Participer à des cercles.

Parmi tous les lieux de sociabilité patronaux, le plus important est peut-être le cercle : il permet aux entrepreneurs de se retrouver, de se réunir et de confronter leurs opinions sur le contexte des affaires, mais aussi de « fréquenter agréablement [leurs] semblables » 3675 . Mais seuls les gros industriels en sont membres : aucun façonnier ayant moins de cent métiers à tisser n’en est membre. Les conditions d’entrée sont-elles trop sélectives ou élitistes ? Quels sont les lieux de sociabilité des petits façonniers ? Ces cercles sont autant de lieux de rencontre où s’élaborent des décisions collectives, des actions concertées, envers les fabricants lyonnais, les concurrents étrangers et les ouvriers 3676 .

Comme les hommes d’affaires lyonnais 3677 et stéphanois 3678 , les façonniers bas-dauphinois aiment se retrouver dans des cercles locaux. Mais aucun d’eux ne parvient à intégrer de prestigieux cercles lyonnais, comme le cercle du Divan, celui du Commerce ou de l’Union 3679 . En 1907, seuls Théophile II Diederichs , parmi tous les façonniers étudiés, figure dans l’annuaire du Tout Lyon  : depuis une dizaine d’années déjà, il a intégré le monde des fabricants, occupant notamment la présidence de l’Association de la Fabrique Lyonnaise. En outre, il réside une partie de l’année à Lyon, quai de l’Hôpital. Quelques années plus tard, le nom de son confrère Alexandre Pollaud-Dulian est porté dans cet annuaire (il a définitivement quitté le Bas-Dauphiné et réside tantôt à Lyon, rue de la Martinière, tantôt dans l’Ain dans un château). Mais aucun d’eux n’a intégré l’un des grands cercles ou clubs lyonnais (Divan, Commerce, Automobile-club et Jockey-club). En d’autres termes, si on se fréquente un peu, on ne se mélange pas pour autant 3680 . Après la Grande Guerre, la situation n’a pas changé.

La concentration d’entrepreneurs autour de la Morge et de la Fure 3681 favorise l’émergence de cercles patronaux fondés par les industriels des deux vallées. De même, la vieille tradition négociante de ville de Voiron explique sans doute le succès de son cercle. Comme l’affirme Maurice Agulhon,

‘« Dans une ville de province de médiocre importance, où normalement le café n’est qu’une auberge sordide et bruyante et où les rares hôtels particuliers ne reçoivent en leurs salons que des amis d’un royalisme immaculé, les bourgeois ont deux raisons convergentes de chercher à s’associer entre pour avoir un local intime, confortable et, si cela leur agrée, libéral ». ’

En outre, l’éloignement géographique de Lyon , et dans une moindre mesure de Grenoble, explique le besoin de se retrouver régulièrement sans avoir à parcourir de longues distances. C’est également un moyen de se tenir au courant sur l’activité d’une vallée industrielle : le cercle permet l’échange d’informations, une meilleure connaissance du milieu économique et culturel local, dans un lieu convivial, feutré, discret, en d’autres termes, un endroit propice à toutes sortes de combinaisons informelles, d’alliances, d’échanges de points de vue, bref un artisan de la « collectivisation » de la vie 3682 . Evidemment, on y parle affaires entre semblables : « Remarquez, dans ce coin, les gens de finance, le Crédit Lyonnais et la Banque de France, et le Comptoir d’Escompte et la banque Martin, oubliant tous les soirs la cote du matin ». Certains s’y assoupissent entre deux lectures, tandis que d’autres peuvent tranquillement faire leur correspondance comme le liquoriste Labbé ou le notaire Bally qui y ont leurs habitudes. On se donne volontiers en spectacle, par des manières, des mimiques, ses cris, sa toilette, son éloquence, son élégance, tel « Adrien Béridot , Cupidon ou l’Amour, les mollets ficelés à la mode du jour » ou son fils, « Léon Béridot qui figure sans cesse Faust ayant retrouvé l’éternelle jeunesse » ou « le Docteur Roget prodiguant son esprit ». Il faut se montrer régulièrement au cercle pour rassurer et éviter toutes sortes de commérages. Dans l’enceinte du cénacle, tout n’est que mise en scène où chacun doit composer son personnage, par quelques petites touches distinctives :

‘« Regarder sans trembler la superbe stature de celui qu’in croirait – si l’on croyait aux dieux – être ce Jupiter qui fait tonner les cieux, ou bien un Othello jaloux de Desdémone ! un Ivan le Terrible ! un masque de Gorgone ! Eh ! bien, non… C’est Coulon , qui descend, nous dit-on, des Maures d’autrefois, et doux comme un mouton… » 3683 . ’

Le cercle est un agent de proximité dans l’organisation des affaires des vallées industrielles. Certes, sa vocation semble être le délassement, la lecture et surtout le jeu, bien que les règlements tentent d’en limiter l’usage. Un tel lieu favorise la vie sociale des entrepreneurs de province, éloignés des centres urbains animés : on assiste à l’émergence d’une microsociété patronale, dont sont écartés les plus petits entrepreneurs. Pour se rencontrer et discuter entre petits façonniers, le plus simple reste encore, sans doute, l’auberge, le domicile, voire l’usine. Il est difficile de distinguer les appartenances confessionnelles ou politique des cercles locaux, à l’instar du très catholique Divan à Lyon . Bien qu’on y parle politique, rien ne prouve que ces cercles aient un rôle en Bas-Dauphiné. Certes, leurs membres appartiennent aux milieux conservateurs ou républicains modérés 3684 .

Cependant, cette pratique du cercle semble tardive, puisqu’elle ne se développe que dans la seconde moitié, voire à l’extrême fin, du siècle. Quant à l’activité réelle de ces sociétés d’hommes, nous l’ignorons. Celui de Voiron a incontestablement joué un rôle important, disposant de ses propres locaux sur la principale artère de la ville, le cours Sénozan. Ce n’est pas la première expérience voironnaise : déjà sous la Monarchie de Juillet, entre 1836 et 1839, une cinquantaine de négociants avait constitué un éphémère Cercle du Cours « pour la lecture des journaux et des brochures », qui se réunissait chez Jacquemet, un cafetier du Cours Sénozan 3685 . Une nouvelle tentative est faite en 1858 à l’instigation toujours d’un groupe de négociants 3686 .

Finalement, en 1863, le Cercle du Commerce Voironnais est créé par les élites économiques de la ville, sous la forme d’une société anonyme. Etabli sur la principale artère de la cité, il comprend un salon de lecture avec un bibliothécaire où l’on peut y lire Le Temps, Le Matin, La Nature, Le Petit Dauphinois ou le Froufrou, un salon de jeu pour le baccara, une salle de consommation (avec un limonadier gérant), une salle de billard, un restaurant et un jardin, pour une cotisation annuelle fixée à l’origine à cinquante francs par an. Par ses attributs, il se rapproche de ses prestigieux confrères de Lyon ou Paris . Il est administré par une commission de cinq membres élus pour un an, qui est, notamment, chargée de veiller au choix des abonnements aux journaux, livres... Pour être admis, il faut avoir au moins dix-sept ans et faire une demande écrite à transmettre au gérant qui, lui-même, la remet au Président qui « en opérera la transmission au Comité occulte » qui doit statuer sous huitaine. « Le simple renvoi de la lettre de demande équivaudra à la non-admission, qui devra rester secrète et dont aucun procès-verbal ne sera dressé ». Les étrangers aux communes de Voiron et Coublevie bénéficient d’une admission particulière. Le principe du parrainage, souvent en vigueur pour pénétrer dans les cercles, existe de façon indirecte, avec l’existence d’un comité de sélection. Contrairement à la grande ville, l’élitisme n’est guère facile à appliquer, tout au plus doit-on donner quelques gages de notabilité, de bonne morale. Tout « le dessus du gratin » de Voiron rejoint le Cercle en fin de journée 3687 .

Rapidement, la société anonyme du Cercle se dote de locaux spacieux et luxueux pour abriter ses actionnaires-adhérents. Il se compose d’un vaste salon, dont les murs sont recouverts de boiseries en chêne, doté d’une toute aussi imposante cheminée de marbre surplombée d’un bronze et d’une glace. Afin de composer une ambiance à la fois feutrée et discrète, « deux stores bien baissés empêchent, des voisins, les regards déplacés ». Quelques fauteuils et canapés parsèment la pièce principale où sont également disposées plusieurs tables servant à la lecture ou au jeu. Celui-ci a ses acharnés, comme Claude Ogier qui aime volontiers échanger quelques cartes au bridge avec les négociants Fière ou Denantes ou le docteur Rouvier. Rapidement, l’espace est noyé par la fumée des cigares 3688 . Comme la plupart des associations, à l’instar des sociétés de secours mutuels, « les discussions politiques et religieuses [y] sont interdites » 3689 . Toutefois, à la fin du XIXe siècle, le Cercle du Commerce Voironnais perd de son influence, à la fois avec le départ de nombreux industriels soumis aux aléas de la conjoncture (faillites, liquidations), et avec la création d’un nouveau cercle, le Cercle du Dauphiné, moins élitiste et davantage ouvert au monde de la boutique. Ses membres sont d’origine modeste : il n’est ainsi pas surprenant d’y retrouver des industriels comme Philippe Blachot et Pierre Mignot , ouvriers à leurs débuts. En revanche, les anciennes élites négociantes de la cité ou les grands patrons du papier le boudent.

Tableau 78-Les cercles patronaux du Bas-Dauphiné .
Dénomination
Lieu fondation
Cercle du Cours Voiron 1836
Cercles de Rives 3691 Rives 1847
Cercle de l’Industrie et du Commerce de Fures Tullins 1861
Cercle du Commerce Voironnais Voiron 1863
Cercle de Moirans Moirans 1867
Cercle de Vinay Vinay 1886
Cercle du Commerce d’Entre-deux-Guiers Entre-deux-Guiers 1887
Cercle du Progrès Pont-de-Beauvoisin 1894
Cercle du Dauphiné Voiron Vers 1897

Incontestablement, le Cercle du Commerce Voironnais est le plus important : tous les négociants et industriels y participent, signe de l’intérêt d’un tel lieu. Comme le dit la célèbre formule, « y être, c’est en être ». Les vieilles familles négociantes dont la fortune remonte au siècle précédent, côtoient ainsi les nouveaux riches ayant réussi dans l’industrie. Les banquiers (Abel Roget , Repellin, Joseph Landru , Toul , Joseph Rambeaud , Albert Martin), les négociants en toiles (Jules Bonnard, Victor Hulmière , Edouard Allegret, Régis Géry , Séraphin Tivollier , Frédéric Faige-Blanc , Edouard Jacquemet, César Perrier , Aristide Castelbon , Alexis Vial , Victor et Frédéric Denantes), les fabricants de papier (Guérimand, les Lafuma , Alexis Bertholet ), les fabricants de liqueurs (Francisque et Jules Arnaud, Claude Brun ) s’y retrouvent en compagnie des notaires locaux (Me Bally et Margot), des médecins, du percepteur et de quelques gros rentiers. Dix ans après sa fondation, il compte déjà quatre-vingt-sept membres, appartenant tous aux élites de la ville et des environs 3692 . À y regarder de plus près, il semble que cet établissement reprend les principes de son éphémère prédécesseur voironnais, tout en s’inspirant du Cercle de Rives , fondé en 1847, autour des Blanchet , des Kléber 3693 et d’Alphonse Gourju, et du Cercle de l’Industrie et du Commerce de Fures, constitué en 1861 par des hommes d’affaires de ce hameau industriel de Tullins , afin de se rencontrer autour de jeux de société, de bavarder, de lire, pour la somme de vingt-cinq francs par an. Cependant, les membres admis y sont en nombre restreint au moment de sa fondation, à peine quatorze membres, dont Laurent Baratin est le seul fabricant de soieries 3694 .

Chaque bourg industriel possède son cercle du commerce où se mêlent fortunes industrielles, professions libérales, diverses notabilités locales, à l’exception de Bourgoin et de La Tour-du-Pin . À Moirans , les façonniers (Bertaud, Bouvard, Genin et Martin) retrouvent les fabricants de papiers Barjon ou le fabricant de tuiles Joseph Debernardy, mais aussi les directeurs de leurs fabriques respectives, et quelques notables locaux comme le notaire, un géomètre, au sein du Cercle local. Mais ce dernier, créé en 1867, se trouve plus ou moins phagocyté par son puissant voisin voironnais 3695 . Au Grand Lemps, il rassemble peu d’industriels hormis Alphonse Couturier et son fils Joseph, et les distillateurs Dutruc 3696 , Roussillon et Gallet. Ces petits cercles rassemblent, à vrai dire, les notabilités locales.

À Bourgoin , il existe, certes, un cercle, mais il n’est fréquenté que par les notables proches de la magistrature (avoués, notaires, juges). Les industriels locaux ont de fortes attaches avec Lyon  où ils ont l’occasion naturellement de côtoyer d’autres entrepreneurs : les Brunet-Lecomte à travers la branche lyonnaise de la famille, sont bien introduits dans la haute société lyonnaise ; les cartonniers Voisin gèrent leurs affaires depuis Lyon comme les Pascal ; quant aux Diederichs et aux Perrégaux, l’étendue de leurs affaires et leurs relations familiales (Morin-Pons, Cambefort , Debar …), ne peuvent que les pousser à négliger un médiocre cercle local au profit d’une « meilleure » société. Faut-il en outre rappeler les mauvaises relations qu’entretiennent les Brunet-Lecomte et les Perrégaux en matière d’affaires après 1855 ? À La Tour du Pin, le problème est diamétralement opposé : les usines y sont de taille plus réduite qu’à Voiron ou même Bourgoin ; en outre, tous les façonniers du textile turripinois ont des origines proto-industrielles, ayant débuté leurs affaires en dispersant leurs métiers à tisser dans les campagnes environnantes, ils n’ont donc ni culture négociante, ni culture industrielle au sens où il n’y a pas de tradition négociante, ni élites publiques issues de la magistrature 3697 . Le meilleur endroit pour se retrouver reste donc l’auberge, le cabaret ou le café du village où l’on peut librement se livrer à des réunions informelles, notamment pour les entrepreneurs des campagnes. La visite amicale au confrère est un autre moyen pour connaître le marché, notamment en période de tensions. Mais ces cercles restent réservés aux façonniers les plus importants.

Notes
3675.

AGULHON (M.), 1977, p. 8.

3676.

FRIDENSON (P.), 1990, p. 426.

3677.

PINOL (J.-L.), 1991 et PELLISSIER (C.), 1996b.

3678.

VERNEY-CARRON (N.), 1999, pp. 392-397.

3679.

Le Tout Lyon annuaire, 1907 et 1923.

3680.

PELLISSIER (C.), 1996b, pp. 158 et sq.

3681.

BARTHELEMY (N.) et LAZIER (I.), 1986.

3682.

AGULHON (M.), 1977, p. 32-33, 51.

3683.

I.P.K. [auteur inconnu], De cinq à sept au Cercle du Commerce de Voiron (monologue), s.l., s.d. [1911-1912], p. 8, 10-11.

3684.

ACCAMPO (E.), 1989, p. 181. À Saint-Chamond, cent quarante-huit patrons, en majorité républicains conservateurs fondent en 1872 un Cercle du Commerce et de l’Industrie pour défendre l’Ordre.

3685.

BECCHIA (A.), 1991. Dans cette cité drapière, il y a l’apparition plus précoce de cercles, mieux structurés et plus solides. À Saint-Etienne, le premier cercle du commerce apparaît en 1804, puis un nouveau cercle est formé en 1821 selon VERNEY-CARRON (N.), 1999, pp. 392-393.

3686.

ADI, 96M2, Règlement du Cercle du Cours à Voiron , le 20 novembre 1836, Lettres ms du Préfet de l’Isère adressée au Ministre de l’Intérieur, le 13 décembre 1836, du Marie de Voiron adressée au Préfet de l’Isère, le 22 novembre 1836, de Frédéric Denantes adressée au Préfet de l’Isère, juillet 1843, du Maire de Voiron adressée au Préfet de l’Isère, le 19 juin 1858.

3687.

I.P.K. [auteur inconnu], De cinq à sept au Cercle du Commerce de Voiron (monologue), s.l., s.d. [1911-1912], p. 4-5, 8-9.

3688.

I.P.K. [auteur inconnu], De cinq à sept au Cercle du Commerce de Voiron (monologue), s.l., s.d. [1911-1912], p. 4-5, 8-9.

3689.

ADI, 96M3, Règlement imprimé du Cercle du Commerce Voironnais, sd [1863].

3690.

Les cercles de Beaurepaire, du Grand-Lemps , de Saint-Laurent-du-Pont et de La Cote-Saint-André ne peuvent pas être considérés comme des cercles d’industriels dans la mesure où les hommes d’affaires y sont largement minoritaires en nombre. À La Cote Saint-André, les seuls négociants appartiennent à la famille Rocher (liqueurs). Celui de Saint-Jean-de-Bournay est composé majoritairement de petits commerçants et d’artisans.

3691.

ADI, 96M2, Notes ms d’Alphonse Kléber , maire de Rives , 1847. Cercle où l’on retrouve Léonce et Victor Blanchet, Luc Court, Alphonse Gourju, Alexandre et Alphonse Kléber.

3692.

ADI, 96M3, Liste des membres fondateurs du Cercle du Commerce Voironnais, sd, [1863], lettre ms de Monin , adjoint au maire de Voiron adressée au Préfet de l’Isère, le 19 mars 1873.

3693.

DARNAUD (Carole),

3694.

ADI, 96M3, Règlement du Cercle de l’Industrie et du Commerce projeté à Fures et état nominatif des membres fondateurs, le 11 mai 1861 : parmi les autres fondateurs, il y a les banquiers Brun-Baronnat, les fabricants d’acier Victor Réveillet, Augustin et Joseph Tournier , les fabricants de papier Manecy, Courrier et Noble-Capitaine.

3695.

ADI, 96M3, Lettre ms du Maire de Moirans adressée au Sous-préfet de Saint-Marcellin , le 27 novembre 1872.

3696.

La maison Dutruc, spécialisée dans la fabrication de liqueurs, est probablement fondée par Romain-Lucien Dutruc en 1863 sous la raison Romain Dutruc & Grillat. Dutruc né à Grenoble le 21 juillet 1819. Sa distillerie se trouve au Grand-Lemps . Auguste-Romain Dutruc, né vers 1839 épouse Eugénie Thivollier en 1862. Il décède au printemps 1871, en laissant à ses trois fils mineurs une fortune atteignant près de 119.000 francs. Auguste Dutruc, son fils aîné, devient maire du Grand-Lemps, puis conseiller général à partir de 1901.

3697.

ADI, 96M3, Lettre ms du Sous-préfet de La Tour du Pin adressée au Préfet de l’Isère, le 27 décembre 1872.