3.1.1.2 Efficience productive et commerciale : utilité d’une décomposition

Pour mesurer l’efficience, les inputs peuvent être rapportés directement à la consommation finale. C’est ce qui est fait dans la plupart des secteurs. Toutefois, dans les services (et singulièrement dans les transports), la décomposition de la chaîne input-offre-consommation en deux critères d’efficience (cf. Figure 25), efficience productive et efficience commerciale (consumption efficiency), peut sensiblement enrichir l’analyse.

En effet, la mesure globale de l’efficience est souvent difficile à interpréter, tant les causes de variation peuvent être d’origines variables et s’écarter du niveau d’effort du producteur. En particulier, les nombreux facteurs exogènes impactant uniquement la demande finale (cf. infra) vont modifier l’efficience ainsi mesurée.

La décomposition de l’efficience permet globalement de mieux identifier les liens de causalité. L’efficience productive représente la productivité sous son aspect le plus technologique : liaison input-offre. L’efficience commerciale s’apparente à la productivité dans la vente et l’utilisation des capacités offertes.

Figure 25 : Efficience et processus de production

Selon l’efficience questionnée, productive ou commerciale, l’influence de l’autorité organisatrice est d’intensité variable. Elle est assez nettement déterminante pour l’efficience commerciale. L’efficience commerciale est en effet contingente à certains choix politiques comme la tarification et la définition de l’offre, alors que l’efficience productive en est relativement indépendante. En outre, cette décomposition de l’efficience globale du processus de production correspond aussi à une distinction faite en termes de risques dans la plupart des contrats de délégation (cf. 2.2.1, p.85).

Nous classerons donc les critères de performance économique des transports collectifs urbains selon ces deux catégories : ceux qui relèvent de l’efficience dans la fourniture du service, et ceux qui considèrent l’efficience de la réponse aux demandes individuelles 194 . Cette séparation revient à prendre en compte la distinction entre les deux catégories d’output (offre ou consommation). La première catégorie rassemble des critères relativement standards en économie, alors que la seconde fait place à des problématiques plus spécifiques aux services, aux secteurs où l’adéquation entre offre et demande (i.e. la pertinence de l’offre) ne correspond pas à une problématique de stock. Nous proposons successivement une visualisation rapide de ce que signifie cette décomposition en pratique, puis un positionnement théorique amenant à préciser notre problématique.

Notes
194.

La demande sociale s’exprimant à travers les missions de service public