2. Une mise à niveau technique et « urbaine »

À travers cette politique de grands chantiers urbains, il s’agit aussi de créer une lisibilité valorisante pour la ville de Tôkyô et de la doter en infrastructures internationales : centres de congrès, d’exposition, grands hôtels, téléport, etc.

Le concept « My Town Tôkyô » développé par Suzuki, est aussi l’occasion de proposer des modèles de villes « agréables à vivre » 36 définissant les nouveaux standards. Cela se traduit par une modernisation du bâti et des politiques visant à sécuriser les quartiers face au risque de séisme (bosai machizukuri防災街づくり), qui sont aussi des formes de gentrification des vieux quartiers de la ceinture des mokuzô apâto (Cibla, 2000).

Le thème du septième sous-centre urbain, celui du front de mer, est la ville du futur et de l’internationalisation. Cela correspond aux besoins de la globalisation de la ville : mise à niveau des infrastructures de Tôkyô dans le cadre d’une lisibilité internationale. C’est le plus vaste de tous les autres : plus d’une fois et demi la surface de Shinjuku, prêt de trois fois celle du Toshin (156 hectares pour le périmètre définie par le TMG).

Il s’agit enfin, et cela est particulièrement le cas pour toutes les opérations sur terre-plein de la baie de Tôkyô, de construire ni plus ni moins le modèle japonais de « la ville du XXIe siècle ». Dans les noms des projets et dans les toponymes choisis, le chiffre vingt et un (pour XXIe siècle) et le terme mirai未来, le futur, sont systématiquement utilisés dans toutes ces opérations 37 . Le choix préférentiel des terre-pleins pour ces projets permet de croire à cette option : terrains vierges et sans passé, ils sont les lieux idéaux pour construire ces « villes du futur ».

Notes
36.

C’est le slogan de toutes les publications du TMG de la mandature Suzuki.

37.

Voir en particulier nijû seiki no âbanfurontia wo mezashite jôhôka miraitoshi kôsô世紀のアーバンフロンティアをめざして情報化未来都市構想 (Conception de la ville du futur au sein de la société de l’information, pour atteindre la frontière urbaine du XXIe siècle), Tôkyô, Keibun, 1989, 314 p.