Au niveau mésoscopique

Nous avons étudié le contenu et en particulier la chronogenèse du savoir par une analyse thématique. Cette analyse a été enrichie par la prise en compte de catégories de surfaces que sont l’organisation de la classe, et la forme de mise en scène que nous avons appelée phase didactique (cours magistraux, activités, exercices, introduction, conclusion). Ces trois composantes ont été intégrées dans Transana, ce qui a permis d’approfondir l’analyse. De plus, pour rendre compte de la relation du professeur et des élèves au savoir (topogenèse), nous avons fait une narration par thème de ce qui se passe dans la classe.

Les analyses suivantes ont montré des différences fortes, mais aussi quelques similarités en ce qui concerne :

  • les phases didactiques, les classes 1 et 2 privilégient respectivement les activités et les exercices, les cours magistraux et les exercices d’application. Les exercices d’application sont plus fréquents dans la classe 2 ;
  • l’organisation de la classe, la classe entière est constamment utilisée dans la classe 2, dans l’autre, les formes d’organisation de classe sont dynamiques (passage d’une organisation en binôme à un groupe de quatre, d’une organisation en groupe ou individuelle en classe entière ;
  • le découpage thématique, il est différent même s’il s’agit de l’étude du même concept, l’énergie. Cependant dans les deux classes, l’étude du travail est centrale et la durée des thèmes est peu près identique ;
  • la structuration en sous-thèmes, elle a mis en évidence peu de similarités du point de vue de leur contenu, ce qui amène à conclure à une différence dans la progression. En revanche il ressort que le nombre de sous-thèmes par thème n’est pas très différent, on pourrait considérer que dans les deux classes les éléments de savoir sont découpés en « blocs » relativement petits.

L’analyse en termes de topogenèse et de chronogenèse (où chronologiquement nous situons les introductions des nouveaux savoirs par rapport à celui qui est en train d’être étudié), de rendre compte plus ou moins fidèlement des caractéristiques de chaque classe. Celle-ci s’est faite à partir d’une observation systématique des enregistrements vidéo et du recours à la transcription après un découpage en thèmes en intégrant, au moins partiellement, les catégories de surface (phase didactique et organisation). Pour rendre de nos observations, nous avons adopté un style un style narratif faisant ressortir des différences et des similarités. Il apparait que dans la classe 1 la responsabilité de l’avancée du savoir est partagée entre l’enseignant en classe entière (essentiellement durant les corrections d’activités et d’exercices) et les élèves lors du travail en petit groupe (durant les réalisations d’activités ou d’exercices). Dans l’autre classe, il ressort que l’avancée du savoir est toujours sous la responsabilité de l’enseignant. C’est seulement durant les réalisations d’exercices qu’elle du côté des élèves. Cependant nous ne nous sommes pas limités à cette interprétation. Nous avons considéré que la contribution des élèves à l’avancée du savoir n’est pas nulle, le professeur les fait participer à son discours dans la mesure où les sollicite pour terminer ses phrases. Il se dégage en filigrane un contrat établi de sorte que les élèves doivent contribuer au discours et ensuite écrire. L’élève dispose donc d’un temps pour se consacrer à la compréhension du discours.