La dynamique débutée dans les années soixante va connaître, entre nous, son apogée dans les années soixante-dix, années de grandes conquêtes dans le domaine social et éducatif. Le tableau suivant essaye d’en faire une synthèse.
Années | Terminologie adoptée | Concepts dominants |
Conceptions pédagogiques dominantes |
Contexte social, politique et éducatif | Profils et objectifs de formation | Institut de formation |
Années 70 | -Enseignants d’enfants/ jeunes handicapés (handicapés visuels, auditifs, moteurs) -Enseignants de l’enseignement spécial |
-Désinstitutionalisation (sortie des institutions) -Intégration à l’école régulière -Normalisation -action centrée sur l’élève -Approche éducative compensatoire du handicap de l’élève |
-Pédagogie -Sciences de l’éducation -Psychologie génétique -Psychologie sociale -Dynamique de groupe -Etude de cas -Drame éducatif -Expression libre -Perspective constructiviste |
-Années de la révolution portugaise pour le changement de Régime -Ouverture à toutes les innovations -Démocratie/ démocratisation de l’enseignement (Teodoro, 2001) |
-Profil prédéfini en accord avec le handicap, comme précédemment, mais ayant comme but principal l’intégration à l’école normale |
-Direction générale e l’enseignement de base -Direction générale de l’enseignement secondaire |
Les années soixante-dix ainsi que le nouveau climat social, politique et éducatif, marquent, avec leur entrée à l’école normale, un point de virage considérable dans la vie des élèves en situation d’handicap. Le mouvement d’intégration n’a pu être arrêté. Il a commencé au début des années soixante-dix et en 1978/ 79, il y avait 67 enseignants de soutien itinérant 122 ; en 2002/ 2003, ce nombre s’élevait à 7211 123 .
La nouvelle désignation d’ « enseignants de l’enseignement spécial » apporte une tentative de déplacer l’accent mis sur l’handicap individuel vers une approche du problème plus liée à une perspective d’introduction dans le système général d’enseignement et vis-à-vis des soucis propres à tous les enfants/jeunes, quoique, dans ce cas, l’enseignement soit spécial, différent. Les soucis de l’enseignant de l’enseignement spécial retombent sur l’enseignement lui-même et ils se centralisent sur l’anomalie de l’élève, dans le sens de sa normalisation, à travers la compensation exercée par l’enseignant de l’enseignement spécial, durant la période de cours de l’élève, normalement en dehors de la salle de classe, mais aussi à l’intérieur, dans un petit coin, éloigné du reste du groupe. La catégorisation est établie d’après le handicap et obéit à des critères médicaux, cependant les élèves handicapés se trouvent dans la salle, avec leurs semblables et le professeur d’enseignement régulier 124 .
C’est un fait que, bien que l’élève en cause soit dans la salle de classe avec les autres et que l’enseignant de l’enseignement spécial y aille de temps en temps : une ou deux fois par semaine, tous les quinze jours ou bien tous les mois, selon le cas, l’arrivée du professeur de l’enseignement spécial est « célébrée » et immédiatement canalisée vers l’élève en cause, ce qui veut dire, l’enseignant de l’élève X, qui est handicapé, est arrivé. Tout n’était pas mauvais dans ce contexte, étant donné que, parfois, c’était le seul moment où cet élève bénéficiait d’une attention privilégiée: il pouvait ainsi accéder à des activités et à des matériels interdits aux autres. Ceci, bien sûr, provoquait une certaine « jalousie » de la part des collègues et aboutissait, à longue échéance, à une plus grande discrimination.
Les classes spéciales sont anéanties et certaines d’entre elles se transforment en salles de soutien, ce qui va encourager le dialogue entre l’enseignement régulier et l’enseignement spécial. Toutefois, on continue à retirer les élèves de la salle de classe pour qu’ils aillent travailler avec l’enseignant de l’enseignement spécial.
Tant que les ressources humaines disponibles, spécialisées ou non, le permettaient, les enseignants de l’enseignement spécial étaient assemblés en équipes de Département (Equipes de l’enseignement spécial), détachés pour les inclure et soutenaient, en régime itinérant et individuellement au début, puis après par de petits groupes, les élèves dans les diverses écoles de l’enseignement régulier.
Soutien fourni par les professeurs aux élèves en situation d’handicap, intégrés dans les classes régulières (Costa, 1981).
Données recueillies à partir du compte-rendu de l’Observatoire des soutiens Educatifs.
Les élèves sortent des écoles spéciales ou des familles et ils vont faire partie de la classe ordinaire.