À la campagne, les fabricants de soieries édifient généralement des établissements plus importants que les façonniers. Bien qu’ils n’utilisent pas encore de métiers mécaniques, les premiers s’installent souvent près des rivières, prévoyant une mécanisation ultérieure.
Les fabricants lyonnais investissent en force les campagnes du Bas-Dauphiné pour y construire ou y racheter des usines dès la première moitié du XIXe siècle. En effet, la Fabrique lyonnaise entre de plein pied dans l’ère du demi luxe et de la grande production, sous la pression de la concurrence étrangère. En 1850, il existe selon les décomptes effectués par Jouanny, déjà dix-huit fabriques de tissage à bras en Bas-Dauphiné, réparties sur treize communes. La quasi-totalité appartient à des fabricants lyonnais. Une douzaine d’années plus tard, il y en a au moins quatre-vingt-trois, dans quarante-six communes, soit plus de sept mille métiers à tisser à bras, et une moyenne de quatre cent quarante-quatre nouveaux métiers chaque année 1432 . Or toutes ces fabriques n’appartiennent pas à des fabricants lyonnais. Jusqu’aux années 1880, les fabricants de soieries organisent moins d’une dizaine de nouveaux établissements industriels. Les moins importantes sont exploitées par des façonniers.
Sous le Second Empire ou au début des années 1870, quelques fabricants lyonnais tentent d’imiter les Montessuy et autres Girodon en construisant des fabriques en Bas-Dauphiné. Une seconde phase s’amorce entre 1850 et 1870 en matière de construction de fabriques par des fabricants lyonnais. L’intérêt est désormais certain pour ce type d’édifices, mais la mécanisation demeure, quant à elle, bien timide dans ce type de fabriques. Les maisons Gindre & Cie (Ruy), Cochaud & Adam (à Corbelin ), Bellon frères & Conty (à La Murette , Pont-en-Royans ), Brosset , Heckel & Cie (au Péage-de-Roussillon), Michel frères (à Corbelin et à Rives ) ou encore Vulpilliat (à Renage ) se lancent à leur tour dans la construction de fabriques en Bas-Dauphiné. À noter, que ces maisons figurent parmi les plus importantes de la place lyonnaise. Le plus souvent ces proto-fabriques ne sont qu’un rassemblement de métiers à tisser à bras et servent de magasin central pour des travailleurs à domicile chez qui l’on a placé des métiers.
Pour Victor Auger , l’installation à Boussieu (Ruy) fait figure également d’exil voulu par sa belle-famille, les Gindre. Le choix du site est fait dans les mois qui suivent le mariage de Victor Auger avec Claudine-Emilie Gindre, en 1847 : une propriété à proximité du canal Mouturier de Bourgoin , susceptible de fournir l’énergie nécessaire à la bonne marche de la fabrique. Antoine Rivière, un banquier établi à Bourgoin et dont le père avait exploité quelques mois une fabrique de soie à Châteauvilain , leur vend une propriété de plus de deux hectares et demi avec deux moulins, un battoir à chanvre et un gruoir pour 30.000 francs, payés trois ans plus tard. Au fil des années, les deux hommes complètent leur domaine par diverses acquisitions foncières pour plus de 10.000 francs supplémentaires 1433 . Probablement les deux hommes ont-ils découvert ce domaine à l’occasion d’une visite à la famille de Mme Gindre, la belle-mère d’Auger, née Vettard, à Bourgoin dont elle est originaire. Les projets d’Auger n’ont pas souffert de la faillite de son père, également fabricant de soieries, en mars 1848, qui laisse un passif de 900.295 francs, soit la plus importante faillite que la profession ait connue 1434 . Inaugurée en 1851, l’usine emploie cent vingt ouvrières deux ans plus tard. L’inspecteur du travail estime qu’elle peut employer jusqu’à quatre cents ouvrières. En juin 1863, Auger et son beau-père régularisent leurs accords en constituant une société distincte de la maison Gindre & Cie de Lyon, et dénommée la Fabrique de Boussieu, dont l’objet est « la propriété, l’usage et l’exploitation […] de la fabrique de Boussieu » (moulinage, tissage à façon, exploitation d’une carrière, affermage des moulins à farine, récoltes), pour une durée de cinquante années. Par ses statuts, elle se rapproche des sociétés anonymes. Cette société vise notamment à assurer le contrôle de l’établissement à Auger en cas de décès prématuré de son beau-père. Le capital (non évalué) est divisé en soixante parts dont la moitié par associé, avec un prix estimé à quinze fois le produit net d’une année moyenne. Leurs parts sont cessibles à des étrangers au bout de cinq ans. Une assemblée générale annuelle est également prévue. Pour ses cinq premières années de gestion, Auger se voit attribuer une levée annuelle de 5.000 francs.
Source : cliché de l’auteur (2007).
Après le décès de son beau-père, Auger et son épouse rachètent progressivement toutes les parts de la fabrique aux autres héritiers Gindre pour mieux les revendre un an plus tard en 1867, probablement à un cercle d’associés choisis, confirmant indirectement la mésentente entre Auger et sa belle-famille. Auger conserve cependant la majorité du capital avec quarante parts, tandis que le richissime fabricant de soieries Louis Heckel 1435 en prend dix, Louis Caffarel et Antoine Biolay 1436 , deux autres fabricants en achètent cinq chacun. À cette occasion, Auger en profite pour décupler le nombre de parts et le porte à six cents. Les vingt parts cédées, devenues deux cents dans la nouvelle société constituée, sont alors estimées à 100.000 francs, mais certains immeubles, notamment la maison bourgeoise, ont été retirés de la société. Auger conserve la direction pour cinq nouvelles années avec une rémunération portée à 6.000 francs annuels. L’argent retiré de cette cession est réinvesti dans l’achat du domaine de la Brocardière (soixante-quatorze hectares à Saint-Ondras, Charancieu et aux Abrets ). En 1874, il cède cinquante de ses quatre cents parts au directeur de la fabrique qui lui a succédé, Louis-Marie Claret pour 25.000 francs 1437 .
En 1882, il rachète à un prix ridiculement faible toutes les actions qui lui manquent, soit deux cent quatre-vingts parts pour 46.566 francs (le prix d’une action a été divisé par trois en huit ans !). L’année suivante, il revend l’ensemble de la fabrique à un fabricant de soieries lyonnais, Michel Grataloup, pour la somme de 120.000 francs, payable sous la forme d’une rente viagère annuelle de 10.000 francs (en un an, il réalise une plus-value de 20.000 francs environ). Il se réserve en outre le droit de vendre en plus sa maison à côté de l’établissement pour 60.000 francs supplémentaires. En 1887, Auger renouvelle l’opération par une rétrocession d’une partie de la propriété (moulins battoirs, prairies…) à l’exception de la fabrique 1438 . Grâce à ses spéculations à répétition, la communauté de biens s’élève en 1902, à son décès à 507.000 francs. Mais agit-il seulement par intérêt ? N’a-t-il pas fondé cet établissement industriel chrétien ? Se sent-il investi d’une mission de sauvegarde et de surveillance ? Ne cherche-t-il pas au contraire à pérenniser son institution lorsqu’elle semble vaciller ?
La maison Grataloup & Cie installe un tissage de soieries dans le village de Bévenais vers 1850, dont elle confie la direction à Maurin (qui prend la tête, quelques années plus tard de la fabrique Constantin de Chanay, à Saint-Nicolas-de-Macherin ). En 1853, l’inspecteur du travail signale cent trois métiers à tisser, ce qui fait de cet établissement l’un des plus importants du Bas-Dauphiné à l’époque. Aucun enfant n’y travaille. Cependant, assez rapidement, la maison Grataloup & Cie se sépare de son tissage et le cède à ses voisins, les frères Couturier, propriétaires d’un moulinage à Bévenais 1439 .
Probablement à la fin des années 1840 ou au début de la décennie suivante, la maison stéphanoise E. Barlet & Cie installe une fabrique de rubans à Moirans , dans un vieux bâtiment. L’établissement fait battre quarante métiers à rubans. Dès 1854, les patrons de l’affaire, associé à un ingénieur civil, Auguste Voilin, décident de déplacer leurs ateliers dans une nouvelle fabrique à Fures (Tullins ). Ils forment une société au capital de 400.000 francs (dont 350.000 francs pour E. Barlet & Cie) pour l’exploiter. Dirigée par Voilin, la fabrique de Fures doit tisser exclusivement à façon pour la maison stéphanoise 1440 .
La maison Milliet, Carron & Cie, installée au n°25 de la rue des Capucins, à Lyon, projette à son tour de construire un tissage d’une centaine de métiers à Corbelin , en 1853. Mais rien n’indique la réalisation de cette nouvelle fabrique 1441 . Quant à la maison Montessuy & Chomer qui exploite un tissage de crêpe à Renage , elle décide de s’agrandir en juillet 1858. Elle fait l’acquisition des forges de Joseph Tournier , en bordure de la Fure, près de son tissage 1442 .
Les Girodon quittent le vieux château d’Alivet, à Renage , peu fonctionnel, pour s’installer à Saint-Siméon-de-Bressieux où ils font édifier à grands frais une vaste usine moderne – modèle – idéalement construite pour recevoir plusieurs dizaines de métiers mécaniques 1443 . La démarche des Guinet, de Lyon, est de ce point de vue identique : locataire de l’ancienne filature de coton et du tissage Perier de Vizille depuis janvier 1867, pour 9.000 francs par an et pour treize années, qu’ils ont transformés en tissage de soieries, ils décident néanmoins de ne pas renouveler leur bail lorsqu’il arrive à terme, en raison de l’ampleur des travaux à exécuter dans ces bâtiments vétustes, mais aussi parce que la famille Perier s’oppose à tout agrandissement des installations (et particulièrement des dortoirs qui ne sont plus assez grands pour abriter le nombre croissant d’ouvrières étrangères à la commune), empêchant ainsi toute extension de l’établissement 1444 . Le choix de Francisque Guinet se porte sur Pont-de-Beauvoisin où les eaux du Guiers sont encore disponibles pour recevoir une fabrique hydraulique. Sur l’emplacement choisi, une vaste usine-pensionnat se dresse 1445 . Les frères Algoud 1446 , quatre ans à peine après avoir fondé leur maison en 1860, rachètent une ancienne raffinerie de sucre établie au Grand-Lemps ainsi que divers bâtiments contigus (ancien battoir à chanvre, gruoir, hangar…) et des chutes d’eau, pour la modique somme de 45.000 francs afin de la transformer en un tissage mécanique de soieries. Lorsqu’ils décident d’investir leurs capitaux dans une usine, les fabricants lyonnais recherchent en priorité des établissements de grandes dimensions, susceptibles de recevoir plus de cent cinquante métiers à tisser.
Source : coll. privée.
Pierre Fortoul 1447 , fabricant de soieries installé dans l’impasse Lorette, près des Terreaux à Lyon, arrête son choix sur le bourg des Abrets , à l’intersection de plusieurs routes pour y construire une fabrique, équipée d’une machine à vapeur. D’ailleurs, il s’installe en bordure de la route nationale conduisant à Lyon. Entre 1871 et 1877, la valeur de la fabrique des Abrets fait plus que doubler, pour s’élever à 44.000 francs selon la mutation par décès de Fortoul. À son décès, sa fille unique et son gendre, un ancien notaire, préfèrent céder le fonds de commerce et l’usine à Joseph-Augustin Boucharlat 1448 et Henry-Hector Pellet 1449 , mais ces derniers ne la payent que 31.000 francs, à régler en cinq échéances annuelles, car les métiers à tisser sont exclus de la vente 1450 . Dans la même commune, la firme Alexandre Giraud & Cie, déjà propriétaire d’un tissage à Châteauvilain , entreprend la construction d’un nouvel établissement, sans doute dans les années 1870.
À partir du devis dressé par l’architecte concepteur d’usines, Laurent Aubry pour une cité industrielle, il est possible d’évaluer le coût d’un établissement-type de tissage. Par ses caractéristiques physiques – bâtiments à étages, deux cents métiers mécaniques mus par une turbine – et morales – présence d’une chapelle, d’un dortoir – il s’apparente à une de ces usines-pensionnats qui fleurissent en Bas-Dauphiné à l’instigation des fabricants lyonnais, à Renage , Boussieu , aux Abrets …
Source : AUBRY (Laurent), 1862.
Il convient toutefois de nuancer ce devis en matière foncière, puisque le terrain envisagé ici se situe dans un espace rural reculé, très à l’écart des centres industriels locaux, c’est-à-dire dans un espace soumis à une pression foncière moindre que dans les centres urbains industriels. Au contraire, les sites le long de la Morge, de la Fure ou de la Bourbre attisent les convoitises et suscitent une montée des prix. Le chiffre d’affaires espéré pour un tel établissement est évalué à 225.000 francs environ et les bénéfices nets, une fois soustraits les frais généraux et les salaires, à 80.000 francs environ. Pour la bonne marche de l’affaire, Aubry pense qu’un fonds de roulement de 20.000 francs suffit. Il en ressort une rentabilité du capital de 30% environ 1451 . Dans une estimation plus optimiste des bénéfices, Aubry prétend même obtenir 38%.
L’importance de l’investissement n’encourage pas les fabricants lyonnais à immobiliser leurs capitaux dans un établissement industriel. Même les grandes maisons lyonnaises hésitent avant d’investir. Comme les façonniers (voir chapitre 6), les fabricants cherchent à réaliser des économies. Ainsi, ils n’imitent pas le patronat roubaisien et ne construisent pas d’immenses « cathédrales », ayant une architecture monumentale.
JOUANNY (J.), 1931, p. 50.
ADR, 3E11421, Contrat de mariage devant Me Rostain (Lyon) le 3 mai 1847, ADI, 3E27966, Acte de vente devant Me Martin (Bourgoin ) le 11 décembre 1847 et 3Q4/66, ACP du 16 décembre 1850 (quittance devant Me Martin le 13 décembre 1850).
CAYEZ (P.), 1978, p. 202.
Il existe d’étroites relations d’affaires entre la famille Auger et les Brosset-Heckel , puisque, lorsque le père de Victor Auger décède au printemps 1869, Brosset-Heckel & Cie lui doit 82.177 francs pour une promesse souscrite le 25 octobre 1867. Les fabricants de soieries pratiquent volontiers l’entraide financière, puisque Firmin Savoye , par exemple, prête 300.000 francs à son confrère Adam. Voir ADR, 3E12554, Partage de la succession de François-Henri Auger, devant Me Guinand, à Lyon, les 10 et 18 septembre 1869.
À l’automne 1870, Emmanuel Brosset-Heckel s’est associé à Louis Caffarel (1814-1876), le beau-père de Gabriel Permezel , frère de Léon, et Antoine Biolay pour constituer sa nouvelle maison, Brosset-Heckel & Cie, mais un an plus tard, Caffarel s’en retire.
ADI, 3E27993, Acte de société devant Me Martin (Bourgoin ) le 4 juin 1863, ADR, 3E24626, Acte de société devant Me Lombard (Lyon) le 28 novembre 1867, ADI, 3Q4/104, ACP du 1er juillet 1868 (acte de vente devant Me Martin le 1er juillet pour 118.000 francs), 3Q4/122, ACP du 20 mai 1874 (Cession devant Me Giboulet le 19 mai 1874).
ADI, 3Q4/146, Acte de civil public du 1er mars 1882 (cession à titre de licitation devant Me Giboulet le 23 février 1882), 3Q4/148, ACP du 2 mars 1883 (acte de vente devant Me Giboulet du 27 février 1883), ACP du 1er mars 1887 (rétrocession devant Me Marthouret le 27 février 1887 pour 45.000 francs).
ADI, 162M10, Rapport ms d’inspection du travail des enfants dans les manufactures destiné au sous-préfet de l’arrondissement de La Tour-du-Pin le 12 juillet 1853.
ADI, 3Q20/216, Acte de société sous seing privé du 25 novembre 1854.
ADI, 120M84, Avis ms du directeur des douanes et des contributions indirectes à Grenoble, le 9 juillet 1853.
ADI, 120M84, Pétition ms d’Amyot, directeur de la fabrique Montessuy & Chomer, le 15 avril 1859.
MOYROUD (R.), 1995/1996.
ADI, 11J124, Fonds Perier, Bail sous-seing privé du 29 janvier 1867 et lettre ms d’Antoine Guinet & Cie adressée à la famille Perier du 17 octobre 1873. L’ensemble loué à Vizille est estimé, pour les assurances, à 160.000 francs dont 25.000 francs pour le matériel, 95.000 francs pour l’ancienne filature, 20.000 francs pour l’ancien tissage et 20.000 francs pour les bâtiments d’habitation.
DUPRAT (B.), 1982.
VAILLANT (C.), 1997, pp. 109-114. Jean-Baptiste-Bonaventure Algoud est né à Lyon le 14 juillet 1819, d’un père « fabricant d’étoffes ». Il épouse en 1852 Thérèse Mollot qui reçoit en donation de son père vingt mille francs. Algoud ne possède alors que pour treize mille francs de biens. Dès l’année suivante, associé à son frère, il fonde sa propre maison de fabricant de soieries, à Lyon. En 1881, son fils Louis est associé à l’affaire. Il décède à Macon le 6 juin 1903 en laissant à ses trois enfants une fortune de 269.771 francs (sa part dans l’entreprise familiale est évaluée dans les biens de la communauté à 580.783 francs).
Fabricant de soieries, Jean-Pierre Fortoul , lors de son mariage en 1836 avec Marie-Fleurie Courrat, apparaît dans l’état civil comme « marchand fabricant d’étoffes de soie », déjà associé avec son frère Louis. À l’époque, sa part dans sa maison de commerce n’excède pas seize mille francs. Les deux frères restent associés jusqu’au printemps 1868, lorsque Pierre reste seul aux commandes de l’entreprise familiale. En 1872, ses marchandises, ses créances, son fonds et son usine sont évalués à 264.000 francs, dont 20.000 francs seulement pour l’établissement des Abrets . Il décède à Lyon le 22 janvier 1877, laissant une fortune estimée à au moins 434.435 francs.
Fabricant de soieries, né à Lyon le 10 novembre 1846, Joseph-Augustin Boucharlat est le fils d’un « négociant » catholique et le neveu de Benoît Van Doren, un artiste peintre en vogue au sein de la Fabrique. Il épouse en 1874 Marie-Louise Gaubin dont les biens sont évalués à 245.000 francs alors que lui-même ne possède que 61.500 francs. Trois ans plus tard, il acquiert avec son associé, Henry-Hector Pellet, l’usine Fortoul des Abrets pour 31.000 francs. Son frère cadet, Jacques Boucharlat, le rejoint comme associé dans les années suivantes. Il siège à la chambre syndicale de la Fabrique Lyonnaise (1885 à 1887), avant de rejoindre et de présider le syndicat rival, l’Association de la Soierie Lyonnaise. Monarchiste et catholique, membre de la société des patrons catholique de Lyon, il est fait chevalier de l’ordre de Léopold (Belgique) en 1897 et de la Légion d’honneur. Augustin Boucharlat est membre également de la Caisse générale de secours des fabricants de soieries et des marchands de soie. À partir de l’été 1909, son fils Henri est promu au rang d’associé dans l’entreprise familiale. Boucharlat est membre du Cercle du Commerce. Il décède le 23 août 1913.
Fabricant de soieries, Henry-Hector Pellet naît à Vaulx-Milieu (Isère) le 5 décembre 1829, d’un père qui fut percepteur. Il s’installe à Lyon à l’âge de quinze ans, vers 1844. Il débute sa carrière professionnelle au poste de commis, lorsqu’il épouse en 1862 Jeanne-Marie Jacquin, la fille d’un fabricant de galons de Saint-Chamond. Il décède prématurément à Lyon le 1er février 1888, en laissant à ses trois enfants une succession de 104.401 francs (sa part dans sa société est évaluée à 274.605 francs).
ADR, 53Q76, Mutation par décès du 9 juillet 1877 et ADI, 3Q18/350, Mutation par décès du 9 juillet 1877, 3Q18/106, ACP du 8 octobre 1877 (vente devant Me Badin, Les Abrets , 28 septembre).
Le capital retenu comprend le capital fixe et le fonds de roulement, soit environ 340.000 francs. Pour les bénéfices, il faut ajouter le résultat net (80.000 francs) et les intérêts du capital (21.790 francs).