La notion de représentation recouvre différentes acceptions. Selon G. Lochard, trois peuvent être distinguées et retenues :
La notion de représentation peut donc désigner à la fois des images mentales individuelles, voire une idéologie (en ajoutant l’adjectif social) et des images ayant une matérialité (les représentations présentes dans un discours). Il est bien entendu qu’il ne s’agit aucunement de la même chose. C’est suivant cette dernière acception que nous utilisons le terme représentation dans l’expression « représentations socio-techniques »
Ainsi nous désignons l’ensemble d’images, de symboles, de signes – présents dans les discours d’accompagnement – qui représentent les téléphones mobiles, leurs usages, leurs usagers et leurs fonctionnements par la notion de représentations socio-techniques.
Il s’agit de représentations car elles représentent dans le sens où elles mettent en scène cet objet technique contemporain, son usage et son usager. Elles peuvent être analogiques (iconiques ou motivées) ou digitales (linguistiques ou arbitraires).
L’ajout de l’adjectif « socio-technique » se rapporte donc dans notre perspective au contenu des discours d’accompagnement. En effet, à notre avis, ces représentations ne peuvent pas simplement être qualifiées de techniques dans la mesure où elles ne se limitent pas à mettre en scène le fonctionnement des téléphones mobiles. Elles représentent aussi un (des) utilisateur(s) et une (des) utilisation(s) idéals, voire dans certaines publicités, un « modèle sociétal ».
Dans notre perspective, il est intéressant d’appréhender les représentations socio-techniques, les mises en scène, les mises en situation des téléphones mobiles comme permettant de donner du sens à ces objets techniques contemporains, de les entourer de valeurs, d’exposer un cadre de référence socio-technique. Ces représentations expriment à la fois ce qu’on envisage de l’utilisation, de son contexte, des désirs des utilisateurs, etc. (du côté de la production) mais surtout (du côté de la réception) constituent un « réservoir » de significations, de valeurs que l’on peut attribuer à un objet technique contemporain avant même de l’utiliser et de se l’approprier.
Guy Lochard, Les représentations véhiculées par les médias, intervention dans le cadre de la formation de formateurs ECJS, 2002.