2. Mouvements internes au département de Tôkyô

Le département de Tôkyô est très composite. Sa forme oblongue, avec un étalement ouest-est sur plus de cinquante kilomètres de long, permet d’observer en coupe l’espace mégapolitain de Tôkyô du Tôkyô daitoshiken. L’extrémité ouest du Tôkyô-to n’entre pas dans le rayon des 50 km à partir du centre. Du centre vers la périphérie, le département est constitué des arrondissements centraux de Tôkyô, les 23 ku, puis ce sont les communes urbaines de plus de 50 000 habitants, les shi市 alors qu’à l’extrême ouest du département, ce sont des communes rurales, les chô (町) et son (村) bourg et villages.

Le détail des migrations internes récentes dans le département fait apparaître deux éléments :

- Tout d’abord, cela montre que la croissance démographique des arrondissements centraux est surtout le fait des migrations internes au Tôkyô-to.

Figure 52 : Migrations internes au département de Tôkyô, gain moyen annuel, 1999-2004
Figure 52 : Migrations internes au département de Tôkyô, gain moyen annuel, 1999-2004

La zone centrale, Chûô, Minato et Kôtô, gagne des habitants ainsi que les communes de la banlieue proche Hachioji 八王子, Machida 町田. Au contraire, dans les arrondissements périphériques des 23 ku, en particulier les arrondissements très résidentiels de Setagaya 世田谷, Suginami 杉並, Nerima 練馬 le solde est négatif (fig. 52). Cette zone, entre le toshin et les villes satellites de la banlieue perd plus d’habitants dans les migrations internes que les communes les plus rurales de l’ouest du département.

Figure 53 : Migrations externes avec le département de Tôkyô, gain moyen annuel 1999-2004
Figure 53 : Migrations externes avec le département de Tôkyô, gain moyen annuel 1999-2004

- Au niveau des migrations externes, les populations qui partent vers les autres départements du Japon, ou qui en viennent pour s’installer à Tôkyô, font apparaître une situation (fig. 53) presque en négatif des migrations internes vues précédemment (fig. 52).

Toutes les communes urbaines ont un solde positif, mais parmi celles qui gagnent le plus d’habitants, on retrouve celles qui en perdaient dans le solde interne : Setagaya, Nerima, Suginami. Les trois ku centraux, en forte croissance démographique, ne sont pas les lieux d’accueils privilégiés des nouveaux migrants.

Ce repeuplement du centre est le fait de populations urbaines en provenance des périphéries des 23 ku, ces dernières gagnant des habitants en provenance des autres départements.

On retrouve un même phénomène de retour au centre dans la deuxième ville du Japon, Yokohama, intégrée à la sphère mégapolitaine de Tôkyô mais dont les arrondissements centraux gagnent aussi des habitants (fig. 54).

Figure 54 : Taux de croissance moyenne de la population dans les arrondissements de la ville de Yokohama (1999-2004).
Figure 54 : Taux de croissance moyenne de la population dans les arrondissements de la ville de Yokohama (1999-2004).

Le phénomène observé à l’échelle nationale de retour des populations vers Tôkyô fait apparaître l’importance de ce phénomène dans les arrondissements centraux et en premier lieu dans le Chûô ku. Le détail de l’évolution démographique à l’intérieur de l’arrondissement nous apporte des éléments complémentaires qui permettent de mieux comprendre le phénomène.