1.1.3.2 Application numérique

La Figure 3 propose une application numérique du modèle précédent. Pour des raisons de représentation graphique, la variable K est supposée constante. Les spécifications utilisées sont :

Le maximum de M(n,T) en (n = 4, T = 26) est positif : M = 3,07. Pour un groupe représentant 4% de la population (N=100), et un transfert de 26, le régulateur peut augmenter son score de votes de 3,07%. Sont mis en œuvre une dépense de lobbying de K=1 et une taxe t de 27%. Le gain individuel g des membres du groupe d’intérêt est de 2,25.

Figure 3 : Optimisation électoraliste grâce à un groupe d’intérêt

Pour conclure, en présentant une vision positive (par opposition à normative) assez cynique de la réglementation, la théorie de la réglementation nous met en garde contre le poids que peuvent avoir les intérêts organisés dans les processus de réglementation ou de régulation. C’est une critique forte de la vision « naïve » de l’utilité sociale que peut produire la réglementation.

L’hypothèse d’une réglementation bienveillante ne peut pas être négligemment supposée. Pour autant, elle n’est pas à remplacer systématiquement par celle de Stigler. « Arguments that regulation enhances efficiency now must show what is "in it" for the political actors when they move in that direction » (p. 824 Peltzman 1993).

La théorie de la réglementation met l’accent sur les transferts entre les différentes parties prenantes occasionnés par la réglementation. Elle nous propose de s’intéresser à la distribution des rentes entre les groupes d’intérêt, et à discuter les fondements de chaque réglementation. C’est ce que nous souhaitons faire dans ce qui suit sur une défaillance supposée de la réglementation des transports collectifs urbains.