Quelques projets de recherches sur les pratiques de classes et/ou les performances des élèves

Le réseau français de recherche. OPEN (Observation des Pratiques Enseignantes) met bien en évidence la variété des approches sur les pratiques de classes ainsi que la richesse de la pluridisciplinarité pour l’étude des pratiques aussi bien de classe que celles des enseignants.

Nous nous intéressons aux recherches qui portent sur la pratique de classes au sein desquelles se situe notre travail dont nous montrons son apport à ces courants.

Une étude menée en Allemagne caractérise l’enseignement de la physique pendant une séance en termes de structures profonde et de surface (Fisher, Duit, et Labudde, 2005). Cette caractérisation se fonde sur un cadre théorique proposant des « modèles de base » de l’apprentissage (dix environ) tels que la construction de la signification de mots/concepts, le développement de routines ou de stratégies, la résolution de problème (Oser et Baeriswyl, 2002 ; Paquay et Dayez, 2006). Les résultats disponibles caractérisent le type d’enseignement effectif d’une majorité de professeurs allemands. La particularité de cette étude réside dans la grande quantité de données vidéographiques récoltées sur un grand nombre d’enseignants dans un important échantillon de classes.

Deux projets TIMSS Video Studies (Stigler et al. 1999 ; Stigler et Hiebert (1999), Hiebert et al, 2003) qui sont associés aux évaluations TIMSS (Third International Mathématics and Sciences Study) retiennent notre attention. : TIMSS Video Studies associé à TIMSS 1995 et le second associé à TIMSS 1999.

Dans le premier (TIMSS Video Study 1995), il s’agit d’une comparaison de leçons de mathématiques dans trois pays : Allemagne, Japon et Etats-Unis. Le Japon se trouve, dans cette comparaison, avec le score le plus élevé à l’évaluation. L’étude vidéo a montré que ce pays avait une façon différente d’enseigner les mathématiques.

Dans la continuité, un second projet (TIMSS 1999 Vidéo Study), associé à l’évaluation TIMSS 1999 a vu le jour, avec cette fois-ci 638 séances de mathématiques filmées au niveau de la 4ème. Sont impliqués dans ce projet, avec une séance par professeur, Australie (87 séances), République Tchèque (100 séances), Hong Kong (100 séances), Japon (50 séances), Pays Bas (78 séances), Suisse (140 séances) et Etats–Unis (83 séances). Cette fois-ci les séances ont été filmées tout au long de l’année pour avoir une variété de sujets et d’activités. Les auteurs de ces deux projets visent à caractériser les pratiques d’enseignement permettant aux élèves d’obtenir de bonnes performances dans différents pays.

Nous intéressons par ailleurs à d’autres projets d’étude qui certes, n’ont pas la même ampleur que ceux décrits ci-dessus, en vue de mieux positionner notre problème recherche.

Scott & Mortimer (2006), dans une approche socioculturelle, utilisent l’étude de cas en classe de science. S’appuyant sur les travaux de Bakhtin (1986), ces auteurs analysent les interactions et les genres de discours dans la classe. Ils portent leur attention sur l’enseignant, en particulier, sur le rôle qu’il joue dans l’internalisation de nouvelles idées scientifiques par les élèves. Leur cadre théorique (communicative approach) leur permet de rendre compte de la façon dont le professeur travaille avec les élèves pour développer des idées en classe. Le discours de la classe est découpé en épisodes et les « patterns » de l’interaction sont caractérisés, ce qui leur permet de rendre compte de l’approche communicative.

Dans une approche comparatiste en didactique, des chercheurs centrent leur étude sur l’action conjointe du professeur et des élèves en utilisant des cadres théoriques qui reprennent la théorie des situations de Brousseau (1998) et/ou les gestes professionnels de Chevallard (1999). Ces études (Amade-Escot, 2006 ; Sensevy et Mercier, 2007 ; Rilhac, 2007) mettent l’accent sur les savoirs qui, selon eux, donnent leurs formes aux pratiques. Leur analyse se fait en termes d’avancement du savoir dans le temps (chronogenèse), de responsabilité que chaque acteur a par rapport au savoir (topogenèse) et de l’étude du milieu où ce savoir évolue (mésogenèse). Dans la plupart de ces travaux, l’utilisation des données vidéographiques tient une place importante, elles peuvent être complétées par d’autres données : entretien, productions d’élèves etc.