1.3.5 Organisation de la thèse

La thèse est organisée de la manière suivante. Le chapitre 2 traite la demande de soins curatifs, l’auto-protection et l’auto-assurance. Nous nous intéressons, dans la première section de ce chapitre, aux propriétés de la prévention primaire et secondaire en relation avec la médecine curative pour une situation dans laquelle l’individu est confronté à un risque de santé qui peut engendrer un risque de richesse via le recours aux soins. La prévention primaire est une activité qui a pour but de réduire la probabilité d’occurrence de la maladie. La prévention secondaire est une activité qui a pour objectif de réduire la gravité de la maladie. Afin de mieux comprendre l’articulation entre la médecine curative et l’activité préventive primaire et secondaire, nous utilisons une fonction d’utilité bivariée qui dépend à la fois de la richesse et de la santé. Nous élucidons, également, d’une part, la relation entre l’accroissement de l’aversion pour le risque de santé et la prévention et, d’autre part, la relation entre la prudence et la prévention.

Dans la dernière section de ce chapitre, nous nous interrogeons sur les déterminants du choix de financement des soins par le régulateur. Eeckhoudt, Godfroid et Marchand (2000) se sont intéressés à la relation entre la médecine curative et la prévention au travers le choix de remboursement optimal de ces deux activités médicales par le régulateur. L’objectif de cette section est d’examiner, dans un cadre multi-varié, les résultats obtenus par Eeckhoudt, Godfroid et Marchand (2000). Nous montons le rôle crucial joué par la dérivée de l’utilité croisée. Cette dérivée représente l’incidence de l’état de santé sur l’utilité marginale de la richesse.

Le chapitre 3 est consacré à l’étude de la prévention tertiaire. Si la littérature en économie de la prévention fait état d’un grand nombre de travaux et d’applications sur la prévention, l’hypothèse la plus communément admise est que l’individu peut recourir uniquement à la prévention primaire et secondaire. Or cette hypothèse est restrictive car elle néglige la prévention tertiaire. D’autre part, une large littérature en économie de la prévention examine les choix de santé en utilisant un modèle mono-périodique. Ainsi, ce chapitre est consacré à étudier les propriétés de la prévention tertiaire en relation avec les autres types de soins, et ce, en utilisant un modèle multi-périodique sous la théorie duale de risque. La prévention tertiaire a pour but de réduire la probabilité d’aggravation d’une maladie.

Les chapitres 4 et 5 examinent les déterminants de la couverture optimale d’assurance santé et le coût du risque de santé. La littérature en économie de l’assurance a été fortement influencée par trois célèbres propositions. La première proposition est le principe de Bernoulli qui suggère qu’un agent risquephobe choisit une couverture complète si la prime d’assurance est actuarielle. La deuxième est la proposition de Mossin-Smith (1968) qui suggère qu’un agent risquephobe choisit une couverture partielle si la prime d’assurance est chargée. La dernière proposition est le théorème d’Arrow (1963). Ce dernier montre qu’un individu risquephobe préférera systématiquement un contrat de franchise plutôt qu’un contrat de coassurance. Cependant, nous ne pouvons pas transposer directement ces trois propositions à des problèmes d’assurance santé car elles reposent sur deux hypothèses restrictives. D’une part, elles ne conservent leur validité que dans un cadre limité où il y a une seule source d’incertitude. D’autre part, l’objectif du décideur est représenté par une fonction d’utilité uni-dimentionnelle. Ainsi, nous amendons, dans le quatrième chapitre, ces trois propositions. Pour cela, nous considérons un individu qui fait face à un risque de santé et un risque non assurable et qui dérive ses préférences par une fonction bivariée. Nous étudions, dans le cinquième chapitre, le coût du risque de santé d’un individu lorsqu’il est également confronté à un risque non pécuniaire. Enfin, nous concluons.