Emanuelsson (2001) affirme qu’un des dilemmes qui se pour résoudre le problème des NEE’s dans l’école a à voir avec la perspective selon laquelle on envisage la difficulté, en utilisant pour ceci deux modèles d’analyse, le catégoriel et le relationnel, comme il s’exprime dans le tableau suivante, ce qui détermine les points de focalisation de l’appui [soutien, support].
Items d’analyse | Perspective categorielle | Perspective relationnelle |
Ontologie des besoins spéciaux | Les besoins spéciaux se réfèrent aux caractéristiques actuelles des individus. | Les besoins spéciaux sont des constructs sociaux |
Abordage de la différence | En différenciant et en catégorisant | En unifiant |
Type de réponse | Réponse spéciale | Réponse intégrée:inclusive |
Compréhension de la compétence éducative spéciale. | Appui supérieur directement lié aux difficultés diagnostiquées entre les étudiants | Appui supérieur pour incorporer la différenciation dans le curriculum. |
Raisons pour les besoins éducatifs spéciaux | Étudiants avec difficultés. Les difficultés sont innées ou sont de la responsabilité de l’individu. | Étudiants en difficultés Les difficultés résultent de différents phénomènes des contextes et des processus éducationnels. |
Dans une perspective catégorielle, l’individu est responsable et responsabilisé par les difficultés qu’il présente, n’étant pas facile de se libérer d’elles, déjà qu’il est identifié avec elles, pour ceci Emanuelsson emploie l’expression «étudiants avec difficultés»; dans une perspective relationnelle, la difficulté est un construct social, le besoin éducatif étant aussi un résultat des phénomènes et des contextes éducationnels, d’où l’expression « étudiants en difficultés».
Opter pour une perspective pour une autre fait toute la différence, car avec la première on privilégie l’individu pour atténuer ou éliminer la difficulté tandis qu’avec la seconde on privilégie principalement les contextes et les processus déclencheurs de la situation. En considérant le phénomène éducatif : dans le premier cas nos avons le processus éducatif centré sur l’élève, responsable de son problème et de sa résolution ; dans le second le centre va être dévié vers le curriculum, la classe, l’enseignement régulier [ordinaire] et ses méthodes, processus, conditions et ressources d’enseignement/apprentissage, co-responsabilisant tous les intervenants.
Les longues décennies (ou siècles) de la première perspective rende difficile le changement et conditionnent l’audace de voir la réalité avec d’autres lentilles, lentilles qui co-responsabilisent chacun dans la réussite de l’autre.
L’éducation inclusive et le professeur d’appui éducatif entrent dans la perspective relationnelle, cependant le chemin pour arriver là-bas est encore long.
Tableau adapté de Emanuelsson (2001: 135).