II-La survivance de l’Ancien Régime et ses réactions.

‘« Moi, j’ai encore du XVIIIe siècle dans mes Alpes » 1045 . ’

Ainsi s’exprimait Philippe Vigier, lors du colloque de Saint-Cloud de 1967 pour montrer les survivances et les pesanteurs qui régnaient dans le Sud-est de la France au milieu du XIXe siècle. La Révolution atteint la noblesse dauphinoise de deux manières : tout d’abord financièrement, en la privant de biens et de rentes, mais aussi psychologiquement, car désormais elle ne constitue plus le seul groupe dominant. Malgré les bouleversements sociaux, économiques, politiques et culturels apportés par la Révolution, il faut bien convenir avec Arno Mayer 1046 , que l’Ancien Régime n’a pas encore disparu dans la première moitié du XIXe siècle. L’article 71 de la Charte de 1814 donne de nouveau à la noblesse d’Ancien Régime une existence légale 1047 . Comme en Franche-Comté, province elle aussi de petite propriété, où la noblesse a été sévèrement touchée par la Révolution, le second ordre doit en Bas-Dauphiné, « inventer des stratégies compensatoires à la perte d’un pouvoir foncier », économique, social et politique 1048 .

Notes
1045.

CARON (F.), 1993.

1046.

MAYER (A.), 1983.

1047.

GIBSON (R.), 1981.

1048.

BRELOT (C.-I.), 1992, vol. 1, p. 12.