Pour le financement à long terme, la banque locale n’est pas d’un grand secours 3127 . Cela ne signifie pas pour autant que le façonnier n’y a pas accès. Pourtant, elle ne manque pas d’ambition en la matière :
‘« [Les banques dauphinoises] veulent, à l’exemple de leurs aînées, les banques lorraines, tenir vraiment dans leur province le rôle de banque régionale. […] elles pensent que la banque régionale est une sorte de sœur jumelle de l’industrie, qu’elle conseille, qu’elle encourage, en lui fournissant des capitaux et des concours. Elles la conçoivent comme l’auxiliaire indispensable du commerce local, dont elle facilite les transactions par les opérations d’escompte et de virements, dont elle élargit les moyens d’action par les ouvertures de crédit. Bref, la banque régionale telle que la veulent les hommes d’affaires dauphinois, c’est le cœur dans le système circulatoire du corps humain, soit l’organe qui recueille partout à l’entour les capitaux et les sources de richesse, pour les lancer, vivifiés par son impulsion, vers les membres qu’il faut fortifier et nourrir » 3128 .’Le plus souvent, le façonnier préfère d’ailleurs limiter volontairement l’expansion de ses propres affaires plutôt que de perdre sa liberté d’action en se soumettant au regard inquisiteur d’un banquier. Le plus simple est alors de se chercher un commanditaire ou de recourir à un emprunt hypothécaire chez un notaire, malgré des frais plus élevés. De même, si l’on examine le montant des avances ou des crédits à long terme consentis par Charpenay, le banquier grenoblois, à des industriels ou à des commerçants, entre 1895 et 1931, 4% seulement sont attribués à des tissages ou des entreprises du textile, soit deux fois moins que l’alimentation, la construction électrique ou la ganterie et six fois moins que la papeterie 3129 . Navarre, Keller & Leleux, Bouchayer & Viallet 3130 , Allevard… sont autant d’entreprises qui ont bénéficié des largesses de Georges Charpenay. Seuls les établissements Ruby , de Voiron , en 1908, dans l’industrie textile ont eu recours aux services de Charpenay pour le placement de titres. Sur les cent soixante-treize millions de francs placés par Charpenay en actions ou en obligations de valeurs régionales, seulement sept millions sont investis dans des entreprises textiles, soit moins de 5%. Cela se comprend aisément puisque ces entreprises demeurent encore très majoritairement des sociétés de personnes 3131 .
Seuls les Diederichs, puis les Michal-Ladichère (par l’intermédiaire du Crédit Lyonnais) dans les années 1920 font appel aux marchés des capitaux par l’émission d’actions et d’obligations. La maison Rambeaud frères de Voiron , qui tire pourtant ses origines du négoce de toiles, accorde elle aussi un vif intérêt à l’industrie papetière locale dès le dernier quart du XIXe siècle : pendant l’été 1880, elle accorde un prêt de 160.000 francs, sous la forme d’une obligation hypothécaire, aux Papeteries François Barjon, de Moirans , dirigées par Edouard Allegret, héritier justement d’une vieille famille de négociants en toiles de Voiron 3132 . Quelques banquiers grenoblois ont porté à bout de bras financièrement quelques tissages à Voiron : Masson et Berrod dans les années 1860 3133 . Les banquiers français préfèrent, semble-t-il, le renouvellement régulier de crédits à court terme pour aider les petites et moyennes entreprises 3134 .
Les banques locales procurent en premier lieu des renseignements aux façonniers. L’indienneur Brunet-Lecomte qui possède un compte à Lyon , chez les banquiers Aynard & Rüffer, les sollicite ainsi régulièrement pour obtenir des informations sur ses nouveaux clients, tant pour connaître leur solvabilité, que leur moralité, leurs affaires, leur crédit sur la place, avant de prendre leurs commandes 3135 . En 1871, après la guerre franco-prussienne, Brunet-Lecomte s’adresse à ses banquiers lyonnais pour bénéficier de leurs largesses :
‘« Nous venons vous demander si nous pouvons compter sur le concours dont vous nous favorisiez avant les malheureux événements qui ont interrompu nos bonnes et agréables relations. Vous savez que, dans notre industrie, il faut semer à certaines époques de l’année pour récolter plus tard ; ce qui peut nous faire demander votre concours pour quelques avances dans les limites de nos comptes précédents » 3136 .’Dans les faits, tout dépend de la confiance établie par le façonnier avec son banquier. Vers 1911-1912, Joseph Mignot , façonnier à Saint-Bueil , grevé de dettes, obtient un découvert de 90.000 francs de son banquier pour affronter une crise industrielle et rembourser les frais occasionnés par la modernisation de son usine. Il sollicite également un ami qui lui consent un prêt de 40.000 francs 3137 . Hormis l’émission d’obligations en 1897 pour un million de francs, on pratique l’autofinancement chez Diederichs. Entre 1907 et 1914, près des trois quarts des bénéfices sont mis en réserve 3138 .
Les premières opérations du Crédit Lyonnais concernent l’escompte des traites à trois mois, c’est-à-dire le principal service auquel ont recours les fabricants lyonnais, mais aussi les découverts, les prêts sur nantissements, les crédits par caisse ou par acceptation pour les comptes courants débiteurs, le négoce des lettres de change, autant d’opérations à court terme. Indirectement donc, les façonniers profitent de la nouvelle banque qui assiste la Fabrique lyonnaise 3139 . Plus largement, à la fin des années 1870, durant la période brève mais intense de concurrence que se livrent les établissements bancaires lyonnais (Crédit Lyonnais, Union Générale), les marchands de soie se voient accorder avec facilité des avances de fonds sur les soies. Si l’industriel dispose d’un solide répondant et d’une bonne réputation, un établissement bancaire comme le Crédit Lyonnais peut accepter de s’intéresser à son dossier. Mais l’emprunteur éventuel doit offrir en retour des garanties. À la fin de l’année 1876, Louis-Eugène Tournachon , façonnier à Voiron au bord de la faillite, obtient du Crédit Lyonnais un prêt de 6.693 francs pour régler les salaires de ses ouvrières le 16 décembre. Mais la banque ne s’engage pas au-delà 3140 . La Banque Fière & fils, de Voiron, avait déjà consenti une ouverture de crédit de 20.000 francs à Tournachon en février 1875 3141 . En 1880, Florentin Poncet , alors au faîte de sa gloire et de son prestige, réclame au Crédit Lyonnais « une augmentation de découvert, temporaire, jusqu’à 200.000 francs ». L’enquête réalisée par l’inspecteur de la banque, Candido, montre que Poncet offre le profil du client industriel idéal : aucune inscription hypothécaire, une fortune évaluée à deux millions de francs, de vastes usines, des biens immobiliers, un demi million de francs placés chez des négociants de Voiron, une épouse dont la dot est évaluée à 150.000 francs. Le Crédit Lyonnais, dans de telles conditions, ne peut qu’accepter de soutenir Poncet pendant sa crise passagère de trésorerie 3142 .
Quant à la rivalité interbancaire 3143 amorcée avec l’installation de succursales des grands établissements de dépôts comme le Crédit Lyonnais ou la Société Générale, elle ne sert pas forcément les intérêts des façonniers du textile. Certes, un établissement comme le Crédit Lyonnais tente précocement de s’imposer dans la région. Après avoir conforté ses bases lyonnaises, Henri Germain décide de créer un « système régional » reposant sur l’implantation d’agences du Crédit Lyonnais dans le Sud-est 3144 .
Il recrute pour diriger son agence grenobloise, fondée en 1873, puis sa sous-agence de Voiron , fondée un an plus tard, Gustave Roux , héritier d’une des principales maisons de négoce de toiles de Voiron, très active durant la première moitié du XIXe siècle, et gendre de Louis-Emile Perrégaux . Roux représente, initialement, la compagnie d’assurance L’Union, à Grenoble. Ses connaissances financières et ses relations avec les milieux d’affaires isérois, en font une recrue de choix pour le Crédit Lyonnais. Toutefois, ses pratiques commerciales semblent peu appréciées par les dirigeants de la Banque de France et par la direction du Crédit Lyonnais, qui nomme un nouveau directeur vers 1878 pour assainir le bilan de l’agence grenobloise. En effet, Roux a accordé de nombreux crédits à des commissionnaires et des industriels, pour se constituer une clientèle. Au total, son passage à la direction de l’agence grenobloise du Crédit Lyonnais se solde par une perte de 400.000 francs en créances irrécouvrables.
Il n’est pas le seul fils de négociant voironnais à être repéré par l’équipe de Germain ; Fière , marchand de rouenneries et dont la famille pratique la banque à Voiron , se voit chargé de créer une sous-agence sur la place, à Voiron. Dans un premier temps, pour imposer la nouvelle banque auprès de la clientèle voironnaise, Fière se contente de placer des bons à échéance fixe. Devant la réussite de l’opération (260.000 francs placés en dix mois), la banque lyonnaise décide de pérenniser sa sous-agence de Voiron à partir de 1875. À partir de cette date, on peut légitimement penser que le Crédit Lyonnais commence à rivaliser sérieusement avec les banquiers locaux, notamment dans l’escompte d’effets de commerce, à des taux plus avantageux. Fière quitte Voiron en 1876 pour Chambéry 3145 . En 1876, le même Roux, au nom du Crédit Lyonnais, accorde à Maurice Bouvard , façonnier à Moirans , un crédit de 30.000 francs, pour une durée illimitée, sous la forme d’un compte courant, soit en paiement de billets ou de traites signés ou endossés par Bouvard. En contrepartie, Bouvard offre une garantie hypothécaire sur l’ensemble de ses biens immobiliers 3146 . En l’espace de cinq ans, la nouvelle agence du Crédit Lyonnais de Grenoble, dont dépend celle de Voiron, obtient un succès croissant après des débuts difficiles. En 1878, le siège de Grenoble se classe en cinquième position par le nombre des effets escomptés et leur montant, mais à quel prix. Villard , Castelbon & Vial, le plus important toilier de Voiron, se distinguant une nouvelle fois de ses confrères voironnais fidèles aux banquiers locaux, choisit de confier ses intérêts au Crédit Lyonnais 3147 .
Au tournant du siècle, le Crédit Lyonnais, mais aussi sa principale rivale, la Société Générale, ont achevé la constitution d’une armature régionale d’agences et de sous-agences. La Société Générale complète en 1905 son réseau local en s’installant à Pont-de-Beauvoisin . Toutes deux ont compris l’intérêt de posséder un solide maillage d’agences en Bas-Dauphiné : le tissage, contrôlé depuis la place lyonnaise, assure d’intenses flux d’échanges dans la contrée, avec le paiement des façons, des salaires, l’achat de matériel. La Banque Privée, installée à Grenoble en 1901, trois ans après sa constitution, dispose déjà en 1910 de quatre sous-agences en Bas-Dauphiné, à Saint-Marcellin , Beaurepaire, La Côte-Saint-André et Rives , mais elle délaisse le territoire soyeux. Le CNEP, présent à Grenoble depuis 1907, fonde deux ans plus tard, une sous-agence à Voiron 3148 …
L’éventail des possibilités de financement hors de la banque traditionnelle est vaste : l’obligation hypothécaire passée devant notaire, les prêts du Crédit Foncier, l’appui financier de la parenté et d’un groupe d’amis, les avances du fabricant lyonnais 3149 .
Emprunteur | Lieu | Date | Montant (en francs) |
Annuités |
Chanay Alfred (de) | Saint-Nicolas | 1861 | 180.000 | 50 |
Denantes Marc-Frédéric | Voiron | 1881 | 100.000 | 10 |
Pochoy Claude-Victor | Voiron | 1881 | 100.000 | 60 |
Jamet Alexis | Les Abrets | 1882 | 50.000 | 60 |
BellonPierre-Camille | Lyon | 1882 | 100.000 | 35 |
Tivollier Jules | Voiron | 1885 | 45.000 | 75 |
DonatGeorges | Corbelin | 1888 | 31.000 | 75 |
Guillaud François-Régis | Saint-Victor-de-Cessieu | 1900 | 39.000 | 20 |
Les façonniers voironnais puisent leurs fonds chez les notaires et au Crédit Foncier de France, comme d’ailleurs Alfred Constantin de Chanay pour maintenir son emprise locale 3150 . Le crédit hypothécaire pratiqué par le Crédit Foncier permet à Constantin de Chanay d’assurer l’activité de sa fabrique, tout en lui procurant d’abondants capitaux pour mieux rationaliser et gérer ses domaines ruraux de Saint-Nicolas-de-Macherin 3151 . Ce dernier mode de financement intervient comme solution ultime, lorsque l’entrepreneur se voit refuser un crédit par les notaires du pays. Les notaires, et dans une moindre mesure le Crédit Foncier, assurent la prospérité des Voironnais pendant une vingtaine d’années jusqu’à la grave crise des années 1880.
L’aisance avec laquelle ils obtiennent des fonds grâce aux obligations hypothécaires passées chez le notaire n’a rien de surprenant lorsque l’on connaît la proximité sociale des entrepreneurs et des notaires voironnais, Me Bally et Me Margot. Le phénomène n’est pas propre au Bas-Dauphiné, mais il s’agit d’un mouvement commun à l’ensemble du pays depuis le début du XIXe siècle : le crédit notarié tend à monopoliser au milieu du siècle le marché des prêts 3152 . Ils se connaissent tous depuis l’enfance : les héritiers de la bonne société voironnaise, à laquelle appartiennent les Bally et les Margot, se retrouvent sur les bancs du Lycée de Grenoble avant de se côtoyer au Cercle du Commerce Voironnais. La relation entre les notaires de Voiron et leurs clients industriels, n’est donc pas seulement professionnelle. Il existe une réelle proximité sociale, favorable aux deux parties : le notaire y gagne une meilleure connaissance sur les activités de ses clients, notamment en matière de risques pour les prêts, tandis que le façonnier trouve une oreille compréhensive pour ses besoins en capitaux 3153 .
Les façonniers bénéficient d’une autre forme de crédit informel, les achats immobiliers dont le règlement est différé : ainsi en 1856, Maurice Bouvard rachète pour 31.000 francs l’usine qu’il louait jusqu’à présent, mais le paiement de la dite somme est reporté, contre intérêts, en 1861 à hauteur de 10.000 francs, et pour le solde en 1872 3154 . Au cœur de cette tradition négociante bien ancrée, on distingue le rôle des deux notaires, Mes Bally et Margot 3155 , proches des milieux d’affaires par leurs attaches familiales, qui servent d’intermédiaires jusqu’à la grave crise de confiance qui secoue la place dans les années 1880. Ainsi, la riche veuve Marie-Thérèse-Constance Bricher laisse à sa mort une fortune supérieure à 800.000 francs en grande partie sous la forme de créances hypothécaires : elle se retrouve créancière des Pochoy pour 60.000 francs, des Constantin de Chanay pour 70.000 francs, de Séraphin Favier pour 36.000 francs, des papeteries de Renage pour 100.000 francs 3156 … Cette relation étroite et cette cohésion entre milieux d’affaires et notaires se retrouvent en 1877, lorsque Louis Bruel 3157 , le nouveau patron de la Société anonyme des Papeteries de Renage, après leur faillite, parvient à rassembler autour de lui Joseph-Victor Pochoy , la maison Bertet & Tivollier, le banquier Baptiste Martin, à la tête de la banque Rambeaud frères, et Victor Margot pour participer à la souscription du capital de la nouvelle entreprise 3158 .
À partir des années 1890, les banques locales grenobloises et voironnaises lancent une vaste offensive de séduction auprès des industriels pour contrer les avancées des établissements rivaux à succursales, comme le Crédit Lyonnais et la Société Générale 3159 . Profitant de la ruée sur les chutes d’eau provoquée par l’essor de la houille blanche, ils acceptent de financer ces opérations à des conditions très avantageuses, en avançant des sommes considérables aux industriels, à l’exception, semble-t-il, de l’industrie textile 3160 . À partir du début du XXe siècle, les besoins de financement, tant des fabricants que des façonniers, se font plus pressants. Ainsi, les dossiers clients du Crédit Lyonnais révèlent plusieurs opérations importantes de nantissement réalisées par quelques grandes maisons de fabriques comme Les Petits-fils de C.-J. Bonnet , Bickert , ou par des avances de fonds. Dès sa fondation, le Crédit Lyonnais assure une partie de son succès auprès des milieux d’affaires grâce aux opérations de nantissement 3161 .
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BONIN (H.), 1996. Les banques régionales ne sont soumises à une véritable concurrence qu’au lendemain de la Grande Guerre lorsque la Banque Privée ou La Banque Nationale de Crédit s’installent véritablement en Isère et se constituent un réseau de succursales ex nihilo ou par le rachat de petits établissements comme la banque Bonhomme en 1922 à Bourgoin par la BNC.
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ABdF, Rapport d’inspection de la Banque de France à Grenoble, années 1878 et 1879, BOUVIER (J.), 1961, vol. 1, p. 327 et LABASSE (J.), 1955, pp. 39-40.
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ABdF, Rapport d’inspection de la Banque de France à Grenoble, année 1884, BOUVIER (J.), 1961, vol. 1, p. 357 : le siège de Grenoble escompte plus de cent trente-trois mille effets contre cent cinquante-trois mille pour Saint-Etienne et plus du double pour Marseille. Le montant des effets escomptés par le siège grenoblois s’élève alors à quarante-six millions de francs.
ABdF, Rapport d’inspection de la Banque de France à Grenoble, année 1910 et LABASSE (J.), 1955, p. 45-46.
Sur le rôle des notaires stéphanois, voir par exemple VERNEY-CARRON (N.), 1999, p. 134.
Le recours aux services financiers du Crédit Foncier est avéré également chez Blin & Blin, à Elbeuf. En 1872, cette entreprise obtient un prêt de 300.000 francs remboursables en soixante ans. Voir DAUMAS (J.-C.), 1998, pp. 238-239.
ALLINNE (J.-P.), et POSTEL-VINAY (G.), 1988, pp. 209-212.
CHAGNY (R.), 1974, VERLEY (P.), pp. 115-116 et HOFFMAN (P. T.), POSTEL-VINAY (G.) et ROSENTHAL (J.-L.), 2004.
POSTEL-VINAY (G.), 1998, p. 116 : « On a sans doute de meilleures chances de pouvoir emprunter si on est, soi ou ses proches, déjà connu de son notaire comme épargnant ».
ADI, 3E20882, Vente devant Me Gonnon (Moirans ) le 21 octobre 1856.
Notaire à Voiron , sa ville natale, Jean-Victor Margot est le fils de Théodore-Edouard, un médecin. Il est né le 30 juillet 1832. Poursuivant ses études à Grenoble, il obtient une licence en droit avant de revenir à Voiron où il reprend l’étude notariale de Baptiste Martin, parti gérer la banque Rambeaud, propriété de sa belle-famille. À la fin de l’année 1859, il épouse Marie-Victoire-Edwige Allegret, héritière d’un riche négociant en toiles. On relève aussi les relations familiales étroites qui existent à Voiron entre milieux d’affaires et notaires. Au milieu du XIXe siècle, on signale l’existence d’un banquier grenoblois homonyme, proche des milieux républicains de la ville, membre du conseil d’administration du comptoir de la Banque de France à Grenoble, conseiller municipal et membre du conseil d’administration du restaurant sociétaire de Grenoble, mais nous n’avons pu déterminer avec exactitude s’il s’agissait d’un parent.
ADI, 3Q43/267, Mutation par décès du 18 juin 1891.
Fabricant de papiers, Louis-Claude Bruel est né à Rives le 18 mars 1833.
ADI, 3E29324, Complément de garantie devant Me Bally, à Voiron , le 30 janvier 1878. Le capital s’élève à 700.000 francs, soit 140 actions de 5.000 francs chacune, souscrites intégralement par sept investisseurs (outre ceux cités, il y a Joseph-Désiré Court, l’ancien patron de la papeterie, Louis Bruel et André Gabert). En 1877, Bruel obtient de ses actionnaires la réalisation d’un prêt de 250.000 francs.
Sur la Société Générale, voir BONIN (H.), 2006.
ABdF, Rapport d’inspection de la Banque de France à Grenoble, année 1900.
ACL, 62AH, Fiches de risques, et MORSEL (H.), 1998, pp. 22-29 et BOUVIER (J.), 1961., vol. 1, p. 162.