La baisse du tarif des façons qui s’amorce dans les années 1870 et qui s’accélère dans les décennies suivantes, mobilise rapidement les ouvriers contre les baisses concomitantes des salaires, car traditionnellement, dans la Fabrique lyonnaise, les salaires et tarifs sont étroitement liés 3473 .
L’existence d’une nébuleuse rurale de petites et moyennes entreprises, associée à une féminisation accrue du procès industriel, ne favorisent nullement l’éclosion et l’essor d’un syndicalisme puissant dans l’industrie textile locale, sauf à Voiron 3474 . La mise en place de pratiques paternalistes ne garantit nullement la paix sociale dans les usines du Bas-Dauphiné 3475 .
Hormis le vaste mouvement de grève de l’année 1870, les ouvriers du textile du Bas-Dauphiné donnent effectivement l’image d’une main d’œuvre docile et peu revendicative, en comparaison des ombrageux canuts lyonnais ou des tisseurs viennois 3476 . Toutefois, cette image d’Epinal se fissure à partir de 1876. Ponctuellement, des grèves surgissent dans les usines. Puis pendant la décennie suivante, les arrêts de travail se font plus nombreux et plus rapprochés dans le temps.
Entre 1858 et 1910, cent cinquante-neuf grèves touchent l’industrie textile iséroise. Avec seulement 53% de grèves offensives, ce secteur industriel est le moins combatif en Isère, probablement en raison de la forte féminisation du tissage de soieries. Les ouvriers viennois se distinguent par leur caractère ombrageux par rapport aux tisseuses en soie du Bas-Dauphiné 3477 . Entre 1876 et 1899, on ne dénombre que dix grèves dans une usine appartenant à un fabricant de soieries, dont six pour la seule usine Permezel de Voiron entre 1890 et 1899. Mais l’esprit de contestation qui frappe cet établissement est antérieur à cette date et remonte à son ancien propriétaire, Florentin Poncet , qui avait déjà connu plusieurs mouvements de grève. Jusqu’en 1900, plus de 80% des conflits sociaux ont lieu dans des tissages à façon et concernent peu finalement les usines des fabricants de soieries 3478 . L’encadrement étroit des ouvrières dans leurs usines-pensionnats et leur soumission à une discipline stricte sous la vigilance de religieuses produisent les effets escomptés. Au contraire, le laxisme disciplinaire qui règne dans les tissages à façon jusqu’à la fin du siècle, ouvertement dénoncé par le Syndicat du Tissage mécanique, stimule les ouvrières à manifester leur mécontentement auprès de leurs patrons. Jusqu’aux années 1880, les conflits sociaux sont plutôt rares en Bas-Dauphiné, le plus souvent très localisés et limités dans le temps. L’essor du syndicalisme et du socialisme, ainsi que la dureté de la crise industrielle changent la donne. Au début du XXe siècle, les façonniers ont encore une certaine proximité quotidienne avec leurs ouvriers, surtout dans les petits tissages. Au contraire, dans les établissements appartenant à des fabricants-usiniers, les ouvrières ne connaissent pas et n’identifient pas leur patron qui « restait une figure lointaine » 3479 , un bourgeois lyonnais. Cette distance géographique et sociale accroît donc l’incompréhension entre les tisseuses et le patronat lyonnais. Cet élément est donc à prendre en compte dans l’essor des grèves dans les usines des fabricants de soieries et le calme relatif existant dans les tissages à façon au début du XXe siècle.
Plutôt que de voir ici la naissance d’une conscience de classe, les ouvriers réagissent à la crise industrielle qui frappe leurs patrons. Ceux-ci, soumis à la baisse des tarifs, décidée par leurs donneurs d’ordres lyonnais pour supporter la concurrence étrangère, répercutent à leur tour la baisse sur leur masse salariale, soit par une baisse de leur propre tarif de rémunération de la main d’œuvre, soit par des démontages de métiers à tisser. Ainsi, au début de l’année 1877, devant la forte diminution des commissions, Florentin Poncet , le principal façonnier voironnais, décide de réduire les salaires de son personnel, de cinquante centimes par jour pour les hommes, et de un ou deux centimes par mètre d’étoffe pour les ouvrières travaillant aux pièces. Grâce aux économies réalisées sur la masse salariale, Poncet espère maintenir son bilan en équilibre et obtenir davantage de commissions que ses confrères. Les ouvriers lancent un mot d’ordre de grève, mais le personnel féminin ne manifeste pas le même enthousiasme. Finalement, après cinq jours d’arrêt de travail, les grévistes rejoignent leurs ateliers 3480 . Les Pochoy adoptent une autre stratégie devant le ralentissement des affaires : ils préfèrent réduire la durée quotidienne de travail plutôt que de toucher immédiatement aux tarifs, d’autant que l’année précédente, une grève a frappé leur établissement à ce sujet. À partir de février 1877, la journée chez Pochoy débute à huit heures du matin au lieu de quatre heures, jusqu’à seize heures au lieu de vingt heures trente 3481 . À Jallieu , tant chez Clément que chez Perrégaux & Diederichs, on choisit l’attentisme. On évite de diminuer le tarif, mais Louis-Emile Perrégaux doit néanmoins se résoudre à réduire d’un quart la journée de travail 3482 .
En mars 1882, une première chambre syndicale des tisseuses et tisseurs en soie est fondée à Moirans , un bourg voisin de Voiron , en faveur des seuls ouvrières et ouvriers travaillant dans une des fabriques de Moirans, à l’instigation de Roger, communard notoire. La nouvelle institution, organisée par série de vingt adhérents, se présente comme un intermédiaire indispensable avec le patronat local dans la négociation salariale, à l’heure où le tarif des façons est revu à la baisse avec l’extension de la crise économique et la concurrence acharnée que se livrent les façonniers pour gagner des commandes. Il est prévu également dans ses statuts qu’elle indemnise les chômeurs et qu’elle « procure du travail à ses adhérents par voie de renseignements ». L’un des objectifs affichés est de rassembler des informations sur les différents employeurs de la région, tant sur les offres d’emplois possibles, que sur les pratiques patronales exercées dans les usines. Il est probable que cette nouvelle institution soit en contact avec la Chambre des tisseurs et tisseuses de Voiron 3483 . Puis, en décembre de la même année, est fondée une Chambre Syndicale ouvrière des tisseuses de Fures (Tullins ), dont les statuts s’inspirent fortement de ceux de Moirans. Une commission est chargée d’établir un tarif et de le faire appliquer dans les usines. Cette dernière chambre syndicale rassemble rapidement cent cinquante-six adhérents (car les hommes sont admis, malgré l’appellation du Syndicat) 3484 . Jusqu’aux années 1880, les façonniers pouvaient se prévaloir d’entretenir des relations privilégiées, quoique fondées sur la sujétion, avec les fabricants lyonnais. En négociant les tarifs avec les donneurs d’ordres lyonnais, ils apparaissent comme les défenseurs des intérêts de leurs ouvriers, car façonniers et ouvriers partagent un objectif commun : toucher le meilleur tarif possible. Mais la rivalité entre façonniers pour capter les commandes et la crise économique des années 1880, changent la donne. Désormais, les tarifs concédés par les fabricants lyonnais diminuent fortement. Les façonniers voironnais, qui se sont lourdement compromis dans ces pratiques déflationnistes, perdent toute crédibilité aux yeux de leurs ouvriers. Discrédités, faillis ou en difficulté, ils ne peuvent plus prétendre défendre les intérêts de leur personnel. La vague de grèves qui se succèdent vers 1883-1884, le prouve.
Avec la loi de 1884 qui autorise les syndicats, on assiste à l’élaboration de nouveaux rapports entre fabricants, façonniers et ouvriers. Par l’intermédiaire de syndicats, les ouvriers du Bas-Dauphiné tentent d’interférer dans les négociations entre fabricants et façonniers, voire peut-être à se substituer à ces derniers pour obtenir des fabricants un meilleur tarif, alors que les façonniers sont affaiblis par la crise et par leur sujétion aux fabricants. Autrement dit, ouvriers et syndicats veulent assurer la continuité des relations avec les fabricants, alors que les façonniers sont défaillants. En 1886, la Chambre syndicale des tisseurs et tisseuses de soieries de Voiron , fondée deux ans plus tôt, affiche huit cent cinquante-neuf adhérents, contre huit cent soixante-huit à sa fondation. Elle reste la principale force syndicale du Bas-Dauphiné textile, après la dissolution en juillet 1885 des chambres syndicales de Moirans (fusion avec Voiron) et de Fures (divergences entre les membres). La Chambre syndicale des ouvriers imprimeurs sur étoffes, fondée en 1880 ne compte plus que quarante-cinq adhérents contre plus du double à sa fondation 3485 . En 1895, ce dernier syndicat a repris de la vigueur avec quatre-vingt-trois membres. Au contraire, dans le tissage, l’activité syndicale a fortement décliné après la disparition de l’unique syndicat et son remplacement par deux syndicats distincts. La Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières du tissage mécanique voironnais, fondée en mars 1893, aligne à peine cent cinquante adhérents, alors que celle des gareurs et similaires de Voiron et de la région en compte cent quinze 3486 .
Signe du déclin de l’activité toilière à Voiron , le Syndicat des Tisseurs de Toiles, Linges de table et Similaires de Voiron ne compte plus que vingt-cinq adhérents vers 1907 contre trois fois plus en 1894 3487 . Mais déjà à cette époque, la faiblesse des effectifs syndiqués ne permet pas aux tisseurs de toiles de s’affirmer fortement devant les négociants et les industriels. Cet effacement tient sans doute à la faible organisation du mouvement ouvrier dans cette profession et à une faible tradition contestataire pendant le XIXe siècle, contrairement aux blanchisseurs qui semblent avoir été plus tumultueux sous l’Ancien Régime et dans la première moitié du XIXe siècle.
Une seconde phase d’activisme syndical s’ouvre à partir de 1900 3488 . D’éphémères syndicats sont créés en 1900, pour disparaître l’année suivante, à La Tour-du-Pin , avec près de quatre cents membres. En revanche, le Syndicat des ouvriers et ouvrières du tissage mécanique de Bourgoin et Jallieu , fondé en 1901, semble plus résistant, avec ses deux cent trente membres. Entre 1903 et 1906, dans chaque bourg industriel, on assiste à l’éclosion de syndicats textiles 3489 . Jusqu’en 1900, les conflits durent le plus souvent moins de cinq jours et frappent surtout Voiron , tandis que les campagnes du Bas-Dauphiné sont relativement épargnées 3490 . Depuis 1900 jusqu’à la déclaration de guerre, en 1914, les grèves touchent désormais davantage les usines des fabricants de soieries que celles des façonniers, et en particuliers les grandes usines-pensionnats, jadis si calmes 3491 . La plus grande proximité géographique, relationnelle et sociale des façonniers – parfois eux-mêmes anciens ouvriers ou employés – avec leur personnel garantit cette paix sociale. Habitant à proximité de leur usine, voire dans l’usine dans certains cas, et occupant parfois des fonctions électives, les façonniers connaissent souvent personnellement leurs tisseurs, qu’ils ont eux-mêmes embauchés en l’absence de Direction de Ressources Humaines 3492 .
Au début de février 1906, un mouvement de grève s’engage dans deux tissages voironnais, Vibert et Jourdan pour réclamer des augmentations salariales. Dans les jours qui suivent, il gagne l’usine Bouvard de Moirans . La Chambre syndicale du Tissage mécanique accepte temporairement que les salaires des deux tissages voironnais grévistes soient relevés. Mais l’équilibre est fragile. Dès la fin du mois, alors que les ouvrières ont repris le travail, une nouvelle grève des tisseuses démarre chez Ogier, à Voiron , suivie le 6 mars par celles du tissage Permezel . Rapidement, les grévistes entraînent dans leur sillon le personnel des autres tissages voironnais : en quelques jours, deux mille cinq cents ouvrières cessent le travail et manifestent quotidiennement dans les rues de la ville. Le 3 avril, aucun tissage ne fonctionne dans la ville. Le durcissement des positions dans chaque camp pousse les autorités à envoyer la troupe, au moins six cents soldats (dont des chasseurs alpins), pour contenir les débordements entre grévistes, « jaunes », directeurs et patrons. La grève se propageant à toutes les usines, des renforts de troupes arrivent dans la deuxième quinzaine du mois d’avril, ce qui porte le total des troupes à trois mille hommes (soit un soldat par gréviste !). Sans attendre l’enlisement du conflit, la Chambre syndicale du tissage mécanique, regroupant une quarantaine de patrons, décide le 24 avril une augmentation générale du tarif sur tous les articles. Après plus d’un mois de cessation de travail, les ouvrières ne rentrent que lentement dans les ateliers. Seul le tissage Blachot reprend son activité dans les jours qui suivent, la véritable reprise se faisant durant la première quinzaine du mois de mai, à quelques exceptions. Certains patrons et directeurs, comme Ruby et Ogier, affichent ouvertement leur opposition aux grévistes et préfèrent se tourner vers des ouvrières adhérant au nouveau Syndicat libre 3493 .
Au lendemain des terribles grèves des années 1905 et 1906, chaque camp fourbit ses armes, en s’organisant autour de syndicats. Une « spiritualité de combat » émerge alors chez les ouvrières chrétiennes, à l’écart du syndicalisme masculin 3494 . Du côté patronal, la Chambre syndicale voironnaise du Tissage mécanique de soieries parvient à rassembler en son sein quarante-sept industriels dans les locaux du Cercle du Commerce, sur le Cours Sénozan. En face, les ouvriers n’offrent pas un front aussi uni. Ils préfèrent, au gré des sensibilités et des soutiens, former plusieurs syndicats Le plus important est la section locale du Syndicat du Tissage de la région lyonnaise qui compte deux mille cinq cents adhérents, contre trois cent quatre-vingt-six adhérents pour le Syndicat indépendant des Ouvriers et Ouvrières en soieries de Voiron et des environs, et trois cent cinquante pour le jeune Syndicat libre des Ouvriers du Tissage mécanique de Voiron 3495 .
Devant l’intransigeance du patronat pendant les grèves qui assaillent le Bas-Dauphiné au début de l’année 1906, et l’attitude des syndicats révolutionnaires, en particulier à Voiron , des tisseuses décident d’organiser un syndicat libre féminin selon les principes édictés par le pape Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum quelques années plus tôt 3496 . Cécile Poncet, issue de la bourgeoisie grenobloise, horrifiée par la violence de ces grèves et la détermination des grévistes s’engage dans la fondation d’un syndicat libre afin de se démarquer de l’agitation et du mode d’action défendus par les syndicats révolutionnaires. Elle s’appuie sur Solange Merceron-Vicat, appartenant à la famille des célèbres cimentiers grenoblois et sur Melle Rochebillard, une Lyonnaise à l’origine des premiers syndicats chrétiens. La solution préconisée par Cécile Poncet ou Emile Guerry, se situe à l’intersection du syndicalisme proprement dit, du mutualisme et du patronage. « La grève est [alors] l’ultime recours » : les syndicats libres privilégient la voie du dialogue afin de préserver la paix sociale 3497 . Après les grèves de l’année 1906, il reste en Bas-Dauphiné deux mille neuf cent soixante-sept ouvriers syndiqués. Dans le Voironnais, on arrive à un taux de syndicalisation d’environ 25 à 30% 3498 . Le nombre de syndiqués est particulièrement élevé parmi les ouvriers de Voiron, encore marqués par les conflits du printemps, et à Montalieu-Vercieu, où les tisseuses s’inspirent de leurs époux tailleurs de pierres, habitués aux conflits. En revanche, le Bas-Dauphiné rural, notamment la région de La Tour-du-Pin , est à l’écart du mouvement 3499 .
Les syndicats libres emboîtent le pas à la CGT en 1907 pour réclamer la journée de huit heures, mais avec une certaine discrétion. Malgré des positions plus souples que le syndicalisme révolutionnaire, ils ne sont pas forcément bien accueillis par le patronat textile. Les Michal-Ladichère ne veulent aucun syndicat dans leurs usines de Saint-Geoire . Claude Ogier , un ancien fabricant devenu façonnier à Voiron , pousse au contraire à la bonne entente et à l’extension des syndicats libres, car leurs adhérentes affichent des positions plus modérées, moins contestataires 3500 .
FAURE (A.), 1986.
Voir l’exemple de Bielefeld dans DITT (K.), LONGONI (G. M.) et SCHOLLIERS (P.), 1997.
VAILLANT-GABET (S.), 2002. Chez les Seydoux, au contraire, le paternalisme patronal assure le calme dans les usines Seydoux pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1936, alors que le socialisme se développe fortement dans cette région.
LEON (P.), 1954b.
LEQUIN (Y.), 1967.
Voir la liste des grèves dans GAUTIER (A.), 1983, pp. 121-125.
DOWNS (L. L.), 2002, p. 182.
ADI, 166M1, Lettres ms du commissaire de police des 24 et 29 janvier 1877.
ADI, 166M1, Pétition ms des ouvriers de la maison Pochoy le 29 janvier 1876, lettre ms du commissaire de police adressée au Préfet de l’Isère le 18 février 1877.
ADI, 166M1, Lettre ms du sous-préfet adressée au Préfet de l’Isère le 2 mars 1877.
ADI, 162M8, Statistiques et enquête rédigées par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Marcellin le 24 octobre 1882, Chambre syndicale ouvrière des tisseuses et tisseurs de Moirans , Statuts, Grenoble, Imprimerie Rigaudin, 1882.
ADI, 167M2, Statuts imprimés de la Chambre syndicale, 1882, 16 p.
ADI, 167M1, Etat des syndicats existant au 1er janvier 1886.
ADI, 167M1, Etat des syndicats existant au 1er janvier 1895.
ACV, 7F6, Note ms du Président du Syndicat des Tisseurs de Toiles adressée au maire de Voiron le 31 janvier 1894 et état ms des syndicats professionnels existant au 31 décembre 1906 à Voiron.
La chronologie est identique chez les horlogers du Faucigny (en majorité des hommes). Voir JUDET (P.), 2004, p. 231.
ADI, 167M1, Liste imprimée des syndicats, sd [1901].
GAUTIER (A.), 1983, p. 126.
Voir le décompte des grèves dans GAUTIER (A.), 1983, pp. 181-184.
MOTTEZ (B.), 1966, p. 42, DAUMAS (J.-C.), 1993, pp. 236-237.
GAUTIER (A.), 1983, pp. 148-168.
CHABOT (J.), 2002.
ACV, 7F6, Etat ms des syndicats professionnels existant au 31 décembre 1906 à Voiron . Jonas estime le nombre d’adhérents aux Syndicats libres de l’Isère à seulement deux cent trente et une personnes en 1906, contre dix fois plus dans le Rhône et à près de 13.000 dans le Nord. Voir JONAS (R. A.), 1994, p. 32.
Voir à ce sujet, DURAND (J.-D.), 1992 et RATTO (M.) et GAUTIER (A.), 1983, pp. 18.
GUERRY (E.), 1921, RATTO (M.) et GAUTIER (A.), 1983, pp. 12 et sq et 68-70, BARBON (J.-L.) et MONNIER (E.), 1992, RATTO (M.) et GAUTIER (A.), 1996 et SAUBOLLE (J.-F.), 1998. Ces syndicats libres sont alors exclusivement féminins et catholiques.
Vers 1910-1914, le taux de syndicalisation, en France, est d’environ 15%, contre 30 à 40% en Grande-Bretagne. Voir KATZNELSON (I.) et ZOLBERG (A. R.), 1986, [compte-rendu par LEQUIN (Y.), AESC, 2, 1991, pp. 464-469].
ADI, 167M1, Etat imprimé des syndicats existant au 31 décembre 1906.
RATTO (M.) et GAUTIER (A.), 1983, pp. 39, 101-106, 111-112.