b. En gain de surface

En termes de surface brute il est également difficile de poser les terre-pleins côtiers comme étant une solution à des besoins d’espace dans un archipel étriqué. Ces surfaces peuvent apparaître importantes à première vue et sur une carte à grande échelle (fig. 95).

Figure 95 : Les grands terre-pleins construits en zone urbaine depuis l’après-guerre au Japon
Figure 95 : Les grands terre-pleins construits en zone urbaine depuis l’après-guerre au Japon Source : Wagakuni no kaiyô doboku geijutsu わが国の海洋土木技術 (Nos techniques nationales de génie civil océanique), Tôkyô, Nihon kaiyôkaihatsu kensetsu kyôkai, 1997, 256 p. .

À titre de comparaison, les 23 ku de Tôkyô représentent une surface de 66 200 hectares. Ainsi, le volume des constructions de terre-pleins ne représentent pas un poids à même d’influer véritablement sur l’espace total de ces villes.

Il nous faut évoquer également sur ce point, les enjeux de la construction des aéroports en mer qui se généralise dans les départements de la mégalopole : Ôsaka, Kôbe, Nagoya, Hiroshima, Kitakyûshû (Fukuoka-ken), Nagasaki. Ce n’est pas tant le manque de place disponible que celui du coût social de l’aménagement qui incite à choisir ces sites en mer. Sans même revenir sur la construction de Narita et des problèmes liés à la difficile expropriation des sols, les aéroports en mer sont une solution au fonctionnement permanant des pistes : transit voyageurs le jour, et fret la nuit.

La situation en mer permet d’autre part un accès plus rapide au centre-ville, une extension des pistes sans être confrontée à l’opposition des riverains. C’est dans cette optique que le troisième aéroport international de la mégapole de Tôkyô est à l’étude, au centre de la baie, indépendamment de problèmes de manque de place.

Enfin, pour conclure sur cette question du manque d’espace, qui véhicule aussi l’idée de surpopulation urbaine dans les villes japonaises, nous constatons la baisse de la densité de population en DID. Elle est passée en trente ans d’une moyenne de 8 690 h/km² en 1970 à 6 647 h/km² en 2000, alors que la population en total en DID n’a cessé de progresser (fig. 96).

Figure 96 : évolution des fortes densités urbaines au Japon 1970-2000.
Figure 96 : évolution des fortes densités urbaines au Japon 1970-2000.

Le retour au centre des populations tend cependant à freiner cette baisse, dont la légère tendance à l’augmentation est à relier à la verticalisation du bâti (fig 96).

Figure 97 : évolution des hauteurs moyennes du bâti au Japon entre 1978 et 2003.
Figure 97 : évolution des hauteurs moyennes du bâti au Japon entre 1978 et 2003.

Les immeubles d’habitations de plus de cinq étages qui faisaient exception à la veille des années 1980, représentaient en 2003 pratiquement 30% du parc des immeubles d’habitations 178 . Cette évolution consacre surtout le changement qualitatif de l’habitat urbain en centre ville, de moins en moins pavillonnaire, avec la généralisation des manshon.

Notes
177.

Source : Wagakuni no kaiyô doboku geijutsu わが国の海洋土木技術 (Nos techniques nationales de génie civil océanique), Tôkyô, Nihon kaiyôkaihatsu kensetsu kyôkai, 1997, 256 p.

178.

Source : Japan Statistical Year Book 2007.