« Renouer avec les meetings »

Lionel Jospin renoue avec les meeting politiques

LEMONDE.FR | 29.05.04 | 09h34

M. Jospin a appelé à voter pour les listes socialistes le 13

juin en ironisant : "Il n'y aura qu'un seul tour, ne le ratez

pas!"

Lionel Jospion a tenu vendredi 28 mai son premier meeting

politique depuis son élimination de l'élection présidentielle,

le 21 avril 2002. Il était l'orateur vedette d'une réunion

publique organisée à Ramonville, dans la banlieue toulousaine,

devant plus de 500 sympathisants.

Venu soutenir Kader Arif, tête de liste du PS dans le Grand

Sud-Ouest pour les élections européennes, c'est comme "ami" et

simple militant qu'il a expliqué sa présence à la tribune.

Mais c'est bien plus l'ancien leader socialiste et premier

ministre (1997-2002) qui a balayé pendant une demi-heure tous

les thèmes de la campagne électorale européenne, en dénonçant

au passage "la politique incohérente et injuste du

gouvernement français", sous les ovations répétées de la

foule.

Interrogé par l'AFP, M. Jospin s'est refusé à donner tout

autre éclairage sur la portée de sa participation à la vie

politique que ses propos à la tribune. Dans son discours,

l'ancien premier ministre s'est contenté d'indiquer que "dans

mes conversations avec les Français, il ressort quelque chose

du genre : "On respecte votre volonté (de retrait de la vie

politique), mais soyez avec nous, soyez avec les

socialistes."" De son côté, Kader Arif, ravi de l'ambiance

chaleureuse, a qualifié de "génial, l'apport de ce soutien

éclairé".

"IL N'Y AURA QU'UN SEUL TOUR"

Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a moins de raison de

se réjouir. "Le pouvoir n'a tiré aucune leçon des élections du

28 mars et du message très clair des Français", a dit M.

Jospin. Selon lui, "la fonction-même du premier ministre est

en question. (...) Des ministres ont changé d'attribution

(...), mais l'hôte de Bercy communique sur sa personne comme

il le faisait à la place Beauvau en déstabilisant son propre

gouvernement. Quant au président, il s'efforce de se mettre à

l'abri de toute chose", a ajouté l'ancien responsable

socialiste.

Tout en reconnaissant "des ajustements mineurs" pour les

recalculés ou les intermittents, M. Jospin a dénoncé

"l'injustice et l'incohérence" du gouvernement et a apporté

son soutien au mouvement des employés EDF. Il a dénoncé

également le projet de réforme de la Sécurité sociale : "Ils

ont laissé se creuser le trou, en finançant des catégories

particulières et ils demandent pour l'essentiel aux seuls

assurés sociaux d'en porter le poids".

Quant à l'Europe, Lionel Jospin estime que "la France est en

position de faiblesse car on a laissé filer les déficits et la

dette publique (...). Il est dommage qu'elle ne soit pas en

mesure de donner de la dynamique à la construction européenne

qui est dans une phase historique", a-t-il regretté.

"Les socialistes sont bien placés pour faire vivre une Europe

sociale et mettre en oeuvre une conception régulée de la

mondialisation", a déclaré l'ancien premier ministre.

M. Jospin a conclu son appel à voter pour les listes

socialistes le 13 juin par un clin d'oeil à son drame du 21

avril 2002, en lançant : "Il n'y aura qu'un seul tour, ne le

ratez pas!"

Auparavant, Lionel Jospin avait passé une demi-journée à

Toulouse. Son passage devant les jeunes sans diplôme de

l'Ecole de la 2ème chance, comme sa visite à l'Airbus A380,

évoquaient tout sauf un retraité de la politique.

Avec AFP