La puissance des réseaux lyonnais.

Alors que les fabricants lyonnais disposent de divers organismes qui assurent leur cohésion – syndicats professionnels, Chambre de Commerce de Lyon – il est surprenant de constater l’absence quasi totale de front commun des façonniers pour défendre leurs intérêts. À dire vrai, le groupe des usiniers façonniers manque singulièrement de cohésion. L’esprit de solidarité existe sans doute au sein de la Fabrique, avec une longue tradition corporative de saine concurrence et d’émulation.

À Lyon, les fabricants ont compris précocement que leur intérêt n’allait pas dans le sens d’une rivalité tout azimut, sans règle, sans code 1797 . Au contraire, dès la fin des années 1860, sans doute sous la pression de la concurrence étrangère, ils ont saisi l’importance de la cohésion professionnelle. Ainsi, en 1875, à l’instigation de la Chambre de Commerce de Lyon et de quelques négociants, est instituée une Caisse de secours des fabricants de soieries et des marchands de soie, dont la mission est de verser des allocations aux fabricants et aux négociants les plus nécessiteux, soumis aux aléas de la vie commerciale. Pendant plusieurs années, l’assemblée consulaire contribue financièrement à hauteur de 15.000 francs à alimenter la caisse de secours, tandis que les autres fonds proviennent probablement de généreux donateurs. En 1876, seulement cinq fabricants et marchands sont pensionnés par la Caisse de secours, recevant des versements mensuels de 30 à 150 francs 1798 . De même, lorsqu’une figure de la Fabrique décède, il est courant de voir les comptoirs et les bureaux des marchands de soie ou des fabricants de soieries fermer leurs portes, comme pour les décès de Louis Guérin en 1876 et de Philippe Testenoire sept ans plus tard 1799 . Jusqu’au début du XXe siècle, les fabricants de soieries contrôlent la Chambre de Commerce de Lyon. La Chambre de Commerce de Lyon est la « chose » des fabricants 1800 . Autour de Brosset , Sévène , Cambefort , Aynard et Isaac, présidents successifs de l’assemblée consulaire dans la seconde moitié du XIXe siècle, gravite un noyau d’hommes d’affaires lyonnais défendant les intérêts de la Fabrique, telle la « bande à Aynard » 1801 . Tout au long du XIXe siècle, les Chambres de Commerce s’imposent comme des interlocuteurs privilégiés entre les milieux d’affaires et le pouvoir, surtout sous la Troisième République. Celle de Lyon est l’une des plus actives dans les actions de lobbying auprès des autorités.

À partir du milieu du XIXe siècle, les hommes d’affaires lyonnais prennent l’habitude de participer ensemble et conjointement à de grands projets industriels et financiers susceptibles d’asseoir davantage la position de la place lyonnaise. Le premier à attirer autour de lui l’élite lyonnaise, n’est autre que François Arlès-Dufour 1802 , le principal commissionnaire de la Fabrique. Ainsi, en 1852, il essaye vainement de créer une Société Lyonnaise de Crédit Foncier 1803 (ou Banque Foncière Lyonnaise) au capital de dix millions de francs, émettant des obligations foncières : il parvient à rassembler sur son nom la plupart des banquiers privés de la place (Audra , Saint-Olive, Morin, Guérin , Galline, Droche, Côte, Brölemann, Bontoux, Aynard et Delahante le receveur général 1804 ).

C’est encore autour du protestant Arlès-Dufour que se rassemblent les grands noms des affaires en 1867 lors de la constitution d’une nouvelle société de l’Ecole Centrale Lyonnaise 1805 au capital de 225.000 francs : les apports individuels sont modestes, mais l’essentiel est d’en être. Parmi les principaux souscripteurs, on relève les noms de plusieurs de ses partenaires habituels, comme César Michel , Prosper Dugas, Adolphe Girodon , et Joseph Bellon pour le monde la Fabrique 1806 . Mais, il y a également Henri Germain, le fondateur du Crédit Lyonnais, Jacques Brettmayer 1807 , Félix Mangini, les très catholiques Louis Guérin 1808 et Edouard Tresca 1809 banquier et marchand de soie, le tulliste Aimé Baboin 1810 , … Tous ces hommes d’affaires saisissent l’importance de participer à la consolidation des institutions financières de leur cité, au-delà des rivalités sociales, économiques et religieuses.

Plus discrets et moins entreprenants que le réseau gravitant autour de la Chambre de Commerce de Lyon, les patrons catholiques lyonnais n’en exercent pas moins une influence certaine sur la place 1811 . Just-Antoine Montessuy , leur principal représentant dans les années 1870, siège dans quelques prestigieux conseils d’administration : on le retrouve ainsi à la société stéphanoise de Dépôts et de Comptes Courants et de Crédits Industriels, à la puissante Société Lyonnaise de banque (dont il préside le conseil) et compte parmi les administrateurs de la Banque de France à Lyon 1812 . Dans toutes ces affaires, il côtoie le très catholique et congréganiste Ferdinand Guérin 1813 , banquier privé et marchand de soie. Les Palluat de Besset et les Duplay-Balaÿ 1814 sont aussi de la partie. Les Guérin, Gindre, Payen et Saint-Olive se retrouvent au sein du conseil d’administration de la Société Immobilière des Brotteaux 1815 , une émanation du Crédit Financier et Industriel 1816 . Cette société financière, constituée en décembre 1881, alors que s’amorce la terrible crise financière qui emporte l’Union Générale, avec un capital de vingt millions de francs, rassemble les grandes figures du patronat catholique lyonnais : Claude Gindre 1817 , Henri Baboin , Louis Saint-Olive, Cyrille Cottin 1818 , Georges Montessuy, Alexandre Chomer 1819 , Ernest Pariset 1820 … Le patronat catholique de la Fabrique lyonnaise se retrouve à la même époque dans une autre officine bancaire et financière, La Caisse lyonnaise, une société anonyme au capital de vingt millions de francs. Parmi les actionnaires, on relève les noms de Joseph Rambaud, des fabricants de soieries Alfred Girodon , A. Lamy & Giraud, Joseph Brunet-Lecomte, Camille Servier , Poncet père & fils , Francisque et Ferdinand Duplay (des proches des banquiers Guérin), les marchands de soie Ernest Mouth, Ferdinand et Antoine Testenoire et Charles Mayor, le fabricant de velours Albert Martin, le fabricant de crêpes Alexandre Chomer 1821 .

Les fabricants lyonnais disposent de relais professionnels plus puissants et influents. L’Association des patrons catholiques de Lyon 1822 , fondée au début des années 1870, « se propose […] de grouper les hommes dévoués aux principes qui sont la base des sociétés et de rechercher en s’inspirant de la loi chrétienne les moyens de concourir au progrès moral et matériel du travail industriel et commercial ». Ses combats portent notamment sur la défense du repos dominical et des valeurs chrétiennes, la moralisation des ouvriers en leur inculquant au sein même des usines, les principes religieux, la pratique de la charité… À l’origine, il est prévu de constituer des bureaux de placement (rue Sainte-Catherine) et de renseignements. Sont rattachés à ce syndicat patronal, des syndicats ouvriers comme l’Union corporative de la Fabrique lyonnaise, née du rassemblement d’un syndicat de tisseurs, avec un syndicat d’employés et un de fabricants, ou encore le Syndicat mixte des patrons et employés du commerce et de l’industrie. Deux cents élèves sont inscrits dans les quatre écoles du soir et du dimanche de l’Association catholique, tandis que trois mille lecteurs assidus sont recensés dans sa bibliothèque. Ce syndicat patronal catholique dispose également d’une coopérative de consommation, La Fraternelle, installée à La Croix-Rousse. Enfin, c’est à l’initiative de l’Association des patrons catholiques de Lyon, dirigée par Paul Giraud , qu’est fondé le Nouvelliste de Lyon, un quotidien catholique 1823 .

Le patronat catholique lyonnais aime se retrouver au prestigieux Cercle du Divan 1824 autour des familles Baboin (et de leurs alliés Blanchet , patrons des papeteries Blanchet frères & Kléber, de Rives ), Guérin , Montessuy et Roche de la Rigodière, et Saint-Olive 1825 , et au discret Cercle de Lyon, proche de la Congrégation des Messieurs, autour de Prosper Dugas, Cyrille Cottin , Claude Gindre ... Les autres fabricants préfèrent se retrouver au Cercle du Commerce. Entre deux parties d’échecs, de cartes ou de billard, les hommes d’affaires lyonnais s’entretiennent de la conjoncture, de la concurrence, des ouvriers… Beaucoup participent aussi à des sociétés savantes, comme la Société d’Economie politique 1826 , la Société de Géographie de Lyon, la Société des Courses de Lyon (Tresca , Baboin, Riboud…), le Tennis-Club de Lyon (Isaac, Aynard , Gourd …) 1827

À la différence des façonniers textile du Bas-Dauphiné, les patrons lyonnais favorisent l’endogamie sociale parmi leur progéniture, afin de renforcer leur fortune, leurs réseaux, la cohésion de leur groupe mais aussi leur prestige. De ce point de vue, les fabricants lyonnais, grâce à leurs nombreuses relations, conservent des caractéristiques rappelant celles des notables de la monarchie de Juillet 1828 . Ainsi, les Baboin sont alliés aux banquiers Saint-Olive 1829 et à la famille Jaubert . Les fabricants lyonnais n’hésitent pas à diversifier leurs placements financiers. Les plus téméraires acceptent même de financer de nouvelles industries, comme l’automobile. Au tournant du siècle, l’industrie automobile lyonnaise, forte d’un solide vivier d’entrepreneurs, peut compter sur les capitaux et la passion de quelques soyeux, à l’instar du fils Audibert 1830 , co-fondateur de l’entreprise Audibert & Lavirotte, ou des fabricants de soieries Duplan, commanditaire de Rochet-Schneider, et Cyrille Cottin , chez Cottin-Desgouttes 1831 .

Les fabricants de soieries catholiques intègrent également la Congrégation des Messieurs, fondée en 1802 afin de se livrer à des œuvres charitables 1832 . Cyrille Cottin , René Brunet-Lecomte , Paul Giraud , François Guinet , Louis Jarrosson, Ferdinand et Charles Guérin par exemple en sont membres. Or ceux-ci contrôlent l’un des plus importants quotidiens lyonnais, Le Nouvelliste qu’ils ont crée en 1879. Lors des augmentations de capital en 1879 et 1880, des fabricants comme René Brunet-Lecomte, Pierre Tresca , Joseph Bellon achètent des actions, mais l’influence politique de ce journal demeure réduite 1833 . Au début du XXe siècle, la Congrégation rassemble cent soixante-douze membres actifs, appartenant souvent aux élites catholiques lyonnaises, avec un bon tiers de ses membres issus du monde des affaires 1834 .

Auguste Isaac , figure de la Fabrique lyonnaise, siège au conseil d’administration de quelques grandes sociétés, comme la Société Lyonnaise, dont il devient le vice-président en 1909, Suez ou encore le PLM. On lui propose également un fauteuil au Crédit Lyonnais ainsi que le poste de régent à la Banque de France, à Paris, qu’il refuse. Ses fonctions à la tête de la Chambre de Commerce de Lyon l’amènent à rencontrer régulièrement les ministres, tels Barthou, alors ministre des Travaux publics ou Doumergue, son homologue du Commerce en décembre 1906, à qui d’ailleurs il recommande deux de ses confrères fabricants, Atuyer et Bertrand, pour recevoir la croix de la Légion d’Honneur. Le même Isaac représente les intérêts de l’industrie textile lyonnaise au sein du Conseil supérieur du Travail au début du XXe siècle avec Perret, un autre fabricant membre du Conseil des Prud’hommes 1835 .

Malgré les rivalités commerciales qui peuvent exister, les fabricants de soieries font preuve en cas de crise, d’un réel esprit de cohésion. Ainsi, après la crise financière qui débute à la fin de l’année 1881, les frères Trapadoux , en mal de fonds, sollicitent une quarantaine d’investisseurs, presque tous issus du monde de la Fabrique lyonnaise, afin de souscrire à la forte augmentation de capital qu’ils projettent de faire. Une fois sa position financière rétablie, Alphonse Trapadoux accepte à son tour de commanditer des confrères lyonnais. Il commandite ainsi des marchands de soie tels que Chamonard, Frachon & Cie (50.000 francs en parts et 82.381 francs en compte courant) ou L. Desgrand & Cie (son gendre est un Desgrand) ou encore le fabricant de soieries A. Besson, Sauze & Cie à hauteur de 305.000 francs 1836 . Au tournant du siècle, la maison Guéneau, désormais entre les mains du fils, Paul, possède un capital de 650.000 francs, apportés uniquement par Paul et son père. En revanche, divers confrères fabricants de soieries, ont accepté de laisser pour 150.000 francs en comptes courants dans leur entreprise 1837 . Jean-Baptiste Sauzion , un ancien fabricant de soieries, possède à son décès en 1880 des intérêts dans plusieurs maisons sous la formes de commandites, de comptes courants ou de créances : Droz, Jaillet & Cie (428.128 francs), Mancardi, Combet & Donnet (20.953 francs), Lacroix, Martin & Dubourg (51.408 francs), Champagne & Cie (50.388 francs), Gabriel Eynard (75.350 francs), Thévenet & Roux (50.708 francs), Audibert & Cie (50.173 francs), Peyrac, Vacher & Cie (50.208 francs) 1838 . Lorsque Léopold Duplan prend la suite de Victor Ogier , il parvient à convaincre quelques uns de ses confrères à le commanditer : Brosset-Heckel et Alfred Girodon placent 200.000 francs chacun chez lui 1839 .

La cohésion des fabricants de soieries se trouve renforcée avec la génération d’hommes d’affaires qui prend le pouvoir dans les années 1870 et 1880, car souvent ils appartiennent à l’une de ces associations d’anciens élèves de l’Ecole Centrale, fondée en 1866 ou de l’Ecole Supérieure de Commerce, fondée en 1877, chargée à l’origine du placement des anciens élèves, de leur fournir des informations et d’entretenir des relations d’amitié.

Cette solidarité lyonnaise se retrouve également dans la Caisse de prêts en faveur des chefs d’atelier de soieries, fondée à l’instigation des milieux consulaires après les soulèvements de 1831 et reconnue d’utilité publique l’année suivante. Le gouvernement avance 150.000 francs à la nouvelle institution qui se charge d’accorder des prêts à 5% de d’intérêt. Rapidement, les milieux d’affaires en prennent le contrôle en occupant au moins six sièges (trois au nom du Conseil des Prud’hommes et autant au nom de la Chambre de Commerce) 1840 . Les façonniers du Bas-Dauphiné ne bénéficient pas d’une telle sollicitude de la part de leurs donneurs d’ordres. Ils n’ont pas de tels réseaux d’influence, ce qui rend leur combat plus difficile contre les fabricants.

Notes
1797.

HIRSCH (J.-P.), 1991.

1798.

Compte-rendu des travaux de la Chambre de Commerce de Lyon, année 1876, Lyon, Imprimerie du Salut Public, 1877, p. 55.

1799.

ANGLERAUD (B.) et PELLISSIER (C.), 2003, pp. 22 et 26.

1800.

SORIA (A.), 1997.

1801.

GENESTE (S.), 1998, CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007, pp. 29-36 : Aynard préside le conseil d’administration de la Société des Forges et Fonderies de Saint-Etienne, celui de la Société Lyonnaise, il préside la Chambre de Commerce de Lyon et fait partie du conseil de régence de la Banque de France…

1802.

CANTON-DEBAT (J.), 2000 et Voir sa notice biographique dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007, pp. 34-44.

1803.

ADR, 8Mp193, Pétition imprimée adressée au Ministre de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Commerce, le 10 avril 1852.

1804.

La plupart fait l’objet d’une notice biographique dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007.

1805.

ADR, 6UP, Acte de société devant Me Vachon le 5 août 1867.

1806.

Voir leurs notices biographiques dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007.

1807.

Voir sa notice biographique dans CATY (R.), RICHARD (E.) et ECHINARD (P.), 1999.

1808.

Voir leurs notices biographiques dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007.

1809.

Père de Pierre Tresca .

1810.

Voir sa notice biographique dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007, pp. 45-48. À sa mort, sa fortune peut être évaluée à 1.390.200 francs.

1811.

FOURNIER (A.), 2000, PONSON (C.), 1979. L’auteur de cet ouvrage est par ailleurs le descendant de l’un des principaux fabricants lyonnais du XIXe siècle, Claude Ponson .

1812.

ADR, 8Mp194, Statuts imprimés de la Société Stéphanoise de Dépôts, Lyon, Imprimerie Schneider frères, 1879.

1813.

CHASSAGNE (S.), 2003a, MONTCLOS (X. de), 2005, pp. 233-240.

1814.

Voir VERNEY-CARRON (N.), 1999, CHASSAGNE (S.), (sous la direction de), Les patrons de la Loire, à paraître.

1815.

ADR, 6UP, Assemblée générale des actionnaires devant Me Berloty, à Lyon, le 29 juillet 1882.

1816.

ADR, 6UP, Acte de société devant Me Messimy, à Lyon, le 12 décembre 1881.

1817.

Fabricant de soieries, né à Lyon le 10 mars 1842, Claude Gindre est le fils de Louis-Rose. Marié en 1866 à Zoé Augustine Payen, il consolide ses réseaux familiaux par les mariages de ses enfants. Reprenant la maison familiale, il la développe et construit un tissage mécanique à la Croix-Rousse. Il siège à la chambre syndicale de la Fabrique Lyonnaise entre 1872 et 1874, avant de rejoindre le syndicat patronal rival, l’Association de la Soierie Lyonnaise, dont il devient président. Ses activités de premier ordre lui permettent de recevoir la Légion d’Honneur, quoique monarchiste. Claude Gindre fait partie du conseil d’administration de la Société immobilière des Brotteaux, une émanation du Crédit financier et industriel, constituée en 1882, aux côtés des représentants des milieux d’affaires catholiques lyonnais, tels que Charles Guérin , Charles Payen ou Gabriel Saint-Olive. Il fonde également la Société agricole et immobilière de Madagascar en 1897, une société ayant un capital d’un million de francs. Parmi ses autres initiatives, il exploite dans le Cher, à Laverdines, un domaine agricole de plus de 750 hectares. Il laisse à son décès, le 10 octobre 1898, une succession estimée à 1.520.889 francs à ses huits enfants.

1818.

Fabricant de soieries, né à Jujurieux le 3 avril 1838, fils d’un « fabricant », marié à une Payen en 1863, Cyrille Cottin est surtout le petit-fils et l’un des héritiers du fabricant Claude-Joseph Bonnet . Par son mariage, il devient également le beau-frère de Claude Gindre , l’un des plus importants fabricants de soieries de la place. Il siège à la chambre syndicale de la Fabrique Lyonnaise entre 1880 et 1882 puis entre 1886 et 1888 ; il en est trésorier en 1882. Il figure également au conseil d’administration du Dispensaire général de Lyon en 1880. Catholique pratiquant, on le retrouve à la Congrégation des Messieurs, mais aussi comme membre du Conseil central de la Propagation de la Foi. Fait chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand, il laisse une succession estimée, selon mes soins, à 2.897.323 francs. Voir aussi PANSU (H.), 1973.

1819.

Voir sa notice biographique dans CAYEZ (P.) et CHASSAGNE (S.), 2007, pp. 212-217.

1820.

En 1848, Marie-Alexis-Michel-Ernest Pariset , alors rentier et fils du gouverneur de la Guyane française, épouse Antoinette-Honorine Teillard , la fille d’un fabricant de soieries. Dès 1862-1865, il a publié une Histoire de la Soie. Cependant, sans doute sous la pression de son beau-père, Claude-Mathieu Teillard, il met rapidement de côté ses activités intellectuelles pour rejoindre sa maison de soieries. Comme ses confrères, il suit le traditionnel cursus honorum lyonnais, en siégeant au Conseil des Prud’hommes, au Tribunal de Commerce et en participant à la société de secours mutuels des ouvriers en soie. Entre 1867 et 1886, il fait partie de la Chambre de Commerce de Lyon, dont il devient même vice-président. En 1868, il obtient la Légion d’Honneur. Cette même année, il succède à son beau-père : associé à son beau-frère, Guitton, sa mise de fonds dans l’affaire s’élève à sept cent mille francs. Dès l’année suivante, il préside la jeune Association de la Fabrique lyonnaise qu’il a contribué à fonder. Il participe également à l’organisation du Musée des Tissus et contribue à la création du Laboratoire d’étude de la soie. Il occupe également la fonction de vice-président de la commission administrative de la Condition publique des Soies de Lyon et participe également à la commission chargée d’établir la Cote des soies. Cette activité professionnelle débordante ne l’empêche pas de poursuivre ses activités littéraires. Dès 1873, il rejoint l’Académie de Lyon. Il se retire des affaires dans les années 1880. En 1901, il publie enfin une Histoire de la Fabrique lyonnaise. Pariset décède à 86 ans au début de l’année 1912.

1821.

ADR, 6Up, Acte de société devant Me Messimy, à Lyon, le 20 novembre 1881.

1822.

L’Association catholique des patrons du Nord n’est fondée qu’en 1884. Elle a pour but de rapprocher des classes sociales autour du « bon patron ». Voir PIERRARD (P.), 1984, p. 351, DAUMAS (J.-C.), 2004, pp. 271-273.

1823.

VAUCELLES (L. de), 1971, pp. 35-37 : parmi les membres de l’Association des patrons catholique de Lyon, on relève les noms de Cyrille Cottin , Jean-Baptiste Guise, Alexandre Ruby , Tabard, Mathevon, le teinturier Gillet, Joannès Gindre, Charles Guérin , Jarrosson, le notaire Ducruet…

1824.

PELLISSIER (C.), 1996b, p. 158 et sq.

1825.

Le Tout Lyon annuaire, 1907 et 1923.

1826.

DOCKES (P.), 1966.

1827.

PELLISSIER (C.), 1996b, pp. 12 et sq, 218-219.

1828.

TUDESQ (A.-J.), 1964, vol. 1, p. 109.

1829.

Mariage de Léonie-Pauline-Madeleine Baboin avec Charles-Anatole-Louis Saint-Olive en 1886, tandis que son frère Aimé-Hector-Emile épouse la fille d’Henri Jaubert l’année suivante.

1830.

Fabricant de soieries, Léon Audibert , dont le fils fonde l’entreprise d’automobiles Audibert & Lavirotte, prend la suite en 1869, d’une importante maison lyonnaise, Breband, Salomon & Cie, sous la raison sociale Audibert & Monin . Il bénéficie de la commandite de la maison L. Payen & Cie. En 1876, il devient l’associé principal dans son affaire, tandis qu’à la fin du siècle, le capital de sa société, L. Audibert & Cie, est porté à un million de francs. Cependant, au début du XXe siècle, il s’adjoint les services d’un nouveau partenaire, Combet. Audibert devient à la fin du XIXe siècle administrateur de la société des Successeurs d’Arlès-Dufour & Cie. Il gravite dans les réseaux d’influence de la Société Lyonnaise dont il est administrateur. Léon Audibert décède à Lyon le 3 juillet 1913 dans une situation financière délicate.

1831.

ANGLERAUD (B.), 2001.

1832.

BAUMONT (J.-C.), 1972.

1833.

VAUCELLES (L. de), 1971, pp. 41-45, 232. Cependant, quelques catholiques notoires, comme Brac de la Perrière, doyen de la faculté catholique de droit, Debanne, président des cercles catholiques ouvriers, ou Armanet, trésorier général de la Société Saint-Vincent-de-Paul, ne soutiennent pas Le Nouvelliste.

1834.

PELISSIER (C.) et DUMONS (B.), 1992.

1835.

ISAAC (A.), 2002, pp. 54, 61 et Annuaire de l’Union des Syndicats patronaux des industries textiles de France, Paris, Société générale d’impression, 1911, pp. XVI-XVII.

1836.

ADI, 446Q98, Mutation par décès d’Alphonse Trapadoux du 16 octobre 1901.

1837.

ABdF, Rapport d’inspection de la Banque de France à Lyon, année 1899.

1838.

ADR, 52Q125, Mutation par décès du 24 avril 1881.

1839.

ACL, 62AH, Relevé ms du compte de Duplan & Cie.

1840.

CANTON-DEBAT (J.), 2000, pp. 463-466.