d. Une enclave ludique qui initie une refonte paysagère du front de mer de la ville

En 2005, le nombre de visiteurs sur Minato Mirai 21 a atteint 47 millions de personnes, une fréquentation qui dépasse celle du Rinkaifukutoshin à la même date (41,6 millions de visiteurs en 2005).

Cette fréquentation en fait, avec le RFT, un des hauts lieux de loisirs et de tourisme dans la baie de Tôkyô : sur plus de 42 millions de personnes qui ont fréquenté Minato Mirai 21 en 2003, 21% seulement étaient des employés travaillant sur la zone, le reste, 79%, étaient des personnes en visite de loisirs 133 .

La « Landmark Tower » draine à elle seule plus de 35 millions de visiteurs par an. C’est un « haut lieu » de la ville, largement utilisé dans la politique d’image et de communication de la municipalité, mais aussi du groupe Mitsubishi à qui elle appartient.

Photo 22 : Bassin de radoub des chantiers de construction naval Mitsubishi, reconverti en lieu de concerts.
Photo 22 : Bassin de radoub des chantiers de construction naval Mitsubishi, reconverti en lieu de concerts.

© R. Scoccimarro 2005.

Les visiteurs se répandent dans les nombreux centres commerciaux ou attractions festives. Minato Mirai 21 est par ailleurs intégré dans le dispositif touristique de Yokohama. Il s’appuie sur une mise en valeur du patrimoine industriel et « meijien 134 » de la ville. Ainsi, un des bassins de radoub a été transformé en lieu de concerts en plein-air (photo 22).

Le site est relié au Yamanote par les lignes JR Keihinkyûko京浜急行線 et Tôkaidô東海道線 en direction de la gare de Shinagawa. La ligne de train-métro Minato Mirai Line connectée à la ligne Tôkyû-Toyoko sen 東急東横線, place depuis 2004, Minato Mirai 21 à 30 minutes de Shibuya. De Minato Mirai 21, on peut se rendre aisément dans les autres attractions urbaines qu’offre la ville : la Chûkagai中華街 (quartier chinois), le vieux cimetière occidental, le quartier de la rue bashamichi馬車道 avec ses bâtiments du XIXe siècle, ou encore la promenade Yamashita kôen山下公園 (cf. fig.78 p.143).

En revanche les enquêtes sur la fréquentation de Minato Mirai 21 montrent qu’il s’agit en majorité de résidents de Yokohama, quelques visiteurs seulement étant issus du reste de la région capitale : plus de 61,6% viennent de la ville de Yokohama et 17,3% du département de Kanagawa (fig.85). Les visiteurs en provenance du département de Tôkyô ne dépassaient pas les 10% en 2003 135 .

Figure 85 : Origine géographique des visiteurs de MM21 (2003)
Figure 85 : Origine géographique des visiteurs de MM21 (2003)

En revanche, ces enquêtes consacrent le succès indéniable de Minato Mirai 21 comme « parc à thème de front de mer », de la même veine que le RFT à Tôkyô (photo 23).

Photo 23 : à gauche la « Landmark Tower », au centre « Queens Mall » et à droite le shopping mall « World Porters ».
Photo 23 : à gauche la « Landmark Tower », au centre « Queens Mall » et à droite le shopping mall « World Porters ».

© R. Scoccimarro 2005.

Sur le pourtour de l’opération Minato Mirai 21, la zone historique du port est l’objet d’aménagements de reconversion du même type que ceux des terre-pleins du port de Tôkyô : des opérations mixtes de reconversion des friches industrielles et portuaires. Elles associent un grand groupe privé avec la Toshisaisei. Le produit : des shopping malls au pied de tours d’habitations et une rénovation généralisée du front d’eau sur le mode touristico-commercial.

Notes
133.

Source chiffres suivants : Minato Mirai 21 chiku he no heisei 15 nen no raigaisha ha yaku 40 000 000 nin, sono uchi ha 7 wari ga rejâ, 3 wari ga bijinesu (Sur les 40 millions de personnes qui ont visité la zone Minato Mirai 21 en 2003, 70% sont venues pour les loisirs et 30% pour affaires) みなとみらい21地区への平成15年の来街者は約4000万人、そのうち7割がレジャー、3割がビジネス), Ville de Yokohama, Bureau de l’Aménagement Urbain, enquête menée en décembre 2003 sur 3 145 personnes, doc. 3 p. daté de mai 2004, fourni par le bureau de l’Aménagement Urbain de la ville de Yokohama le 04/02/05.

134.

De l’ère Meiji (1878-1911).

135.

Les chiffres de 2005 sont du même ordre de grandeur (Shimada & Akimoto, entretiens, 2005).