« L’écologie »

Européennes. Les dix travaux du parlement

Après l'«Erika», l'UE lave plus écolo

Par Jean QUATREMER

vendredi 11 juin 2004 (Liberation - 06:00)

Retour, pendant dix jours, sur dix interventions

du Parlement de Strasbourg.

S'il y a bien un domaine sur lequel le Parlement

européen laissera sa marque, c'est celui de

l'environnement. Moins soucieux que les

gouvernements de défendre les intérêts étroits

de leurs entreprises, les eurodéputés n'ont

jamais hésité à exiger les normes les plus

élevées possibles. La lutte contre la pollution

maritime en offre un parfait exemple : sans le

soutien indéfectible du Parlement, la Commission

n'aurait jamais pu faire passer la législation

qui fait de l'Union européenne, avec les

Etats-Unis, une des zones les plus impitoyables

à l'égard des navires-poubelles. C'est le

dramatique naufrage de l'Erika, en décembre

1999, qui a lancé la machine communautaire.

Trois «paquets» ont été proposés, entre 2000 et

2002, aux Etats membres. En vrac, il s'agissait

d'adopter un calendrier d'interdiction des

pétroliers à «simple coque», de doter les

bateaux de «boîtes noires», de créer une Agence

de sécurité maritime, d'augmenter les

indemnisations ainsi que la fréquence et la

qualité des contrôles des navires, etc. Un

certain nombre d'Etats, comme le Danemark, les

Pays-Bas ou encore la Grande-Bretagne, ne

voulaient pas, à des degrés divers, de ces

mesures. L'accord du Parlement était nécessaire

pour aboutir à des textes. Or, les propositions

de la Commission étaient, pour les députés, un

minimum minimorum. Par un jeu de rôles habile,

le Parlement endossant l'habit du «Monsieur

plus», et la Commission celui du tiers

désintéressé, les Quinze ont dû avaler

l'ensemble des dispositions par peur

d'apparaître comme les responsables de futures

marées noires...