Caractérisation des deux programmes selon les modalités de présentation des concepts

Les catégories que nous avons construites sont les suivantes.

Première catégorie : introduction ou généralisation à partir de situations ou d’exemples.

Dans cette catégorie nous avons regroupé les expressions (en italique voir annexe programmes des deux pays) du type :

« Introduction ou illustration à partir de diverses situations, de divers exemples (…) » «  dégagé (es) à partir d’exemples » ou « à partir d’exemples on expliquera » ou  « permet de rappeler que » «  on s’appuie sur l’étude de situations simples » ;  «  une introduction (…) en vue de généraliser ».

Un exemple tiré du programme sénégalais : le chapitre pourrait être introduit par l’analyse de diverses situations dans lesquelles le mot travail est utilisé dans le langage courant. (cat 1)

Deuxième catégorie : différence ou distinction entre deux notions ou concepts

Elle regroupe toutes les expressions qui demandent d’insister sur un phénomène, une expression ou qui font la différence entre des idées.

Par exemple : « On insistera sur la différence »; « On fait remarquer que » ; « On distinguera ».

Exemple tiré du programme sénégalais : On distinguera travail moteur (Wm), travail résistant (Wr) et travail nul (cat 2)

Troisième catégorie : tout ce qui est de l’ordre de la présentation : d’expérience, d’objets, de méthode….

Exemple tiré du programme sénégalais : On présentera le calorimètre, appareil de mesure des quantités de chaleur. (cat 3)

Quatrième catégorie : définition de concepts, formulation de relation entre concepts ou expression de, de loi, de théorème, de principe.

Nous regroupons dans cette catégorie tout ce qui relève de définition, de formule, de relation entre les concepts, de lois, de théorèmes, de principes etc.

Par exemple : « On donnera la formule… », « …sera exprimé(es) par… », « …est donné (es) par l’expression », « On montre que… »

Exemples tirés du programme sénégalais : « Ce travail est indépendant du chemin suivi : le poids est une force conservative » et français : « L’énergie potentielle de pesanteur est définie par la grandeur Mgz, z étant l’altitude ».

Cinquième catégorie : tout ce qui est de l’ordre de l’explication d’idées, de dispositifs, de phénomènes, d’un choix, d’une méthode…

Exemple tiré du programme sénégalais : « Dans le cas particulier d’un cycliste ou d’un automobiliste qui freine on mettra l’accent sur l’élévation de température au niveau desfreins, phénomène qui se produit en même temps que la diminution de l’énergie mécanique. »

Sixième catégorie : développement de procédures, de méthodes en utilisant des lois, des formules vues précédemment

Nous regroupons toutes les expressions qui indiquent un développement de procédures, une méthode qu’on avait expliquée (cinquième catégorie) et qu’on continue à développer, une procédure de calcul ou une démonstration qui va aboutir à un résultat ou à une formule.

Exemple issu du programme français : « Pour élever le centre d’inertie de ce corps de l’altitude ZA à l’altitude ZB il faut lui appliquer et faire travailler une force F (c’est la force exercée par l’opérateur) ».

Septième catégorie : tout ce qui ressort de l’utilisation de formule ou de vérification

L’utilisation de formules ou de lois, de théorèmes ou leurs vérifications sont regroupées dans cette catégorie.

Exemple issus du programme français : « On aborde ainsi une première fois la conservation de l’énergie sans pour autant l’évoquer de manière explicite aux élèves.  »

Huitième catégorie : tout ce qui relève de rappels venant de cours précédents

Nous regroupons ici les expressions qui renvoient à des rappels.

Exemple issus du programme français : « Il a été vu en classe de seconde que la température est la variable macroscopique rendant compte de l’agitation des molécules d’un gaz.  »

Neuvième catégorie : mise en garde, limitation

Toutes les expressions qui limitent ou qui mettent en garde sont regroupées dans cette catégorie.

Par exemple « On se limitera à des cas où… », « Le calcul de… est hors programme », « L’expression, la formule …hors programme ».

Exemple issus du programme français : « Le transfert d’énergie par rayonnement ne fait ici que l’objet d’une approche simple et qualitative à partir d’exemples courant (soleil, lampe…) »

Dixième catégorie : tout ce qui relève de l’ordre de l’interdisciplinarité dans le programme de physique.

Exemple issus du programme français : « Cette notion de transfert thermique sera réinvestie dans l’enseignement de SVT.  »

Exemple issu du programme sénégalais : « Les unités SI de quantité de chaleur est le joule ; pour des raisons d’interdisciplinarité on signalera la calorie comme unité ; toutefois on habituera les élèves à travailler avec l’unité SI de quantité de chaleur. »

A partir de cette catégorisation et du décompte des unités d’analyse dans l’ensemble des chapitres qui étudient les phénomènes énergétiques, nous obtenons le graphique 1 et le récapitulatif au tableau de l’annexe 1.

Dans ce tableau nous avons noté les fréquences d’apparition (et leur pourcentage) des propositions sur l’ensemble du texte mentionné ci-dessus.

Le graphique 1 nous donne un aperçu des différentes catégories qui prédominent dans les deux programmes.

Graphique 1.Pourcentages selon les catégories de présentation des concepts
Graphique 1.Pourcentages selon les catégories de présentation des concepts

La catégorie 4 est majoritaire dans les deux programmes. Elle représente celle des définitions des concepts, des lois et des théorèmes. Cette catégorie montre, du fait du caractère abstrait de l’enseignement des phénomènes énergétiques, la prédominance des définitions.

La catégorie 1 qui regroupe les introductions ou les généralisations est aussi importante dans les deux programmes.

Les catégories 5 et 6, qui relèvent soit d’explication d’idées, de dispositifs, de méthode, d’un phénomène (N°5°) soit de leurs développements, ne sont pas d’égale importance suivant les programmes.

Les catégories N°2 et N°9 sont tout aussi importantes dans les commentaires des programmes. La catégorie 9 relève des mises en garde ou des limitations dans les contenus d’enseignements. Et la catégorie 2 insiste sur les possibles différences entre des formules, des lois, des théorèmes etc. Les mises en gardes et les différenciations sont plus nombreuses du côté du programme sénégalais.