L’opération Rinkaifukutoshin fait partie d’une série d’opérations urbaines conçues dans les années 1980 sur le littoral de la baie de Tôkyô 34 . Ces opérations prennent la forme de mégaprojets urbains (sur plusieurs centaines d’hectares) présentés comme des solutions aux problèmes auxquels était confrontée la mégapole.
La libération des (très) vastes parcelles industrielles sur des terre-pleins situés à proximité des centres villes en fait des lieux privilégiés pour de grands aménagements. Une possibilité que seules les vastes friches des terre-pleins des ports étaient en mesure d’offrir.
Pour Tôkyô il s’agit alors de déconcentrer les fonctions d’affaires du Toshin pour limiter la congestion des centres villes et la faible qualité de la vie urbaine, conséquence de l’évidement démographique du centre. Dans les faits, ils s’agit surtout de la création de zones d’affaires aux immeubles de bureaux ultramodernes visant à accroître l’offre foncière dans la capitale et de la doter d’équipements lui permettant de faire jeu égal avec les autres métropoles internationales. Le contexte d’inflation des prix du terrain puis de la Bulle s’y prête, comme la politique nationale d’activation du secteur privé, le minkatsu 民活 (pour minkan katsudô民間活動) du premier ministre Nakasone Yasuhiro中曽根康弘.
Cette politique se traduit par la mise en place du concept de sous-centres urbains, les fukutoshin 副都心, dont le septièmeRinkaifukutoshin sur le front de mer (rinkai 臨海), est certainement l’un des plus ambitieux. Il initie l’incursion de la centralité urbaine sur les terre-pleins du port, jusque là en marge de l’urbanité. Il est en cela un élément fondateur d’une rénovation profonde de ces espaces gagnés sur la mer, par une opération présentée par ses concepteurs comme le point de mire de la refonte des villes elles-mêmes.
Voir Minato Mirai 21 et Makuhari Shintoshin, annexe III p. 225 et infra Partie II chapitre 3e.