« Jouer l’euro socialisme »

En Normandie, Fabius joue l'eurosocialiste

Le numéro 2 du PS était en Seine-Maritime pour

soutenir Henri Weber.

Par Didier HASSOUX

mardi 08 juin 2004 (Liberation - 06:00)

Petit-Couronne (Seine-Maritime) envoyé spécial

romesse du candidat Fabius : «Je ne ferai pas

toutes les campagnes électorales depuis

l'étranger.» Pour son retour sur le sol

national, après quinze jours d'exil et

d'enseignement distillé à l'université de

Chicago, le numéro deux du PS tenait hier soir

meeting sur ses terres de Seine-Maritime. Devant

300 personnes, il soutenait la liste de son ami,

le sénateur Henri Weber. C'est bien le moins

qu'il pouvait faire. «J'ai fait pas mal de

meetings avant mon séjour aux Etats-Unis, se

défend-t-il. Je n'ai pas déserté la campagne.

J'ose espérer d'ailleurs qu'elle ne repose pas

sur mes 3 ou 4 déplacements.» Même s'il se sait

indispensable au PS, l'ex-Premier ministre veut

croire que «la campagne commence aujourd'hui».

Et d'égrener son programme d'ici à dimanche. Une

intervention par jour durant une petite semaine.

Service minimum, donc. Pas plus ni moins que les

autres présidentiables du PS, fait valoir son

entourage. Et le premier adjoint de

Grand-Quevilly de conseiller à ses camarades

«d'en revenir à l'essentiel, à la base, au sujet

: si on veut une Europe sociale, il faut un

Parlement européen socialiste !». Fabius

n'hésite pas à fustiger la réforme «injuste» de

l'assurance maladie de «l'illustre Douste-Blazy»

et sa «gestion de mèche». Pas étonné par la

faible mobilisation sociale, il dénonce «la

martingale du gouvernement : j'accuse mes

prédécesseurs, je rejette sur mes successeurs».

Le député de Seine-Maritime craint que la

gauche, si elle revient au pouvoir dans trois

ans, «se repaie plein pot l'assurance maladie,

les retraites, la réforme de l'Etat». Fabius

suggère de développer une «opposition

argumentée» au gouvernement. Un mot d'ordre qui

tranche avec celui qu'il préconisait lors des

régionales. Il parlait alors d'«opposition

frontale». L'opposant serait-il en train de

devenir candidat ?