b. Jeux interdits

Tous les éléments en place sont bien là pour nous signifier qu’il s’agit d’une plage mais certains élément attestent qu’elle reste un décor. Il n’est pas question de se baigner, mais il est aussi interdit de pratiquer les activités qu’affectionnent en général les japonais sur les plages : feux d’artifices, barbecue, pique-nique, pêche (photo 35). Une foule d’autres interdictions (vente ambulante sans licence, animaux domestiques, bicyclette, planche et patins à roulettes) rappelle que ces plages relèvent de l’espace public urbain et non de l’espace sauvage.

Photo 35 : Liste des interdictions sur la plage de Daiba.
Photo 35 : Liste des interdictions sur la plage de Daiba.

© Scoccimarro 2007.

L’eau et le sable sont présents pour les visiteurs, mais aussi pour bonifier les complexes architecturaux. Cela implique un plus fort contrôle social sur les zones. Une utilisation hors de ces cadres se déclinerait mal avec leur rôle de décor visant à produire des images valorisantes pour la ville.

Au contraire des activités marines, les loisirs urbains sont permis et encouragés : manger sur l’eau dans un bateau restaurant, regarder passer les navires, utiliser la navette fluviale ou dîner aux terrasses des cafés le soir en profitant de la vue sur les lumières de la ville.

Cet aspect de décor fait aussi le succès du paysage auprès des populations urbaines. Pour certains observateurs la construction d’un point de vue sur la ville est même un des éléments essentiels du succès du RFT (Masai, entretiens 1998-2001). La Zone 13, symbole contesté de la folie des années de Bulle, est ainsi devenue un nouveau « lieu célèbre » de Tôkyô.