3.1.2 La mesure de l’efficience par les méthodes de frontière

Dans le secteur des transports collectifs, le nombre de kilomètres réalisés par agent roulant est un exemple typique de ratio de productivité. Mais il ne relie qu’un seul output et qu’un seul input, c’est un indicateur partiel de productivité. Or ce type de mesure ne tient pas compte des autres inputs et de la diversité des environnements auxquels font face les entreprises. Ce second point nous semble tout à fait primordial dans la mesure où les opérateurs de transport urbain français sont en monopole (temporaire) dans leur agglomération. Les réseaux ne sont pas, a priori, comparables si on ignore leurs différences exogènes (densité de population, contraintes naturelles…), mais aussi endogènes (niveau de service public, extension vers la périphérie, prix, infrastructures…). Ces facteurs agissent de manière significative sur la productivité apparente. Et si les ratios partiels de productivité ont l’avantage d’être faciles à interpréter, ils paraissent aussi très fragiles, voire insuffisants.

Comme nous l’avons montré page 144, la comparaison des opérateurs à partir des ratios partiels risque de conduire les acteurs à des approximations. L’objectif de cette sous-section 3.1.2 est de montrer l’apport des techniques de frontière dans la mesure de la productivité des opérateurs de transport urbain. Ce sont des outils plus résistants aux critiques précédentes, mais aussi plus complexes.

Nous présenterons dans un premier temps les fondements des méthodes de frontière (3.1.2.1), avant d’aborder plus avant les modèles de frontière paramétrique (3.1.2.2), qui nous semblent les mieux à même de répondre à notre problématique (la mesure de l’efficience des exploitants induite par les modes de gouvernance).