Sanbanze三番瀬 (ou Sanbanse 174 ) est une zone humide (higata干潟) d’environ 200 hectares située au fond de la baie de Tôkyô, dans le département de Chiba et partagée entre les communes d’Ichikawa et de Funabashi 175 (fig. 93).
Le higata de Sanbanze est au cœur d’une zone industrialo-portuaire assez dense regroupant industries lourdes (pétrochimie, cimenterie, aciéries) et plus légères (IAA, recyclage et traitement des déchets, ateliers mécaniques). L’un de ces terre-pleins (Shiohama潮浜) héberge l’un des derniers ports de pêche de la baie de Tôkyô, celui d’Ichikawa (photo 34, fig.93).
Sanbanze est plus précisément l’un des reliquats des zones humides qui formaient les côtes originales de cette partie de la baie jusque dans les années 1960. La zone n’émerge qu’à marée basse et sa partie ouest est en réalité une « zone humide artificielle » (jinkô higata人口干潟) construite en bancs de sable pour permettre une activité aquacole.
C’est une des dernières zones humides actives de la baie de Tôkyô. On y pratique encore la culture de nori et le ramassage des palourdes. Le lieu est accessible lors des grandes marées par un ponton qui part du port de pêche (terre-plein de Shiohama), traverse le chenal et débouche sur la partie du higata accessible à pied et qui a été en partie rehaussée.
Plus à l’est, au niveau du terre-plein de Shiomichô 潮見町 (photo 35, fig. 93) la deuxième partie du higata est au contact direct de la terre ferme avec une petite plage artificielle de 1 500 mètres dont l’estran est une zone humide.
Sanbanze est aujourd’hui l’enjeu d’une lutte pour sa préservation en l’état. Dernière lutte touchant un terre-plein en zone urbaine au Japon, il s’agit plus de préserver la fonction écologique de la zone humide que son simple cadre naturel ou son utilisation comme zone de loisir. C’est un objectif peu compatible avec un aménagement négocié sur le thème du waterfront qui permettrait ainsi aux bétonneurs de poursuivre leur œuvre d’aménagement dans cette partie de la baie.
Sanbanse est la prononciation officielle, Sanbanze la prononciation d’usage. Nous avons choisi la première pour les cartes, la deuxième pour le texte.
Voir carte du port de Chiba, annexes II p.222, pour la localisation.