Il s’avère opportun de développer ici quelques aspects au sujet des fonctions qui sont attribuées aux enseignants de soutien, en Italie, étant donné que l’Italie est un pays qui, dans les années soixante-dix, a adhéré à l’intégration, comme le Portugal. Ces deux pays ont présentés des ressemblances quant au processus quoique le cas de l’Italie ait été plus radical.
Selon Villanella 103 (2003), l’enseignat de soutien est, en Italie, le professionnel dont la fonction est de « coordonner et de faciliter les processus d’intégration et la pédagogie, en s’occupant également des interactions socio-affectives entre l’élève handicapé et les autres, ainsi que du réseau des collaborations entre adultes» (p.77). Les fonctions suivantes sont attribuées à l’enseignant de soutien :
Selon la même auteure, dans les cas difficiles comme celui qu’elle rapporte à propos d’une jeune femme de vingt-trois ans, porteuse de trisomie vingt-et-un, il est important qu’il existe une grande flexibilité de dispositifs d’enseignement sous trois points essentiels : l’individualisation du curriculum, des processus et des critères d’évaluation ainsi que l’organisation des rôles entre les différents professionnels. L’individualisation du curriculum va plus loin qu’une simple adaptation au curriculum de la classe. Son projet éducatif a comme point de départ ses aptitudes, ses centres d’intérêt et les problèmes à dépasser pour faciliter son insertion sociale et la classe dont elle fait partie, en obligeant à ce que le projet de classe soit lui aussi conçu et réalisé en tenant compte de tous les élèves de la classe et de sa diversité. Les situations d’apprentissage définies misent sur un partage d’expériences entre tous les élèves, ce qui devient possible grâce au choix et/ou à l’adaptation des activités prévues pour tous les élèves et qui devront coïncider le plus possible avec le plan des thématiques travaillées, avec les sujets de réflexion et avec les supports d’apprentissage. L’évaluation des apprentissages sociaux et cognitifs est faite par rapport aux gains obtenus, en tenant compte du point de départ et non pas de la différence existante par rapport aux autres. La répartition des rôles entre les professionnels a plus à voir avec la résolution du problème et avec les tâches attribuées à chacun qu’avec la position professionnelle dans l’établissement.
L’enseignant de soutien est responsable des projets éducatifs personnalisés, quant à la réflexion pédagogique, à la responsabilité à l’égard de l’élève et envers son évaluation, mais la nécessité de les concevoir en union avec le planning des activités pour les autres élèves exige une collaboration avec les enseignants titulaires des classes. La politique éducative de l’école, ayant comme choix l’éducation inclusive de ces élèves, oblige à une participation des enseignants de soutien à l’organisation générale des activités.
Le cas de l’Espagne (Murcia)
Selon Arnaiz et Castejón (2001), la Loi de l’organisation du système éducatif (LOGSE, 1990), en Espagne, prenait en ligne de compte la diversité des élèves, encourageant ainsi l’intégration de tous les enfants et rendant les écoles responsables vis-à-vis d’une éducation adéquate. En conséquence, le rôle des enseignants de soutien s’est clarifié et visait un modèle de curriculum et une philosophie inclusive où le travail réalisé ne se limitait pas à aider les élèves reconnus à besoins éducatifs spéciaux, mais où l’enseignant de soutien était incité à aider toute la classe et l’enseignant de classe. Ses fonctions se définissaient de la façon suivante :
Selon ces auteurs, après dix ans, la LOGSE n’a pas obtenu les effets qu’elle-même préconisait, vu que les écoles ne se jugent pas complètement responsables quant à fournir une réponse à la diversité, surtout en enseignement secondaire 104 . Il existe un sous-système dans les écoles régulières difficile de briser. Les attitudes et les styles pédagogiques de beaucoup d’enseignants de classe et d’enseignants de soutien continuent à maintenir le modèle de déficience à la place du modèle de curriculum. De ce fait, les enseignants de soutien sont en train de se rendre compte de combien leur rôle est limité et, en conséquence, ils luttent pour changer.
Les écoles de Murcia possèdent une équipe, formée par des psychologues, des éducateurs, des thérapeutes du langage et des assistantes sociales, qui conseille et aide les étudiants qui demandent leurs services. Tenant compte de ce que l’école peut offrir, des droits des élèves et de la situation des familles, ces équipes recueillent et analysent les données, elles évaluent le processus d’enseignement et d’apprentissage pour déterminer les besoins éducatifs des élèves à problèmes au niveau de leur développement personnel et/ou académique et elles aident à identifier et à formuler les décisions pour faciliter, chez les élèves, le développement de leurs compétences. Selon les informations officielles, le ratio correspond à onze ou douze élèves reconnus avec besoins éducatifs spéciaux par enseignant de soutien (la recherche réalisée par ces auteurs a fourni un ratio de vingt élèves).
Villanella est, elle-même, enseignante de soutien.
Enseignement secondaire (12-14 ans).