Le Rinkaifukutoshin, simplement « Daiba » pour les tôkyôtes, avec sa plage, ses parcs, ses attractions, est entré incontestablement dans l’espace quotidien des habitants de Tôkyô et des visiteurs de la capitale.
Une série de timbres parue dès 1997, illustrée des bâtiments phares de l’aménagement, attribue le titre de Shin meisho 新名所, un nouveau « lieu célèbre », au RFT. C’est une référence à la culture urbaine de l’époque Edo, où de véritables guides touristiques indiquaient les lieux célèbres à visiter dans la capitale (fig. 92).
© Japan Post.
D’ailleurs, si les chashitu 茶室 169 ont fait place aux cafés terrasses, les yakatabune 屋形船 (bateaux restaurants) ont refait leur apparition dans les canaux et les bassins du port de Tôkyô. Autrefois chassés par l’environnement industriel et une qualité des eaux du port peu propice à ce genre d’activités, ils se rassemblent désormais par dizaines dans le bassin de Daiba dès la tombée de la nuit (photo 36). Certains observateurs comparent cette scène aux illustrations de l’époque Edo évoquant ces meisho de la capitale 170 .
© Scoccimarro 2001.
La tournure prise par l’aménagement de la zone 13 en a fait le support pour la fabrication du nouveau paysage urbain de Tôkyô, loin de l’image de ville infernale souvent décriée par les observateurs de passage. Une partie du contrat est donc rempli : celle de donner à la capitale une image identifiable, valorisante et exportable, correspondant à son rang parmi les villes globales, capable de rivaliser avec elles sur le plan esthétique et la qualité de la vie urbaine.
Maisons de thé, et aussi de prostitution.
« Edo meishozu byôbu no saigen 江戸名所図屏風の再現 » (une résurrection des paravents illustrés des lieux célèbres d’Edo), (Hiramoto 2000, p.292).