Bien que la mise initiale soit modeste, nombreux sont ceux qui n’ont pas le capital nécessaire pour débuter avec un matériel neuf, dans une usine organisée de façon raisonnée, en « grand ». Nul besoin d’attirer des millions comme pour les chemins de fer ou la sidérurgie, nul besoin de solliciter les banques provinciales, tout au moins au XIXe siècle.
Source : coll. Privée.
Dans le Voironnais, l’affermage 1691 apparaît comme le meilleur moyen pour se lancer à bon compte : le propriétaire d’une fabrique la loue à un entrepreneur à façon qui se charge de l’exploiter, en échange d’un loyer annuel. Mieux, beaucoup de ces futurs façonniers trouvent de généreux commanditaires qui acceptent de construire une nouvelle fabrique puis de la leur confier. L’un, le propriétaire, s’occupe du capital fixe, tandis que l’autre, le façonnier, prend en charge le capital circulant, voire une partie du capital fixe avec le matériel. L’apport du façonnier s’en trouve donc d’autant plus limité. Parfois, une clause orale ou écrite, lui permet de s’en rendre acquéreur à la fin du bail, après avoir mis de côté quelques fonds. Cette pratique n’est pas l’apanage des seuls grands façonniers, en effet, même pour établir un tissage de trente ou cinquante métiers, elle obtient un certain succès. François Vittoz , un enfant naturel né à Apprieu , y a recours en 1872. Il passe pendant une trentaine d’années d’une fabrique à une autre, avec sa famille, femme et enfants travaillant avec lui dans ces établissements 1692 . Lorsqu’il se met en tête de créer son propre tissage vers 1874, il occupe le poste de mécanicien à Renage . Sans doute bénéficie-t-il du soutien d’un fabricant lyonnais, Léon Permezel , qui développe alors son affaire en Bas-Dauphiné. Grâce à une solide expérience professionnelle, il parvient à convaincre Pierre Buscoz de lui confier à bail la petite fabrique qu’il possède à Saint-Albin-de-Vaulserre ; le même Buscoz s’engage à construire aussi un nouveau bâtiment permettant d’ajouter quarante métiers supplémentaires aux quatorze initiaux, faisant passer alors le bail de 1.500 à 2.500 francs par an. Dans ce bail, les mesures du nouvel édifice ainsi que les matériaux à utiliser (brique), sont clairement spécifiés. En outre, Buscoz se charge de fournir le matériel. Pendant toute la durée du bail, soit quinze ans, Vittoz a la possibilité d’acquérir l’ensemble pour 51.000 francs. Ses fils, ses filles, mais également leurs conjoints permettent au nouvel établissement de fonctionner. Cependant, Buscoz ne respecte pas tous ses engagements ; lorsque Vittoz acquiert en 1886 la fabrique pour 25.000 francs, on apprend que celui-ci a dû avancer des fonds pour la construction du bâtiment 1693 .
En 1852, à Nivolas , Edouard Brochay , alors fraîchement installé, transforme une ancienne raffinerie de sucre appartenant à la famille Rivoire de la Batie, en tissage de soie, comme les frères Algoud au Grand-Lemps quelques années plus tard. Remontant aux années 1830, la raffinerie Rivoire a connu quelques années de prospérité avant de s’arrêter en 1847 1694 .
Lorsque Marcellin Langon, un mécanicien de Moirans , décide de créer son moulinage de soie, il n’a pas les fonds nécessaires pour la construction d’un atelier ou l’achat d’un bâtiment ; il destine ses capitaux à l’achat du matériel. En 1840, Claude Tamisier, un fabricant de papier de Tullins , consent à lui louer une partie du château des Chartreux, à Moirans, dont il ne reste que les murs extérieurs et la charpente (les planchers ont disparu), pour la modique somme de quarante francs par an. L’état général du bâtiment pousse Langon à y entreprendre des travaux de son propre chef. Finalement, le propriétaire lui cède cette partie du château pour 800 francs, à la valeur de 1840. Pour compléter son installation, Langon achète le droit d’usage des eaux pour cent francs au papetier Barjon 1695 . Pourtant, en 1846, ses créanciers l’assaillent, malgré la modestie des fonds employés ; il revend sa portion de bâtiment à un ancien mécanicien de Renage , Alexis Bouverat, avec qui il collabore depuis quelques mois déjà, pour 13.052 francs, que celui-ci parvient à rassembler grâce à un prêt (8.300 francs) et à un délai de paiement 1696 .
Les frères Laget, deux mouliniers en soie de Saint-Jean-en-Royans (Drôme), ne s’y prennent pas autrement lorsqu’ils manifestent le désir d’établir une fabrique d’organsinage de soie à Pont-en-Royans : ils achètent l’ancien couvent de l’ordre de Malte au milieu des années 1850. Ils se proposent de transformer l’ancien bâtiment conventuel en fabrique par l’adjonction d’un aqueduc traversant la ville pour fournir l’énergie nécessaire au nouvel établissement 1697 . Mais trois ans après leurs débuts, ils revendent leurs droits à la maison lyonnaise Bellon frères & Conty qui se chargent de réaliser les travaux d’adduction. Tous ont sous les yeux l’un des premiers cas français d’utilisation d’un édifice religieux à des fins industrielles, avec la famille Jubié à Saint-Antoine 1698 . Dès 1708, l’abbaye de cette cité vend à Etienne Jubié, alors mentionné comme « marchand de soye » à Lyon, une église à proximité d’une chute d’eau 1699 .
Pendant l’été 1879, deux employés du tissage Bouvard (Moirans ), Marc Borgey et François Guillaud, manifestent leur intention de quitter leur nouveau patron, Antoine Giraud , gendre et successeur de Maurice Bouvard . N’ayant pas un gros capital, ils décident de louer le vieux château d’Alivet (Renage ), appartenant au papetier Augustin Blanchet . La vieille bâtisse aristocratique a déjà été transformée en fabrique par Alfred Girodon qui a occupé les lieux pendant une trentaine d’années. Blanchet conserve l’usage de la chapelle et envisage d’effectuer pour 20.000 francs de travaux à l’intérieur : blanchiment à la chaux des ateliers, remplacement des planchers et des poutres usagers, installation d’un nouveau moteur… Le loyer comprend une partie fixe (6.000 francs) et une partie en fonction de la production des deux associés (un centime par mètre tissé pour les étoffes de plus de quarante mètres), puis de 9.000 francs, avec un bail prévu pour une vingtaine d’années 1700 .
Locataire | Propriétaire | Lieu | Date | Loyer annuel (francs) |
Durée (année) |
Antoine Genin | Claude Dombey | Moirans | 1845 | 640 | 20 |
Michel-Claude Bouvard | Louis Bois | Moirans | 1846 | 1.700 | 25 |
Joseph I Guinet | Alexis Bouverat | Moirans | 1849 | 2.750 | 10 |
Joseph I Guinet et Claude-Victor Pochoy | Nestor Ducrest | Voiron | 1851 | 5.700 | 19 |
Etienne Jeannolin 1701 et Antoine Bonniel | Rambeaud, Blanc & Ferrier | Voiron | 1853 | ? | ? |
Jean-Pierre et Séraphin Favier | Victor Pochoy | Voiron | 1855 | 4.000 | 20 |
Philibert Masson | Joseph Voluzan | Voiron | 1858 | 3.700 | 15 |
Henri Mercuel et Eugène Bois | Joseph Voluzan | Voiron | 1858 | 3.400 | 17,5 |
Philibert Baratin | Victor Pochoy | Saint-Jean-de-Moirans | 1858 | 2.200 | 20 |
Joseph Douronet Jean-Baptiste Bret | Joseph Voluzan | Voiron | 1860 | 3.300 | 20 |
Sylvain-Mathieu Maurin | Alfred de Chanay | Saint-Nicolas-de-Macherin | 1861 | 25.000 | 23 |
Eugène Mourlin et François Mayre | Rambeaud, Blanc & Ferrier | Voiron | 1867 | 2.160 | 6 |
Louis Filliet et Claude Hébert | Rambeaud, Blanc & Ferrier | Voiron | 1869 | 2.500 | 15 |
Jules Berlioz | Joseph Voluzan | Voiron | 1878 | 4.500 | 10 |
Marc Borgeyet François Guillaud | Augustin Blanchet | Renage | 1879 | 6.000 | 20,5 |
Joseph Vial et François Decomberousse | Marie-Henriette Vial | Saint-Geoire | 1882 | 2.000 | ? |
Jean-Eugène Dissard | André Dévigne | La Tour-du-Pin | 1892 | 1.700 | 15 |
Jean-Claude Salomonet Jean-Marie-Joseph Dulac | Rojon | Veyrins | 1893 | ? | ? |
La location d’usine apparaît à maints égards une pratique très usitée dans le Voironnais, à tel point que certains en font même leur métier. Claude-Victor Pochoy est l’un des premiers à expérimenter avec une certaine ampleur l’affermage de ses usines. Disposant d’une prairie idéalement située en bordure de la Morge, avec une chute d’eau, il se propose d’y construire un tissage mécanique. Avant même la fin des travaux, il loue le futur établissement à Philibert Baratin, un des neveux de Joseph I Guinet, l’un de ses associés dans l’exploitation de la fabrique Ducrest. Pochoy s’engage à livrer dix mois plus tard ladite usine. Elle doit mesurer, selon le contrat prévu, vingt-quatre mètres de long sur douze de large, comporter deux étages plus un dortoir sous les combles, pour un devis initial évalué à 12.000 francs. En revanche, l’achat et l’installation de la roue hydraulique, les engrenages et les métiers à tisser sont à la charge du locataire. En 1858, Pochoy obtient de Gustave Blanchet , un ancien négociant en toiles, un prêt de 20.000 francs, ce qui lui permet de continuer ses acquisitions foncières au bord de la Morge 1702 . Malgré un loyer modéré de 2.200 francs par an et le prêt de 10.000 francs consenti par sa mère en 1857, Philibert Baratin doit se retirer un an plus tard, en cédant son bail à un fabricant de soieries lyonnais, Albert Lyon. Il sollicite l’aide financière de son frère aîné en 1862 qui lui verse 11.000 francs 1703 .
Un autre Voironnais, Joseph Voluzan, qui se déclare « propriétaire et négociant », fait plutôt figure de promoteur immobilier, mettant tous ses talents au service d’entrepreneurs à façon démunis, mais refusant lui-même d’investir directement dans l’industrie textile. En mai 1858, il se propose de remettre en état un bâtiment de trois étages, avec une roue hydraulique, qu’il possède à La Plotière (Voiron ) à deux jeunes associés, Mercuel et Bois 1704 , qui veulent y établir un tissage de soierie. Auparavant, les deux hommes lui avaient proposé de participer à leur société au titre d’associé. Mais Voluzan décline leur proposition, préférant toucher un loyer régulier de 3.400 francs par, à d’hypothétiques bénéfices 1705 . Cela le stimule pour construire un second bâtiment sur une parcelle voisine. Avant même l’achèvement des travaux, il le loue à Philibert Masson qui ambitionne lui aussi de faire fortune dans le tissage. Pour 3.700 francs par an, Voluzan lui promet d’élever une fabrique de trois étages, disponible à partir du 1er janvier 1859, et pouvant recevoir cinquante et un métiers à tisser mus par une roue, avec un dortoir. Masson, et son voisin, François Berrod , font faillite à la fin de l’année 1866. Voluzan projette enfin de transformer un moulin à Saint-Cassien, qui ne lui appartient pas, en moulinage de soie. Pour financer ses investissements immobiliers, Voluzan se fait avancer les fonds par… ses fournisseurs (maçons, mécaniciens…), Fourneton, Tournon et Termoz, à charge pour eux de se rembourser sur les loyers des dix premières années, tandis que les loyers suivants reviennent intégralement à Voluzan (pour sept et cinq ans pour les deux fabriques de Voiron) 1706 . Le patronat voironnais prend l’habitude de louer ses usines, tout au moins au début. Il n’est pas rare de voir les usines passer de mains en mains, au gré des échecs ou des succès, comme les industriels de la laine à Verviers 1707 .
À l’automne 1860, Voluzan renouvelle l’expérience avec deux nouveaux entrepreneurs associés, Joseph Douron et Jean-Baptiste Bret , ce dernier ayant débuté sa carrière comme marchand de fer à Voiron . Douron est serrurier de profession. Les trois hommes signent une convention par laquelle Voluzan s’engage à construire un tissage de soie de deux étages pour une soixantaine de métiers à tisser, avec un dortoir, toujours dans le quartier de la Plotière, entre les fabriques louées par ses soins à Masson et à Bois. Voluzan doit leur livrer la nouvelle fabrique au printemps suivant en échange d’un loyer annuel de 3.300 francs. Cependant, des retards dans l’avancement des travaux ne permettent aux deux associés de débuter l’exploitation que six mois plus tard. Comme pour ses précédentes constructions, Voluzan rembourse les frais et les travaux grâce aux premiers loyers 1708 . À la fin des années 1870, Joseph Douron se retire et transmet son entreprise à son fils, Aimé-Joseph, et à son gendre, Jules Moyroud . Ceux-ci s’empressent, en 1880, d’acheter les bâtiments à Voluzan pour 70.000 francs, vingt ans après leur construction. Voluzan leur accorde des facilités de paiement, avec un règlement en dix annuités égales 1709 . Les frères Tournier , des constructeurs mécaniciens de Voiron, construisent eux aussi une usine, sur le Mail, à Voiron qu’ils s’empressent de louer à Louis-Eugène Tournachon . Ce dernier qui vient de se séparer de Jules Monin , prend en main une usine entièrement équipée, avec soixante-dix métiers à tisser, trois canetières, quatre polissoirs et deux machines à vapeur, pour un loyer annuel de 7.125 francs. Une clause lui permet, au bout de dix ans, d’acquérir l’ensemble pour 95.000 francs 1710 .
La pratique de l’affermage subsiste encore au début du XXe siècle : ainsi, Louis Bron , un ancien marchand de quincaillerie, devenu employé de soieries à Lyon, loue en décembre 1897 l’ancienne usine Pochoy acquise par les frère Ruby , pour un loyer annuel de 25.000 francs. Treize ans plus tôt, la vente de son fonds de commerce ne lui rapportait que 1.300 francs. Avec un maigre capital de départ, il n’a pas les moyens d’acquérir une telle usine, mais il a l’espoir de toucher de substantiels bénéfices pour couvrir le montant des loyers 1711 .
L’autre moyen pour réaliser des économies en capital fixe est de recourir au marché de l’occasion, notamment en participant aux enchères publiques, organisées pour liquider l’actif de façonniers faillis. Ainsi, Claude-François Chapuis, façonnier établi à La Tour-du-Pin depuis les années 1850, achète en 1862 tout le matériel mis en vente par un de ses confrères, Benoît Poncin : il met la main sur quatre-vingt-six métiers à tisser manuels (dont vingt et un en mauvais état) pour seulement 3.100 francs, soit en moyenne 36 francs par métier. Pour 2.300 francs supplémentaires, il s’empare de cinq mécaniques à dévider, d’un doublage, de quatre cannetières, d’un pliage, d’une banque, de cinq mécaniques d’armure… En outre, Chapuis a la possibilité de régler ses achats ultérieurement 1712 . Le matériel de Philibert Masson et de François Berrod , deux façonniers en soieries, installés à Voiron à la fin des années 1850 et au début de la décennie suivante, est vendu aux enchères en janvier 1867, un mois après leur mise en faillite. La mise à prix est de seulement 12.000 francs, pour un lot comprenant cinquante et un métiers à tisser, deux polissoirs, quatre machines à dévider, un ourdissoir, dix-sept lits… ainsi que tous les instruments utiles au bon fonctionnement d’une fabrique 1713 . En février 1868, Jules Pichat, tant en son nom que pour Ambroise Veyre , un façonnier propriétaire d’une fabrique dans le village de Saint-Bueil , se rend acquéreur du matériel de tissage de Barthélémy Jamet, un façonnier établi à Pont-de-Beauvoisin , pour un total de 5.970 francs 1714 . Grâce à cet investissement modique, Veyre peut étendre les activités de sa propre fabrique à bon compte. Eugène Bois, locataire avec son associé Henri Mercuel, d’une des usines de Voluzan à Voiron, peine à payer son loyer en 1864, ce qui le pousse à vendre vingt-cinq métiers à tisser au fabricant-usinier lyonnais Girodon , exploitant un tissage à Renage . Bois en retire 3.400 francs (136 francs par métier), soit le montant de son loyer. Girodon, magnanime, consent à laisser lesdits métiers, pour un temps indéterminé, sans autre condition, chez Bois 1715 . Le sursis accordé par Girodon sauve la situation financière de Bois pendant six années. Mais au printemps 1870, de nouveau assailli par les difficultés financières, Bois propose d’organiser une loterie pour vendre son matériel, estimé à 55.000 francs : n’importe quel façonnier peut espérer acquérir à bon compte un matériel d’occasion. Cependant, l’administration refuse l’organisation de cette loterie. Une importante maison de négoce de toiles de chanvre, Jacquemet neveu & Cie, lui accorde en avril 1870 quelques facilités financières avec l’ouverture d’un compte courant, garanti par une hypothèque d’une valeur de 3.000 francs 1716 . Au printemps 1881, Antoine Dévigne , important façonnier de La Tour-du-Pin, achète pour 5.000 francs le matériel de tissage manuel de ses confrères Durand et Blanc, installés dans une commune voisine, Cessieu 1717 . Alexandre Pollaud-Dulian , un employé en soieries originaire de Pont-de-Beauvoisin, profite de la faillite de Maximilien Jamet , aux Avenières , en 1884, pour abandonner son état et son patron lyonnais. Pour 120.000 francs, il met la main sur les deux usines Jamet des Avenières. La somme est importante, mais Pollaud-Dulian fait une bonne affaire, car les deux établissements ont été organisés récemment et sont prêts à fonctionner immédiatement 1718 . Des annonces dans la presse professionnelle (Bulletin des Soies et Soieries ou Moniteur du Tissage Mécanique, par exemple) se font l’écho de ces pratiques.
Pierre Durand, « commis de fabrique de soieries » à La Tour-du-Pin , n’accepte de s’associer avec Jules-Antonin Blanc, à l’été 1880, qu’avec l’appui matériel d’un fabricant lyonnais. Durand ne possède qu’une maison à La Tour-du-Pin, estimée à 350 francs. Pour compléter sa part de capital, Durand a reçu en prêt d’une maison lyonnaise, quarante métiers destinés à tisser des soieries unies et éventuellement façonnées. Grâce aux 6.000 francs apportés par Blanc, les deux associés envisagent d’acheter les mécaniques Jacquard nécessaires pour tisser les soieries façonnées 1719 .
Le bricolage à partir d’un matériel d’occasion est la meilleure solution pour monter une affaire à moindre coût. Les façonniers savent trouver des solutions de remplacement, comme la location et le crédit informel.
L’affermage n’est pas propre au Bas-Dauphiné. Voir les moulinages ardéchois dans MOREL (Y.), pp. 487-508.
Jusqu’en 1850, il apparaît dans l’état civil comme « ouvrier en soie » à Voiron . Puis en 1850, il est mentionné, à l’occasion de la naissance de son fils François, à Vizille comme « contremaître au tissage de soie », sans doute chez Durand frères .
ADI, 3E29252, Contrat de mariage devant Me Neyroud, à Voiron , le 16 février 1843, 3E19482, Contrat de mariage devant Me Barral, à Rives , le 19 janvier 1873, 3E20322, Bail devant Me Chevrier, à Saint-Geoire , le 31 décembre 1874, 3Q18/134, ACP du 29 juillet 1886 (vente devant Me Favot, à Pont-de-Beauvoisin , le 29 juillet.
ADI, 7S2/156, Pétition ms d’Edouard Brochay au préfet le 18 février 1874 et règlement d’eau de l’usine Jandard le 13 août 1852.
ADI, 3E20858, Vente devant Me Brun, à Moirans , le 15 mai 1844. Fabricant de papier installé à Moirans, François-Ange Barjon est né à Vienne le 13 février 1806. Lors d’un premier mariage, il convole avec une demoiselle Dousson, qui lui donne une fille, Marie, décédée au printemps 1848. Il épouse en secondes noces, en septembre 1841, Caroline Jarrin, dont il a un fils, François-Paul-Victor (son autre fille, Fanny, décède le 2 juin 1854). Il exploite d’abord une papeterie au mas des Chartreux, à Moirans, puis une seconde au lieu-dit de La Piche. Comme ses confrères rivois, il loge ses ouvriers dans des dortoirs. Barjon décède à Moirans le 22 septembre 1877 en laissant à son fils unique une fortune évaluée à 360.000 francs environ. À l’automne 1879, la société familiale est transformée en société anonyme sous la raison Papeteries François Barjon, au capital social de 350.000 francs. Les Barjon gardent le contrôle de leur entreprise.
ADI, 3E20863, Vente devant Me Brun, à Moirans , le 22 septembre 1846 et obligation du 25 septembre suivant.
Pratique usitée depuis la vente des biens nationaux sous la Révolution. Voir DAUMAS (M.), 1980, p. 277, CHASSAGNE (S.), 1991, p. 230.
ADI, 7S2/96, Pétition ms de MM. Laget frères au conseil municipal de Pont-en-Royans le 19 février 1856, Lettre ms du sous-préfet de Saint-Marcellin au préfet le 17 mars 1856 et pétition ms de MM. Bellon frères & Conty au préfet le 7 avril 1862.
ADI, 7S2/112, Extrait ms des délibérations du conseil municipal de Saint-Antoine le 29 novembre 1829.
ADI, 3E19495, Bail devant Me Barral, à Rives , le 5 août 1879.
Façonnier en soieries, Etienne Jeannolin est né à Arvillard (Savoie), le 14 novembre 1818. Il se met à son compte en 1853.
ADI, 3E29283, Obligation et vente devant Me Bally, à Voiron , le 30 août et le 24 octobre 1858, 3E29284, Vente devant le même notaire le 9 janvier 1859 et 3E29309, Vente devant le même notaire le 2 mars 1859.
ADI, 3E29282, Bail devant Me Bally, à Voiron , le 26 mai 1858, 3E29287, Cession de bail chez le même notaire le 19 octobre 1860, 3E20894, Transport de créance devant Me Gonnon, à Moirans , le 9 septembre 1862.
Façonnier en soieries, Eugène Bois est né à Beaucroissant le 5 janvier 1826.
ADI, 3E29282, Acte de société et bail devant Me Bally, à Voiron , le 7 mai 1858.
ADI, 3E29283, Bail devant Me Bally, à Voiron le 16 octobre 1858, 3E29284, Transport de créance, chez le même notaire du 27 janvier 1859 et bail du 13 juin suivant.
VAILLANT-GABET (S.), 2006, pp. 190 et sq.
ADI, 3E29290, Conventions privées du 1er octobre 1860 et transport devant Me Bally, à Voiron , le 29 octobre 1862, 3E29291, Règlement devant le même notaire le 16 octobre 1862.
ADI, 3Q43/68, ACP du 19 janvier 1880 (vente devant Me Bally, à Voiron , le 16 janvier).
ADI, 3E29148, Bail devant Me Margot, à Voiron , le 28 janvier 1875.
ADR, 126Q5, Enregistrement du 18 mai 1885 d’une vente sous seing privé du 20 avril précédent et ADI, 3Q43/107, ACP du 21 décembre 1897 (Bail devant Me Treppoz, à Voiron , le 14 décembre).
ADI, 3E28123, Vente de fonds de commerce devant Me Reynaud, à Corbelin , le 14 décembre 1862.
ADI, 3E29300, Cahier des charges devant Me Bally, à Voiron , le 12 janvier 1867.
ADI, 3Q18/93, ACP du 24 février 1868 (vente publique devant Me Marion, à Pont-de-Beauvoisin , le 23 février).
ADI, 3E29295, Vente mobilière devant Me Bally, à Voiron , le 4 juillet 1864.
ADI, 106M3, Lettre ms du Ministère de l’Intérieur au Préfet de l’Isère le 14 mai 1870, 3E29306, Ouverture de crédit devant Me Bally, à Voiron , le 2 avril 1870.
ADI, 3Q32/112, ACP du 28 mai 1881 (vente devant Me Reynaud, à La Tour-du-Pin , le 22 mai).
ADI, 5U1192, Tribunal civil de Bourgoin , Réunion pour la faillite Jamet le 13 mars 1885.
ADI, 9U2403, Justice de Paix de La Tour-du-Pin , Acte de société devant Me Faulcon, à La Tour-du-Pin, le 23 juin 1880.