Partie II : Prévention tertiaire et la Théorie Duale du Risque

Chapitre 3 : La prévention tertiaire

3.1 Introduction

Actuellement les activités de prévention les plus utilisées sont de deux ordres. Soit la prévention primaire dont l’objectif est de réduire la probabilité d’occurrence de la maladie. Soit la prévention secondaire qui à pour but de réduire la gravité de la maladie.

Ce pendant, l’Organisation Mondiale de la Santé définit un autre type de prévention appelé la prévention tertiaire. Ce type de prévention regroupe les efforts effectués par des individus malades et déjà traités qui souhaitent réduire la probabilité de rechute ou d’aggravation de la maladie.

La prévention tertiaire vise également à réduire les handicaps d’une maladie que l’on n’a pu ni empêcher de survenir, ni diagnostiquer à l’avance. Les illustrations sont nombreuses telles que : dans un cas d’infarctus, faire en sorte que la personne adopte un comportement alimentaire qui diminuent le risque de nouvel infarctus. A partir de des définitions données par l’Organisation Mondiale de la Santé sur les différents types de préventions, on en déduit que la prévention tertiaire est une prévention primaire ex post, utilisée une fois que l’individu tombe malade. Elle a pour but de réduire la probabilité d’aggravation de la maladie.

Une large littérature, en économie de la prévention, traite le lien entre la prévention primaire et la prévention secondaire telle que les travaux de Dervaux et Eeckhoudt (2004). Une autre littérature, en économie de la santé, examine l’interaction entre la prévention primaire, secondaire et la médecine curative, telle que les travaux de Eeckhoudt, Godfroid et Marchand (1998) et Courbage (1999), mais aucun travail ne s’est intéressé aux propriétés des soins préventifs tertiaire en relation avec les soins curatifs.

D’après nos connaissances, le budget de la santé consacré à la prévention est essentiellement accordé à la prévention primaire et secondaire au détriment de la prévention tertiaire.

L’objectif de ce chapitre est de mettre l’accent sur l’importance de cette activité préventive.

Ce chapitre est organisé comme suit. Le modèle est présenté dans la section 3.1. Dans les sections 3.2 et 3.3, nous examinons les propriétés de la prévention tertiaire en relation avec la médecine curative, d’une part, dans la théorie de l’espérance d‘utilité, et d’autre part, dans la théorie duale du risque. Nous étudions, dans les sections 3.4 et 3.5, les propriétés de la prévention tertiaire en relation avec la prévention primaire, avant de conclure le chapitre.