Le savoir acquis ou assimilé

L’enseignement et l’apprentissage se font au sein d’un lieu appelé classe. Ces deux activités sont celles d’individus différents : c’est l’enseignant qui a la responsabilité institutionnelle des savoirs en jeu et qui doit créer les conditions favorables à leur apprentissage par les élèves (enseignement), c’est aux élèves d’acquérir, de comprendre ce savoir enseigné (savoir acquis, savoir assimilé) (apprentissage) (Tiberghien, 1997), c’est aussi aux élèves de montrer que ce savoir est acquis. L’acquisition du savoir est donc au cœur de toute activité d’enseignement ou d’apprentissage, elle est sous la responsabilité de l’élève (Tiberghien, 1997 ; Mercier et al, 2005).

Les recherches centrées sur l’évolution des conceptions des élèves tout au long d’une séquence d’enseignement ont montré qu’il y a une différence entre le savoir acquis et le savoir enseigné (Niedderer et al, 2005). D’autres ont montré cette différence en suivant le cheminement des élèves dans leur apprentissage (Dykstra, 1992 ; Pétri et Niedderer, 1998 ; Buty, 2000 ; Givry, 2003 et Küçüközer, 2005). Selon ces auteurs, le cheminement des élèves est différent de la chronologie du savoir enseigné du point de vue du contenu, mais aussi du rythme d’enseignement ou d’apprentissage ; le rythme d’introduction de nouveaux savoirs étant différent du rythme de leur acquisition par les élèves.

Le « temps d’apprentissage » fait partie des notions évoquées par certains chercheurs pour caractériser la différence entre le rythme d’enseignement et le rythme d’apprentissage. Il est défini par certains comme étant « le rythme réel de l’apprentissage propre à chaque apprenant » (Arsac, 1989). Selon Mercier et al (2005), le « temps d’apprentissage » correspond au moment où un élève étudie, reprend ses notes, les révise et reconstruit le contenu d’une certaine manière. Pour ces auteurs ce temps est différent du temps d’enseignement ou « temps didactique ».

Ce « temps didactique » est présent dans le savoir enseigné que nous analysons, il se distingue du temps physique qui est figé. L’indicateur que nous prenons pour caractériser le savoir acquis (ou assimilé) est la production des élèves à travers leur réponse à un questionnaire papier-crayon. Nous n’utilisons pas le terme « performance » au cours de cette analyse, mais la notion «de connaissances acquises ».