III-Des efforts dans la formation de la main d’œuvre.

Jusqu’aux années 1880, la formation professionnelle des tisseurs s’effectue le plus souvent à Lyon , soit sous la forme de contrats d’apprentissage réglementés dans le cadre des différentes institutions de la Fabrique lyonnaise, soit dans des cours privés et payants, soit enfin sur le tas. Dans les années 1860, les autorités municipales de Voiron envisagent de construire une école professionnelle, concurrente de celle de Grenoble, mais le projet avorte 3180 . Les premiers efforts réels remontent aux années 1870, bien que l’idée d’un enseignement professionnel soit antérieure. Le débat prend forme avec la rivalité franco-allemande et l’idée de « revanche », au lendemain de la guerre de 1870-1871. La défaite française s’expliquerait, selon les contemporains, par une insuffisance du système éducatif français. À l’échec militaire et politique, s’ajoute également la concurrence des industriels germaniques, et plus particulièrement des fabriques de soieries de Créfeld . Les fabricants et leurs façonniers comprennent donc précocement l’enjeu d’investir dans le capital humain 3181 pour conserver leur avance, à l’instar de leurs confrères nordistes 3182 .

Notes
3180.

REVERDY (N.), 2004, p. 39.

3181.

MARCHAND (O.) et THELOT (C.), 1997, p. 97.

3182.

DAUMAS (J.-C.), 2004, pp. 255-260.