« Débat sur les OGM »

Européennes Les dix travaux du Parlement

La bataille des OGM a bien eu lieu

Par Julie MAJERCZAK

mercredi 02 juin 2004 (Liberation - 06:00)

Retour, pendant dix jours, sur dix interventions

du Parlement de Strasbourg.

«La législation européenne est extrêmement

ambitieuse par rapport à ce qui se fait dans le

monde.» Et c'est un eurodéputé Vert qui

l'affirme. Un avis partagé par les associations

écologistes comme Greenpeace ou le réseau

InfOGM. Le 2 juillet 2003, deux règlements sur

la traçabilité et l'étiquetage des OGM sont

adoptés définitivement par le Parlement

européen. Les députés ont dû batailler dur

pendant deux ans pour se faire entendre. Le

consommateur européen doit avoir le droit de

savoir s'il y a des OGM ou non dans son

assiette. C'est au nom de cette liberté de choix

que la gauche, les Verts et les libéraux ont

réussi à durcir le texte de la Commission et à

l'emporter contre le lobby agroalimentaire. Le

Parlement voulait imposer l'étiquetage à partir

de 0,5 % d'OGM dans les produits, la Commission

refusait de descendre en dessous de 1 %, tandis

que le lobby agroalimentaire se battait pour ne

signaler la présence d'OGM qu'au-delà de 3 %. Le

compromis trouvé met la barre à 0,9 %. Mais

l'essentiel est sauvé : l'obligation

d'étiquetage s'applique aux produits contenant

des OGM qu'ils soient destinés à l'alimentation

humaine ou animale et surtout elle englobe les

produits dérivés d'OGM, c'est-à-dire ceux qui ne

présentent plus de trace d'ADN, ce qui inclut de

nombreux aliments tels que les bonbons, les

chewing-gums ou les bières qui contiennent du

sirop de glucose produit à partir de maïs

génétiquement modifié. La Commission n'a

cependant pas tout perdu. L'entrée en vigueur de

cette réglementation en avril lui a permis de

lever le moratoire européen sur les OGM observé

depuis 1999.