a. En termes de population

Prenons tout d’abord le gain de population permis par les plus grands aménagements de villes nouvelles sur terre-pleins sur l’ensemble de l’archipel.

Figure 94 : Objectif de peuplement sur les plus grands terre-pleins en cours d’aménagement au Japon en 2007.
Figure 94 : Objectif de peuplement sur les plus grands terre-pleins en cours d’aménagement au Japon en 2007.

En additionnant les populations prévues sur les plus vastes depuis 1945, on obtient, avec l’hypothèse la plus haute, c'est-à-dire celle qui donnerait une population correspondant aux prévisions faites par les aménageurs, un total inférieur à 200 000 habitants (fig. 94).

Pour être plus précis il faudrait, il est vrai, inclure les cités dortoirs construites sur les côtes de Chiba qui ne sont pas limitées aux seuls aménagements de Shin.urayasu et Bay Town, mais également les zones de Funabashi, Narashino, etc.

À l’échelle du Tôkyô-ken, même si l’on atteignait le million d’habitants résidants sur terre-pleins, le chiffre resterait relativement faible comparé aux trente millions de la mégapole de Tôkyô.

Par contre, nous avons tenté de montrer le rôle joué par des espaces gagnés sur la mer dans le repeuplement d’un arrondissement, celui de Chûô. La problématique posée n’était pas celle d’un manque d’espace, mais celle du réaménagement de zones dévolues jusqu’alors à des aires logistiques ou industrielles. Il s’agit donc plutôt des modalités d’une reconversion facilitée, du mode de valorisation de friches industrielles et tertiaires dans le cadre d’un réaménagement général sur les bases amènitaires du waterfront de Tôkyô, avec un choix de localisation sur les arrondissements centraux et aux dépens d’autres aires de la capitale en passe d’être (relativement) délaissées par les populations Tôkyôtes. Il s’agit aussi (surtout ?) d’un positionnement stratégique des investisseurs fonciers du secteur du tertiaire d’affaires vers le logement, permis à la fois par la demande d’habitat en centre-ville, par les incitations publiques et par l’état sinistré du marché foncier spéculatif et financier postérieur à la Bulle.

En comparaison les 23 arrondissements centraux de Tôkyô abritent une population de plus de 8 millions d’habitants. La ville nouvelle de Tama, à l’ouest du département de Tôkyô, accueillait à elle seule 145 877 habitants sur une zone d’un peu moins de 2 000 hectares lors du recensement de 2005. Le gain brut en population est donc plutôt réduit sur les terre-pleins.