3-Les métiers à tisser s’installent à la campagne.

Déjà, au milieu du XVIIIe siècle, on relève la présence – certes isolée – d’un tisseur de soie lyonnais venu s’établir dans un petit village du Bas-Dauphiné, à Chevrières 833 . La localisation des premiers métiers à tisser lyonnais en Bas-Dauphiné, suit plusieurs logiques. Les premières fabriques s’installent près des rivières pour utiliser l’énergie hydraulique. Le tissage à domicile s’installe plutôt sur le territoire de la nébuleuse toilière voironnaise. D’ailleurs, cela pousse Jonas à envisager une continuité professionnelle entre le tissage des toiles et celui des soieries : les tisseuses en soie auraient fait leur apprentissage sur des métiers à tisser les toiles 834 . Cela n’est pas démontré, même s’il existe une corrélation géographique entre ces deux territoires proto-industriels. La pauvreté, la petite propriété et le maintien de la société traditionnelle offrent un terreau favorable à l’essaimage du tissage en chambre.

Notes
833.

BELMONT (A.), 2001.Cette précocité de la ruralisation de la Fabrique lyonnaise, dès le milieu du XVIIIe siècle, est déjà évoquée dans JONAS (R. A.), 1994, p. 47, reprenant les travaux de PIC (P.) et GODART (J.), 1902, p. 186.

834.

JONAS (R. A.), 1994, pp. 50, 76.