« Danger pour l’UMP »

Politique

Atmosphère morose au sein du parti

L'UMP attend le 13 juin avec appréhension

Nicolas Barotte

[25 mai 2004]

L'UMP ne s'enthousiasme pas, loin de là, pour les élections

européennes. Le premier meeting de campagne national aura lieu le

1er juin à La Baule, mais au siège du parti, on ne sait pas encore

quel responsable politique fera le déplacement : le président Alain

Juppé, le secrétaire général délégué François Baroin ou bien un

autre. Alain Juppé s'exprimera demain sur les élections lors d'une

conférence de presse.

Le parti ne veut pas être prisonnier du scrutin. «L'UMP ne concentre

pas toute son énergie sur la campagne des européennes», a reconnu

hier l'un des porte-parole du parti, Yves Censi, en expliquant que

le parti travaillait aussi sur l'assurance-maladie. Les responsables

de la formation voudraient éviter qu'un mauvais résultat compromette

cette réforme. «La campagne des européennes ne stoppe pas [son]

urgence», affirme Yves Censi. Pourtant, selon François Baroin, cité

hier par Le Parisien, le gouvernement jouerait à «quitte ou double»

le 13 juin. «Si on est cinquième partout en France, on pourra

difficilement faire passer l'assurance-maladie derrière un nouveau

vote sanction», aurait-il affirmé.

L'UMP n'imagine pas un tel résultat, ce qui ne l'empêche pas

d'aborder le scrutin avec beaucoup d'appréhension. On ne pense pas

pouvoir obtenir plus de 20% des suffrages, même si des enquêtes

d'opinion donnent le parti à ce niveau. Yves Censi propose que les

résultats à venir soient comparés à ceux des précédentes

européennes, modestes pour la droite : «La base de comparaison de

1999 est une base réaliste», assure-t-il. Il y a cinq ans, Nicolas

Sarkozy, qui était tête de liste RPR-DL, n'avait obtenu que 12,8%.

Hier, le directeur de campagne pour l'UMP Pierre Lequiller a déclaré

dans Le Parisien «ne pas craindre un nouveau vote sanction».

Pour diffuser sa «vision de l'Europe», l'UMP a fait éditer un

«journal de campagne» à 25 millions d'exemplaires qui sera distribué

dans toute la France. Le parti y rappelle ses prises de position en

faveur de la Constitution européenne, en faveur de son adoption par

référendum, contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

L'UMP se déclare aussi en faveur d'une «Europe de la croissance au

service de l'emploi» censée s'opposer à l'«Europe sociale» du Parti

socialiste qui aboutirait à une «hausse des impôts».