b. Du rôle de la rareté de l’espace

L’espace est plutôt en surproduction dans le Tôkyô actuel et nous pouvons encore faire appel à Lefèbvre lorsque celui-ci explique que « le gaspillage a une fonction économique » (Lefebvre, 2000 p. 379)et qu’ainsi « la pénurie d’espace a un caractère socio-économique bien défini ; elle ne s’observe et ne se manifeste que dans des aires déterminées : au voisinage des centres. Ceux-ci se maintiennent dans les centralités historiquement constituées, les villes anciennes, ou s’établissent en dehors d’elles dans les villes nouvelles. » (Lefebvre, 2000, p. 381)

Nous sommes bien dans notre sujet. D’ailleurs les terre-pleins ne jouent-ils pas le rôle d’une variable d’ajustement bien pratique ? Leur malléabilité et le contrôle très fort des pouvoirs économiques ou publics sur eux permettent d’ouvrir ou de fermer plus facilement qu’ailleurs les vannes de la rareté de l’espace.

La flexibilité externe est d’autant plus facile qu’elle coûte peu socialement. Lorsqu’il faut recréer de la rareté, les zones sont transformées en espaces de loisirs, facilement aménageables et viabilisables. Lorsqu’il faut répondre à une demande immédiate comme des bureaux lors de la Bulle ou des logements actuellement, les zones sont là, prêtes à être reconverties selon les besoins.

En se penchant sur les gains physiques réels des ASM, ou encore sur le poids démographiques de leurs zones d’habitations, nous verrons que la question doit être traitée sur le plan qualitatif plutôt que qualitatif.