(vi) Tutorat des élèves.

En nous reportant à Vygotsky et à toute son œuvre, nous pouvons dire qu’une stratégie importante à implémenter dans l’école sera celle du tutorat des élèves, ou soit, un élève peut disposer d’un autre élève, plus vieux ou non, qui puisse l’accompagner et l’orienter dans les apprentissages et dans la composante socio-éducative. Cette stratégie a été expérimentée avec succès (Sanches, 1996) dans l’enseignement de base, tant pour ceux appelés «tuteurs» que pour les dénommés «tutorés».

Les élèves en situation de déficience et ceux qui ont des problèmes dans leur processus d’apprentissage ont leurs vies marquées par la présence d’adultes: professeurs spécialisés, psychologues, médecins, etc. Il est nécessaire de créer des occasions pour ces élèves afin qu’ils puissent profiter de la présence, de la coopération et des apprentissages avec d’autres élèves, en l’absence de l’adulte. Ainsi surgit l’idée de l’ «élève tuteur» avec responsabilité pour les apprentissages de son tutoré, en ne se limitant pas à être un intermédiaire entre le professeur et l’élève. Le tuteur a comme fonctions de réfléchir sur la manière d’enseigner et d’apprendre et de l’adapter à son tutoré, en proposant des activités qui permettent l’acquisition de connaissances. Ce travail ne leur confère pas d’«autorité» sur ses pairs. Le tuteur est aussi en situation d’apprendre, dès lors que les modalités de travail doivent être discutées avec l’équipe de travail, avant d’être implémentées (Galerin, Guillot & Boyer, 2003).

Améliorer les pratiques éducatives pour tous les élèves est le grand objectif de l’éducation inclusive pour laquelle il est nécessaire de provoquer une véritable «culture de la collaboration» (Sanchez, 2003) de centrer l’activité scolaire sur la résolution d problèmes, inciter la réflexion des professeurs sur leurs propres pratiques et sur l’apprentissage à travers l’expérimentation. En citant Ainscow (1999), la même auteure affirme qu’améliorer les pratiques éducatives pour tous les élèves oblige à:

créer des conditions de soutien qui rendent possible l’innovation.

La dynamique de l’éducation inclusive, basée sur la révolution des mentalités, pour que tous et chacun aient les chances de réussir, ne peut arrêter. La diversité est une richesse et chacun a le droit d’être différent et de vivre avec les autres et avec sa différence, en respectant aussi les droits des autres. La discrimination négative ou positive est toujours un facteur d’exclusion, de marginalisation, appauvrissant la condition humaine.