La question de l’aménagement du Rinkaifukutoshin est au centre des élections du gouverneur de Tôkyô en 1995. L’enjeu principal a pour objet l’organisation de l’exposition Tôkyô Frontier. C’est le candidat indépendant, Aoshima Yukio, qui remporte les élections en promettant d’annuler la manifestation qu’il considère trop coûteuse et inutile vu l’état d’avancement du RFT.
Il tient sa promesse quelques mois après son élection. C’est symboliquement la fin du projet Rinkaifukutoshin tel qu’il avait été conçu pendant la bulle spéculative par l’administration Suzuki.
Les caciques du Jimintô qui ont perdu la mairie de Tôkyô et les fonctionnaires du Tochô contrariés par l’abandon de Tôkyô Frontier, ne se privent pas de critiques contre Aoshima et son manque de professionnalisme. Ce dernier ayant refusé les soutiens des partis de gauche au sein de l’assemblée du TMG 54 , en particulier du groupe communiste, se retrouve seul contre la technostructure et sans soutien politique. Il met néanmoins en place une commission chargée de réorienter l’opération et « rendre le contrôle de l’aménagement aux citoyens ». Cela aboutit essentiellement au choix d’un nouveau nom pour l’opération à la suite d’une consultation auprès des habitants de Tôkyô. Le Rinkaifukutoshin est renommé « Rainbow Town ».
Au delà du toponyme, l’aménagement d’un sous-centre d’affaires sur la zone 13 est de facto abandonné. Le Rinkaifukutoshin n’est pas un sous-centre, le téléport du Telecom Center est un bâtiment isolé dans un coin de la zone et n’a en rien favorisé l’implantation d’activités basées sur les NTIC. Il est d’ailleurs resté longtemps sous occupé comme nous avons pu le constater personnellement en visitant les étages non ouverts au public. Enfin la Zone 13 est encore moins une nouvelle ville ou ce nouveau quartier « du futur » que promettaient les brochures explicatives du TMG.
En revanche, l’aménagement de la parcelle S de Aomi (cf. fig. 31 p. 64) en 1999 marque le premier signe de la transformation de la zone vers une autre voie. Elle est en effet allouée pour 10 ans au groupe Mori Biru 55 qui ouvre le Venus Fort un espace marchand aux allures de parc à thème.
Les Todôfuken sont dirigés par un gouverneur élu au suffrage universel direct et d’une assemblée locale.
Grand opérateur foncier de la capitale, particulièrement implanté dans le quartier de Roppongi/Akasaka (Minato-ku) avec une série de tours dont le complexe Roppongi Hills et la Mori Tower (2003, 238 m).