Créer de la fréquentation pour créer de la valeur ?

L’intégration du Rinkaifukutoshin dans la ville s’est faite par sa capacité à attirer ces foules de visiteurs. Cette intégration est cependant plus mentale que réelle : il s’agit d’une fréquentation essentiellement saisonnière. Le faible nombre d’habitants et de travailleurs, le peu de fonctions centrales, ne font pas de la Zone 13 une partie organique de la mégapole, comme cela aurait pu être le cas si une véritable zone d’activité avait été construite autour du téléport.

Pour autant le Rinkaifukutoshin, par un certain nombre d’éléments, est un espace particulier dans la mégapole. Il offre la réussite d’un espace public avec l’importation de pratiques dont les essais avaient été plutôt des échecs. On peut citer en exemple la « place des citoyens » (tominhiroba都民広場) au centre du siège du TMG à Shinjuku, où s’il y a beaucoup de place, il y a par contre peu de citoyens…

L’aménagement du Rinkaifukutoshin a permis la naissance, à Tôkyô, d’une forme d’espace public-privé, prise en charge par le shopping mall, utilisant le mobilier urbain, la rue marchande à thème et les vrai-faux spectacles de rue 188 , sur le modèle des espaces touristiques internationaux. Cela fonctionne très bien. Les jours de repos, une population de tout type et de tout âge vient flâner sur les places, déambuler dans les allées, regarder les animations de rue ou simplement se reposer en regardant le « spectacle de la rue ». Ces lieux de chalandise fonctionnent comme des « pompes à public » dont l’objectif n’est pas uniquement d’augmenter les ventes. Ils sont un moyen extrêmement efficace pour ancrer ces grands projets urbains dans la ville. Réussir à drainer un maximum de visiteurs sur ces lieux sans passé, c’est aussi la possibilité de leur forger une identité et une popularité.

La fréquentation record et la célébrité d’aménagements comme Rinkaifukutoshin ou Minato Mirai 21 sont des éléments susceptibles à terme, d’attirer une clientèle plus intéressante financièrement pour les investisseurs que les jeunes couples, le foncier d’affaires du tertiaire supérieur.

Notes
188.

Ce ne sont pas des rues et encore moins de véritables artistes de rue.