3.1. Instrument de recueil des données

Pour aller à la rencontre des enseignants de soutien éducatif, nous avons opté pour une enquête par questionnaire en tant qu’instrument de recherche, en sachant que, comme le dit Ghiglione et Matalon (1992: 110-111),

‘Un questionnaire, par définition, est un instrument rigoureusement standardisé, tant dans le texte des questions que dans leur ordre. Dans le sens de garantir la comparabilité des réponses de tous les individus, il est absolument indispensable que chaque question soit posée à chaque personne sous la même forme, sans adaptations ni explications supplémentaires du fait de l’initiative de l’enquêteur. ’

Ce ne fut pas tâche facile que de décider pour l’instrument de recherche à adopter, car chacun présente ses avantages et ses inconvénients qui sont à considérer. Nous avions pensé à une approche ethnographique, ce qui au départ était tout à fait à notre convenance, mais nous avons renoncé parce que nous ambitionnions d’avoir une image plus globale de cette population. Nous sommes très habituée à converser et à travailler individuellement ou en petits groupes avec ces professionnels et nous souhaitions recueillir la représentativité des images parcellaires. Sans doute pour ceci avons-nous opté pour un instrument qui nous donne accès à un plus grand nombre d’individus, dans ce cas ce fut le questionnaire.

Nous avons commencé le processus par une phase exploratoire durant laquelle nous avons conduit des entretiens informels, avec 6 enseignants de soutien éducatif afin de nous situer dans le type de préoccupations, de difficultés, de craintes et de motivations, relativement à leur travail, dans les écoles avec les élèves. Nous avons été attentive aux réponses, au type de langage utilisé ainsi qu’à la façon de se positionner face aux questions qui leur sont posées et aux défis qu’ils affrontent chaque jour. En même temps, en situation de conduite de formation, à partir de petites enquêtes, nous avons introduit ces mêmes questions et fait l’essai du petit texte que nous voulions introduire dans le questionnaire : « Que faire avec Miguel ? »

La première version fut présentée et après débatue avec un groupe de chercheurs qui font partie de l’unité de recherche de l’université Lusófona, à laquelle nous appartenons, en session ouverte. À partir des recommandations et les modifications notées, nous avons fait une seconde version qui, cette fois, a été testée sur le terrain avec un échantillon-test, un groupe d’enseignants de soutien éducatif qui ne faisait pas partie de la population cible. En annexe au questionnaire, fut remise une feuille où les questions en relation à la structure, la présentation et le langage utilisé furent transcrites, et nous avions demandé aux répondants de faire les commentaires qu’ils jugeaient opportuns relativement à l’adéquation du questionnaire à la population cible, en termes de forme et de fond.

Avec la prise de toutes ces considérations, nous avons rédigé l’ultime version qui peut être visualisée en Annexe 1.

Le questionnaire est structuré en cinq grandes thématiques : l’identification et la formation en éducation spéciale qui servent à caractériser ces enseignants, car on sait très peuà leur propos ; les pratiques éducatives vont aider à caractériser le travail développé dans et en dehors de la salle de classe ; le recueil des représentations du concept d’élève inclus et enfin la présentation d’un cas concret d’un élève, Que faire avec Miguel ? sur lequel les enseignants devraient se prononcer et expliciter les propositions d’action pour résoudre le problème qui leur était posé, va permettre le recueil du discours de ces enseignants, par le biais d’une simulation d’action sans gênes ni conditions au départ. Avec tout ce processus, nous pouvons confronter ce que les enseignants de soutien éducatif pensent à partir de ce qu’ils disent qu’ils font ou aimeraient faire.

Comme il est visible par ce qui a été dit, le questionnaire est constitué par des questions ouvertes et par des questions fermées avec l’idée que quelques réponses puissent compléter les autres, par l’accroissement et la diversité de l’information que nous allons recueillir par le biais de différents types de questions.

Nous avons remis 648 questionnaires et nous en avons recueilli 343. Cela nous donne un taux de retour de 53%.