p.80).

454.

Ibidem (p.81). C’est l’auteur qui souligne. Précisons qu’elle ne parle pas de la notion d’intentionnalité. C’est nous qui interprétons ainsi ses explications.

455.

MOUILLAUD, M et TÉTU, J-F : 1989 op.cit (p.132).

.

« Mayor: ‘El partido socialista sabe por qué perdimos las elecciones’ » (El Mundo).

.

« ‘No quiero una España-monaguillo de una Europa a dos ni de nadie’, afirma el líder del PP  (El PAIS).

456.

MOUILLAUD, M et TÉTU, J-F : 1989 op.cit (p.140).

.

« Mayor Oreja pide sentir pasión por España para ‘ser buen europeo’ ».

457.

Nous faisons un usage abusif de la notion de subjectivité. Un journal, comme toute institution, ne peut pas être porteur d’une forme de subjectivité. Il conviendrait mieux de parler d’identité du journal. Or, il ne s’agit que de l’identité engagée dans une forme précise d’énonciation (la citation) qui ne renvoie donc pas à l’ensemble des caractéristiques nous permettant d’identifier ce journal, mais à un des éléments qui font que celui-ci se présente à nous plus proche ou plus éloigné d’une tendance politique ou d’une autre. Ce pourquoi nous avons gardé le terme « subjectivité », comme métaphore d’un désir de se rapprocher d’un parti politique.

.

Respectivement : 7.- « Mayor Oreja pide sentir pasión por España para ‘ser buen

europeo’ »

8.- « El cabeza de lista del PP reivindica su ‘pasión por España’ y reclama un Consejo Europeo en Madrid en memoria de las víctimas del terrorismo »

9.- « Rajoy reivindica las ‘manos limpias’ del PP »

.

«Mayor define a Maragall como el ‘verdadero poder’  ».

458.

Voir KERBRAT- ORECCHIONI, C: 2006 op.cit (p.118).

459.

DUCROT, O : Je trouve que in Semantikos, vol.1, nº7, 1975 (p.83).

.

7.- «Maragall pasa factura en público a Zapatero por el apoyo clave del PSC : ‘José Luis, estuvimos contigo en el momento decisivo y tú sabes cuál es’»

.

5.- « El PSOE insta a sus candidatos a lanzar ‘mensajes atractivos’ » « Le PSOE incite ses candidats à proférer des ‘messages attrayants’ ».

6.- « Borrell reprocha a Aznar su ‘deslealtad’ con ‘los españoles’ » « Borrell reproche à Aznar son ‘absence de loyauté’ vers ‘les Espagnols’ ».

10.- « Zapatero pide el voto para reforzar a un ejecutivo que ya ‘ha cambiado muchas cosas’ » « Zapatero demande le vote pour renforcer un gouvernement qui a déjà ‘changé beaucoup de choses’ ».

13.- « Zapatero demanda el apoyo de ‘todos’ para construir un futuro ‘de concordia’ » « Zapatero demande le soutient de ‘tous’ pour construire un avenir ‘en harmonie’ ».

15.- « Los socialistas reprochan a los populares que usen ‘la mentira como única herramienta política’ » « Les socialistes reprochent aux populaires l’usage ‘du mensonge comme seul outil politique’ ».

16.- « Rodriguez Zapatero pide a los jóvenes que respalden en las urnas la lucha por la paz » « Rodriguez Zapatero demande aux jeunes de soutenir dans les urnes la lutte ‘pour la paix’ ».

.

2.- « Mayor quiere ganar para devolver la esperanza a los españoles honestos » « Mayor veut gagner pour ‘redonner de l’espoir aux espagnols honnêtes’ ».

12.- « Rajoy y Mayor piden el voto para que ‘la verdad gane a la mentira y la manipulación’ » « Rajoy et Mayor demandent le vote pour que ‘la vérité l’emporte sur le mensonge et la manipulation’ ».

15.- « Los populares llaman a sus seguidores a expresar sus sentimientos sobre lo que pasó el 14-M » « Les populaires appellent leurs partisans à ‘exprimer leurs sentiments à l’égard de ce que s’est passé le 14-M ».

.

4.- « Borrell advierte al PP que ‘le guste o no’, la guerra de Irak formará parte del debate électoral » « Borrell met en garde le PP sur le fait que la guerre en Irak fera partie du débat électoral, que « cela leur plaise ou non ».

9.- « Borrell adiverte de que un triunfo del PP en las urnas perjudicará los intereses de España ‘como hizo Aznar’ » « Borrell met en garde sur une victoire du PP qui viendra à l’encontre des intérêts de l’Espagne ‘comme ce fut le cas avec Aznar’ ».

11.- « El candidato socialista asegura que una Europa fuerte es la vía para que España ‘pinte algo’ » « Le candidat socialiste assure qu’une Europe forte est le moyen pour que l’Espagne ‘soit quelqu’un’ ».

12.- « Borrel confía en que el candidato popular acepte debatir ‘los dos modelos de Europa’ » « Borrell espère que le candidat populaire acceptera de débattre ‘des deux modèles de l’Europe’ ».

.

16.- « El PP considera estas elecciones como ‘las más políticas de todas’ » « le PP considère ces élections comme ‘les plus politiques de toutes’ »