Architecture industrielle.

Le pisé est encore utilisé pour la construction des petits tissages ruraux jusqu’à la fin du XIXe siècle. C’est particulièrement le cas à Corbelin où la quasi-totalité des tissages à façon est en pisé. Pour un entrepreneur au capital limité, il représente un moyen facile pour réduire les frais d’installation. Le pisé a, en outre, la vertu de préserver la fraîcheur dans les ateliers, réduisant ainsi le niveau d’hygrométrie si préjudiciable aux fils de soie. En 1859-1860, Nicolas Rabatel, puis son fils Constant, édifient leur fabrique de la Romatière, à Corbelin, en pisé 1530 . L’usine Alexandre Giraud & Cie des Abrets est l’un des rares tissages appartenant à un fabricant de soieries à être partiellement en pisé 1531 . Matériau du pauvre, le pisé convient bien aux façonniers en manque d’argent. Le dévidage Jamet, à Ciers (Les Avenières ), est construit pendant les années 1870 avec des pierres, des briques et du pisé, tandis que le dévidage de Quinquet, sur la même commune est en pierres et en pisé.

Figure 17–Le tissage Paillet (anciennement Jandard) à Nivolas.
Figure 17–Le tissage Paillet (anciennement Jandard) à Nivolas.

Source : cliché de l’auteur (2007).

Jusqu’à la fin du siècle, les tissages les plus importants sont construits en bordure des grandes rivières du département. Les anciens moulins et les battoirs à chanvre sont aménagés pour recevoir une nouvelle roue hydraulique. Au milieu des années 1880, Muzy identifie quarante usines installées le long de la Fure, dont neuf sont des tissages de soieries, de crêpes et de rubans 1532 . La Morge, dans la région de Voiron , en compte vingt-neuf dont quatorze tissent la soie 1533 . Quant à l’Ainan, autour de Saint-Geoire , il dispose de onze usines sur son cours dont sept tissages 1534 . À Voiron, seulement deux tissages importants n’utilisent pas l’énergie hydraulique fournie par la Morge, Douron et Monin 1535 .

Les premières grandes fabriques voironnaises sont toutes construites selon le même modèle, que l’on retrouve parfois à la campagne, comme à Saint-Nicolas-de-Macherin . Ce sont de grands quadrilatères de plusieurs étages (deux ou trois sans compter les combles), sans décoration extérieure, surmontés d’un toit en tuiles. La fabrique construite par Alfred Constantin de Chanay , dans le village de Saint-Nicolas-de-Macherin, en 1853-1854, se présente sous la forme d’un bâtiment vertical de plusieurs étages, qu’on retrouve d’ailleurs dans l’industrie de la soie en Italie 1536 . Construite le long de la Fure, la fabrique est d’emblée équipée d’une roue hydraulique en bois fournissant une puissance de seize chevaux-vapeur pour alimenter les cent cinquante-sept métiers à tisser. La turbine n’est installée qu’à la fin des années 1870. Le bâtiment principal, en pierres et non en pisé comme les fabriques plus modestes, est recouvert de tuiles à crochet et se dresse sur quatre étages (y compris les combles). Par sa hauteur, ce nouvel édifice rivalise avec le clocher de l’église et les tours d’angles du château de Hautefort. Tous les bâtiments imposants de la commune sont donc soumis à l’influence d’Alfred Constantin de Chanay. Au rez-de-chaussée, la cuisine et le réfectoire font face au magasin à charbon. Les trois premiers étages sont réservés à la partie productive proprement dite : la forge, la menuiserie, l’atelier d’ajustage et quelques métiers à tisser au premier niveau, puis les magasins pour les soieries au second et enfin la grande salle de tissage et le logement du gérant au troisième niveau. Sous les combles, là où il fait le plus chaud en été et le plus froid en hiver, on a aménagé le dortoir pour les ouvrières, avec soixante-quinze lits en bois. Ce dernier niveau, à l’écart des étages précédents, est donc inaccessible en journée aux ouvrières. Contigu à ce bâtiment principal, il y a l’atelier d’ourdissage d’une part, et un second dortoir, surnommé la « caserne » et un magasin, d’autre part, dans d’autres bâtiments. Fervent catholique, le propriétaire des lieux a pris soin d’aménager une chapelle dans son établissement 1537 .

Le moulinage Faidides, au Vernay (Nivolas ), présente une architecture légèrement différente et unique en Bas-Dauphiné. Reconstruit pendant les années 1850 après un incendie, le bâtiment principal, un quadrilatère en pierre, ne se dresse que sur deux niveaux, le rez-de-chaussée et le premier étage, percés de larges vitres. Les combles abritent un dortoir. Un second dortoir est aménagé dans la cour, avec un réfectoire, une cuisine et une laiterie. Les employés et le directeur sont logés dans d’autres bâtiments (numéros 10 et 14 sur le plan). Les moulins sont mis en mouvement par une roue hydraulique, située sur un canal d’amenée, lui-même dérivé du canal Mouturier. À la fin du siècle, la roue est remplacée par une turbine et par une machine à vapeur, surtout après la reconversion du moulinage en tissage de soieries, car les métiers mécaniques exigent une force plus importante. Les dortoirs et divers autres bâtiments, dont une orangerie et des entrepôts, séparent la cour de l’usine de la maison bourgeoise de la famille Faidides, l’isolant ainsi des ouvrières.

Plan 3-Le moulinage Faidides, au Vernay (Nivolas ).
Plan 3-Le moulinage Faidides, au Vernay (Nivolas ).

Source : APJM, Contrat d’assurance du 8 juillet 1909.

Figure 17–Atelier de tissage Schwarzenbach (anciennement Auger), à Boussieu (Ruy).
Figure 17–Atelier de tissage Schwarzenbach (anciennement Auger), à Boussieu (Ruy).
Figure 18–Atelier de tissage Schwarzenbach (anciennement Auger). Aucun mur ne traverse les ateliers de tissage et de dévidage, facilitant ainsi la surveillance des ouvrières par la contremaîtresse. Chaque ouvrière est visible en permanence. Au deuxième étage, des piliers de fonte soutiennent le plafond, car des machines sont installées au niveau supérieur.
Figure 18–Atelier de tissage Schwarzenbach (anciennement Auger). Aucun mur ne traverse les ateliers de tissage et de dévidage, facilitant ainsi la surveillance des ouvrières par la contremaîtresse. Chaque ouvrière est visible en permanence. Au deuxième étage, des piliers de fonte soutiennent le plafond, car des machines sont installées au niveau supérieur.

Source : cliché de l’auteur (1999).

Les usines voironnaises offrent aux passants des façades imposantes, le plus souvent de trois étages, percés de fenêtres. Ainsi, en 1885, le tissage Favier, rue du Colombier (futur tissage Ogier), construit en pierres et briques, recouvert d’un toit de tuiles, s’organise de la façon suivante :

Figure 19–Le tissage Favier, à Voiron , rue du Colombier.
Figure 19–Le tissage Favier, à Voiron , rue du Colombier.

Source : cliché de l’auteur (2007).

-au rez-de-chaussée : une salle de tissage (trente-deux métiers à tisser), l’atelier de polissage des étoffes, ainsi que les ateliers du menuisier, du mécanicien et du forgeron et la machine à vapeur Brenier, et le lavoir pour les ouvrières.

-au premier étage : seconde salle de tissage (cinquante-six métiers à tisser).

-au deuxième étage : troisième salle de tissage (cinquante-six métiers à tisser).

-au troisième étage (sous les combles) : salle de dévidage (dix-neuf mécaniques à dévider, trois ourdissoirs, quatre bobinoirs…), salle de tordage, le bureau, la cuisine, le dortoir et ses vingt-quatre lits en fer.

L’ensemble de l’édifice est éclairé grâce au gaz, tandis que l’usine du quartier des Prairies est éclairée au gaz et à l’électricité 1538 . En revanche, la maison de Séraphin Favier , située dans la propriété, est un bâtiment faits de pierres et de pisé. Sa seconde usine, construite elle aussi en pierres et acquise en 1875 de Pochoy, est organisée d’une autre manière :

-au sous-sol : atelier des menuisiers et forgerons, machine à vapeur et roue hydraulique, cuisine (et cent cinq placards pour les ouvrières), dortoir (quatre-vingt-huit lits en fer).

-au rez-de-chaussée : le bureau et la salle de comptabilité, la salle de visite des pièces, le magasin, un salon, une salle de tissage (cinquante-quatre métiers à tisser à façonnés, cent soixante-douze métiers pour satins, quinze métiers pour velours).

-au premier étage : salle de tissage (quarante-deux métiers pour velours), salle de tordage.

-au second étage : salle de tordage, salle de polissage, salle d’ourdissage, salle de canetage.

Les deux usines sont assurées en 1876 pour un montant de 428.500 francs, avec leur matériel et les bâtiments annexes 1539 .

L’usine Douron & Moyroud, construite en 1860 par Joseph Voluzan, ressemble à la précédente. Le bâtiment principal, en pierres de taille et recouvert par un toit à quatre pentes en tuiles creuses, se compose de deux étages et de combles (avec des jacobines). La fabrique est capable de contenir plus de cent soixante métiers à tisser. Le bureau du patron se trouve au premier étage. Aimé-Joseph Douron a aménagé trois salles de tissage du rez-de-chaussée au second étage. L’ourdissage est installé à ce dernier niveau et le dévidage à l’étage en jacobine, avec le pliage et le dortoir (quarante-six lits). Depuis sa construction, la fabrique fonctionne grâce à une roue hydraulique. Puis, avec la croissance de l’entreprise, Douron a dû l’équiper d’une machine à vapeur de vingt-cinq CV 1540 . La présence d’un dortoir dans le même local que le tissage, souvent pratiquée à Voiron avant l’apparition des « casernes » pendant les années 1860, rappelle partiellement la morphologie des moulinages de soie du Sud-est : la cohabitation des logements et des ateliers est fréquente, mais les dortoirs ne sont pas aménagés sous les combles 1541 .

Toutes ces fabriques présentent une architecture assez simple : elles ne comportent pas de décoration extérieure (moulures, statues…) et ressemblent davantage à un bloc monolithique, de trois ou quatre étages, surmontés d’un toit de tuiles. Généralement, les murs extérieurs ne reçoivent aucun revêtement pour cacher les pierres. Seules les rangées de fenêtres, soigneusement alignées, donnent un peu d’humanité à ses édifices ayant une « maçonnerie fruste ». Leur forme générale – celle d’un quadrilatère rectangle – est la plus facile à construire 1542 . Cette structure facilite la surveillance intérieure des ateliers, avec l’absence d’angles morts. Avant l’apparition d’une structure métallique, le bois domine à l’intérieur des ateliers, tant pour les planchers que pour les piliers qui les soutiennent, comme chez Hector Joly , à Saint-Geoirs , Michal-Ladichère à Champet (Saint-Geoire ), Garnier au Vernay (Nivolas ) ou Auger à Boussieu (Ruy). Dans les tissages les plus importants, les propriétaires installent les dortoirs dans des bâtiments distincts, le plus souvent de deux ou trois étages et faisant face à l’usine. Rien n’empêche d’aménager les combles en dortoir, par manque de moyens ou par manque de place dans les dortoirs.

Ce n’est qu’à la fin du Second Empire que les premiers tissages horizontaux, avec uniquement un rez-de-chaussée avec des toits en sheds, font leur apparition en Bas-Dauphiné. Une partie du toit est vitrée pour offrir un éclairage supplémentaire aux ateliers 1543 . Perrégaux, à Jallieu , construit le sien vers 1868-1869 pour recevoir environ quatre-vingt-dix métiers à tisser, en briques rouges avec des oculus dans chaque pignon 1544 . Toujours dans les années 1860, Constant Rabatel , propriétaire d’un tissage à Corbelin , agrandit rapidement son tissage avec des ateliers sous sheds : la charpente est en bois, soutenue par des piliers en fonte 1545 . Gonnet ou son successeur, Bruny , à Saint-Blaise-du-Buis , entreprend lui aussi la construction d’un atelier en rez-de-chaussée pour compléter son bâtiment à étages. Alors que les charpentes métalliques font leur apparition, le bois est encore largement utilisé pour ce nouveau type d’atelier.

Figure 20–Le tissage Poncet, à la Patinière (Voiron ).
Figure 20–Le tissage Poncet, à la Patinière (Voiron ).

Source : coll. privée.

Dans le principal centre industriel, Voiron , le premier tissage en sheds se rencontre probablement chez Florentin Poncet . De ses deux usines, celle de la Patinière (Voiron) est la plus imposante. Construite entre 1852 et 1854, elle se compose d’un ensemble de bâtiments disparates, construits au gré de l’expansion de l’entreprise Poncet. Près de la route nationale, se dresse un premier bâtiment en pierres de trois étages, avec un toit à quatre pentes recouvertes de tuiles creuses, long de quatre-vingt-cinq mètres par dix de large : il abrite les principaux ateliers et probablement un dortoir. Dans deux autres édifices, de deux étages chacun, avec des toits à deux pentes, Poncet a installé un dortoir, un réfectoire et une cuisine dans les étages, tandis que les rez-de-chaussée servent aussi d’ateliers. La famille Poncet s’est aussi installée dans un de ces bâtiments, près des bureaux. Puis, en 1877, Florentin Poncet a fait construire un nouvel atelier, en rez-de-chaussée, de 4.000 m2, composé de neuf travées de métiers à tisser, recouvertes par un toit de tuiles et de vitres 1546 . L’usine possède une chapelle, perdue dans un parc d’agrément 1547 . L’ensemble de la propriété est fermé par un mur d’enceinte, avec seulement quatre portails.

Tableau 23–L’agrandissement des tissages (seconde moitié du XIX e siècle) : bâtiments à étages et ateliers en rez-de-chaussée.
Tissage Lieu Décennie de construction
du bâtiment à étages
Décennie de construction
du bâtiment en rez-de-chaussée
nombre de sheds
Alexandre Giraud& Cie Châteauvilain 1830 1870 8
Auger puis Schwarzenbach Ruy 1850 ? 20+11
A. Guinet & Cie Pont-de-Beauvoisin 1870 ? 8+5
Florentin Poncet Voiron 1850 1870 10
Guinet Apprieu 1870 ? 7
Rabatel Corbelin 1860 ? 14
Alexandre Giraud& Cie Les Abrets 1870 1880 5
Gonnetpuis Bruny Saint-Blaise-du-Buis 1860 ? 7
Brun Coublevie 1850 ? 9
Baratin Tullins 1850 ? 9
Michal-Ladichère Champet (Saint-Geoire) 1860 1870-1880 5
Barlet & Cie Tullins 1850 ? 3
Constantin de Chanay Saint-Nicolas-de-Chanay 1850 ? 4
Paillet Nivolas 1850 1890 6

Pendant l’été 1871, Théophile I Diederichs , encore directeur chez L. Perrégaux & Fils, achète pour 15.000 francs une prairie de deux hectares à Bourgoin , séparée du tissage Caffarel par le canal Mouturier. Il projette de se mettre à son compte et d’édifier un nouveau tissage. Par ses dimensions, ce nouveau bâtiment promet d’être le plus grand tissage de soieries de France. Composé d’un seul niveau, cet édifice en rez-de-chaussée (sauf pour le dernier shed, surélevé d’un étage pour les bureaux), se compose de trente sheds. La façade, sur sa longueur, est percée d’autant de baies vitrées, tandis que chaque versant du toit orienté au nord se compose aussi d’une partie vitrée pour offrir un éclairage naturel aux ouvrières. Les 3.200 m2 d’ateliers sont essentiellement destinés au tissage, le dévidage et l’ourdissage étant relégués au fond du bâtiment. On retrouve une fois encore l’esprit novateur de Diederichs qui s’affranchit des normes architecturales imposées par l’industrie cotonnière et par le tissage de soieries à Voiron ou dans les usines-pensionnats, pour adopter un plan d’organisation des ateliers inédit dans le Sud-est. Un second bâtiment est construit en bordure de la rue des Fabriques, en face de la manufacture d’impression Brunet-Lecomte, pour abriter au rez-de-chaussée un réfectoire, et à l’étage, un dortoir d’une vingtaine de lits environ. Accolé à ce bâtiment, un troisième édifice, de dimensions plus modestes, reçoit la cuisine et un quatrième, une école pour trente-cinq enfants 1548 . Cette description rapide illustre le nouveau mode d’agencement de l’espace industriel. Là où les ateliers, les magasins, les bureaux, les espaces privatifs (dortoirs, réfectoires…) se trouvaient imbriqués les uns dans les autres dans l’architecture verticales des tissages voironnais, Diederichs prend le soin de séparer de façon visible l’espace industriel des parties privatives. D’emblée, Diederichs, en bon mécanicien, fait le choix d’une machine à vapeur de vingt-cinq CV pour mouvoir les métiers à tisser de son usine, plutôt que l’énergie hydraulique pourtant disponible. Symbole de la modernité, la vapeur offre aussi des cadences régulières aux métiers à tisser et évite les arrêts intempestifs en période d’étiage. Jusqu’aux années 1880, voire même jusqu’à la décennie suivante, les toits en sheds disposent de deux versants égaux. C’est le cas chez Diederichs à Bourgoin, Poncet à Voiron, ou encore chez Léonce Gillet, à Apprieu , dont l’usine est inaugurée au début des années 1880, alors que Pierre Mignot adopte dès 1881-1882 le principe des toits en sheds dissymétriques.

Figure 21–La verrière de l’usine Girodon , à Saint-Siméon-de-Bressieux . L’usine Girodon a été construite au début des années 1870. L’entrée de l’usine-pensionnat est entourée par des pavillons (premier plan), détruit en 1994, servant de conciergerie, de logement, de remise, d’entrepôt et de menuiserie. Les ateliers, situés de part et d’autre de la verrière (arrière-plan) s’étalent sur plus de 12.000 m
Figure 21–La verrière de l’usine Girodon , à Saint-Siméon-de-Bressieux . L’usine Girodon a été construite au début des années 1870. L’entrée de l’usine-pensionnat est entourée par des pavillons (premier plan), détruit en 1994, servant de conciergerie, de logement, de remise, d’entrepôt et de menuiserie. Les ateliers, situés de part et d’autre de la verrière (arrière-plan) s’étalent sur plus de 12.000 m2. Ils se composent de bâtiment d’un seul niveau, avec un toit en sheds. La verrière relie deux portions différentes d’atelier. Au sud (au fond), il y a un long bâtiment de deux étages, parallèle aux pavillons d’entrée. L’usine Girodon, faite de moellons peints en blanc et de briques rouges pour les encadrements de fenêtres, est le seul tissage à avoir un caractère monumental. Hors du cadre, le pensionnat se dresse à l’écart sur deux étages, en pisé.

Source : coll. Musée Dauphinois, Grenoble (n° inv. C74.84).

Au début des années 1880, les tissages de soieries du Bas-Dauphiné, qu’ils appartiennent à des fabricants de soieries ou à des façonniers, utilisent massivement l’énergie hydraulique plutôt que la vapeur. La première de ces sources d’énergie accapare les deux tiers de la puissance installée dans les moulinages et les tissages de soieries (trois cent quatre-vingt-dix CV) des cantons de Voiron , du Grand-Lemps , de Virieu, de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs , et de Rives 1549 .

Au début des années 1880, le Bas-Dauphiné est devenu le poumon industriel de la Fabrique lyonnaise avec ses milliers de métiers à tisser, ses fabriques, ses cheminées, ses chutes d’eau aménagées et ses milliers d’ouvriers. Aucune autre contrée ne peut rivaliser avec lui pour le tissage de soieries. Les pentes de la Croix-Rousse se sont vidées de leurs métiers. Grâce à une organisation originale, le Bas-Dauphiné a réussi à attirer les métiers lyonnais et surtout à les conserver.

Notes
1530.

Recommandé depuis longtemps, voir DAUMAS (M.), 1980.

1531.

DUPRAT (B.), 1982, p. 64.

1532.

Usines Couturier à Charavines , Bruny (deux usines) à Saint-Blaise-du-Buis , Guinet & Faure à Apprieu , Combe et Montessuy & Chomer à Renage , Baratin et Barlet & Cie à Tullins , et Picotin.

1533.

Constantin de Chanay à Saint-Nicolas-de-Macherin , Brun et Tivollier & Denantes (deux usines) à Coublevie , Favier, Colin, Perriot , Poncet (deux usines), Pochoy (deux usines), Chavant à Voiron , Séraphin Martin et Bouvard à Moirans .

1534.

Michal-Ladichère à Saint-Geoire (trois usines), Duc à Saint-Geoire, Mignot, Veyre (deux usines) à Saint-Bueil , Vittoz à Saint-Albin-de-Vaulserre .

1535.

DUPRAT (B.), 1982, pp. 42-43. Dans cet ouvrage, figure une reproduction de la carte de Muzy.

1536.

CHIERICI (P.) et PALMUCCI (L.), 1984.

1537.

SCHRAMBACH (A.), 2006, pp. 5-12.

1538.

ADI, 6U740, Tribunal civil de Grenoble, Expropriation et cahier des charges, le 26 décembre 1885.

1539.

ADI, 3E29151, Obligation devant Me Margot, à Voiron , le 18 janvier 1876.

1540.

ADI, 6U745, Tribunal civil de Grenoble, Description de l’usine devant Me Rivail le 10 juin 1886 et cahier des charges du 29 janvier 1887.

1541.

DUPRAT (B.), PAULIN (M.), TRAN (F.), 1993, pp. 66-74.

1542.

DUPRAT (B.), 1982, p. 87.

1543.

DAUMAS (M.), 1980, pp. 64-67.

1544.

ROJON (J.), 1996a, p. 37.

1545.

DUPRAT (B.), 1982, p. 62.

1546.

ADI, 6U761, Tribunal civil de Grenoble, Adjudication et cahier des charges les 16 novembre 1889 et 18 janvier 1890, Acte de vente de l’usine de la Patinière devant Me Bure, à Lyon, le 28 mars 1947.

1547.

Nous ignorons qui est à l’origine de la chapelle, Poncet ou son successeur, Permezel .

1548.

ROJON (J.), 1996a, pp. 39-40.

1549.

ACV, 7F1, Tableau statistique ms, sd [1880].