« Éviter la dispersion »

Européennes 2004

Raffarin : «Evitons la dispersion des voix»

G. T.

[11 juin 2004]

A contre-courant de l'impression d'atonie de cette campagne

européenne, Alain Juppé a voulu «faire apparaître l'enthousiasme»

des militants UMP. Les près de 2 000 personnes et les 6 ministres

(Claudie Haigneré, Jean-François Copé...) venus soutenir hier soir

au Palais des sports de Paris la liste conduite par Patrick Gaubert,

Nicole Fontaine, Jacques Toubon et Marie-Thérèse Hermange ont en

tout cas témoigné leur affection à Alain Juppé, «un chef que nous

respectons», comme l'a présenté Jean-Pierre Raffarin, et qui tenait

sans doute son dernier meeting de président de l'UMP, ainsi qu'au

premier ministre, «qui représente le courage des réformes», dixit

Juppé.

A moins de trois jours du scrutin, les deux hommes ont surtout

appelé au vote utile. En ligne de mire : l'UDF de François Bayrou

qui a annoncé que ses députés ne siégeraient plus au groupe du Parti

populaire européen (PPE), le groupe qui rassemble la grande majorité

des eurodéputés de droite et du centre droit. Alain Juppé a ainsi

fustigé, sans les citer explicitement, «les incorrigibles de la

division qui nous reprochaient il y a dix ans [au RPR d'alors]

d'affaiblir le PPE et qui s'apprêtent aujourd'hui à le quitter».

Jean-Pierre Raffarin a rappelé de son côté sa propre expérience de

député européen élu en 1989. «Je m'étais d'abord inscrit dans un

petit groupe. C'est plus facile pour prendre la parole, mais on ne

parle qu'à soi-même et on n'a aucune influence. Je faisais un

travail qui n'était pas utile à mon pays.» Deux ans plus tard, il

rejoignait le PPE. Aujourd'hui, il confirme : «En Europe,

l'isolement est une faute, alors évitons la dispersion des voix.»

Traduction : une voix pour l'UDF est une voix perdue pour la France

alors qu'une voix pour l'UMP, c'est le moyen de «peser au

Parlement», comme l'a dit Nicole Fontaine, passée de l'UDF à l'UMP.

Car, pour Raffarin, «la seule grande question est de savoir qui aura

la majorité dans la future Assemblée de Strasbourg : le PPE ou le

PSE (le Parti des socialistes européens)». Un raisonnement

chaudement soutenu par l'ancien premier ministre belge Wilfried

Maertens, l'actuel président du PPE, qui participait au meeting de

l'UMP.