Annexe 7. Modèle de Williamson (1983)

Actifs spécifiques et arrangements contractuels efficaces

Williamson (1983) considèrent deux technologies alternatives permettant de produire le même bien. La technologie T 1 est une technologie générale, moins efficace que la technologie T 2 . Mais la technologie T 2 nécessite un investissement initial dans des actifs non redéployables.

Le modèle comporte deux périodes. En première période, l’acheteur passe commande au vendeur. En seconde période, il confirme ou annule sa commande selon la demande finale qui lui est effectivement adressée. Les coûts de production lorsque la commande est confirmée sont respectivement v 1 et v 2 , sachant que l’investissement d’un montant k a du être réalisé en première période pour pourvoir utiliser la technologie T 2 . Les coûts de production sont tels que :

L’acheteur répercute la demande finale en seconde période, qu’il exprime au producteur sous forme de disposition à payer. Bien entendu, la production ne va être réalisée que si cette disposition à payer dépasse le coût marginal v 1 ou v 2 .

Cette disposition à payer est supposée uniformément distribuée sur [0,1]. La probabilité que la production soit réalisée avec T 1 est donc 1 - v 1 , 1 - v 2 avec T 2 . Par ailleurs, le profit (joint) moyen en cas de production est (1- v 1 )/2 avec T 1 , et (1- v 2 )/2 -k avec T 2 . L’espérance de profit joint est donc respectivement :

La technologie T 2 est plus efficace, ce que nous supposons, la condition suivante est donc satisfaite :

Williamson (1983) propose d’étudier trois dispositifs contractuels alternatifs dans le cadre du modèle précédent :

Le contrat I est accepté par le vendeur si p I v 2 . L’offre la plus faible obtenue par les enchères sera p I = v 2 , à laquelle il faut ajouter l’investissement k. Ce contrat est efficace puisqu’il permet de sélectionner la technologie T 2 , mais il n’est possible que si les actifs sont facilement identifiables et séparables.

Dans le contrat II, l’acheteur va se tourner vers des producteurs qui ont choisis la technologie T 2 si p II v 1 . Ces producteurs demanderont un prix incluant une prime de risque, puisqu’ils n’accepterons ex ante le contrat que jusqu’au seuil où :

Dans le cas où h = k, p III = v 2 + k, ce qui est la solution efficace comme dans le contrat I. Ce contrat III est plus ouvert que le contrat I, car il ne nécessite pas une séparation des actifs. Il est supérieur au contrat II. Ce contrat III est cependant problématique si h < k, car l’écart signifie que le producteur va exiger une prime de risque comme dans le contrat II. Cet otage permet tout de même de réajuster les incitations et atteste de la crédibilité des engagements de chacun. Les parties peuvent recourir à ce type de gouvernance dans le but d’équilibrer les risques, puisque chacun investit dans les actifs spécifiques à la relation.

Le contrat III permet de conserver l’autonomie des entités, et de dépasser le problème de la séparabilité des actifs spécifiques. Le contrat I est plus proche de l’intégration verticale, et engendre des coût de contractualisation plus réduits. Le contrat II est, pour sa part, préférable lorsque k = 0. Si k > 0, il conduit au paiement d’un prime de risque qui n’est pas nécessaire dans les contrats I et III.